Je me suis dit que cette nouvelle biopic française pouvait être intéressante mais j'ai malheureusement trouvé ça extrêmement long et lent. "Renoir" raconte la jeunesse du futur grand réalisateur de cinéma, Jean Renoir, bien loin de cet univers de paillettes. En 1915, suite à une grave blessure à la jambe sur le front, il rentre chez lui dans le sud de la France afin de se rétablir en compagnie de son père, Auguste, grand peintre vieillissant entouré de domestiques. Sa nouvelle modèle, jeune et rêveuse, deviendra la grande passion amoureuse de Jean, et influencera considérablement son avenir professionnel. Gilles Bourdos, qui avait déjà réalisé "Et après" avec Romain Duris et John Malkovich, s'essaye au film d'époque et raconte une histoire d'amour de jeunesse sous la vieillesse d'un père frivole aux idées arrêtées à l'art de la peinture, tentant tant bien que mal de transmettre sa passion à sa descendance. On reconnait sa narration lente ainsi que l'affinement des caractères des personnages de Gilles Bourdos. Mais, par un manque cruel d'émotions et de rebondissements, la sauce ne prend pas et on suit cette histoire, qui n'est pas passionnante ni même trop ennuyeuse, sans trop savoir pourquoi on reste jusqu'à la fin... Et je préfère prévenir, il n'y a pas de surprises. Le jeu d'acteur, cela dit, se respecte, surtout pour Vincent Rottiers qui joue Jean Renoir et qui possède une grande maîtrise face au grand Michel Bouquet, dont on ne voit qu'une partie du visage avec sa grosse barbe. Mais la voix étonnante de ce grand acteur de théâtre résonne en nous et génère parfois une sensation impressionnante. La justesse dans le corps (ses mains malades, sa paralysie) prouve ici tout son génie. Juste après "L'homme qui rit", Christa Theret ne s'est pas vraiment améliorée et son jeu approximatif manque de conviction... L'histoire n'est pas passionnante et l'émotion est minimale ; elle est significative qu'à un bref instant à la toute fin... Sinon, les décors et musiques de Desplats donnent une esthétique passable au film, sans pour autant le sublimer, car ce laps de vie de la famille Renoir, bien que révélateur dans l'intériorité personnelle des personnages, est bien soporiphique...