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stans007
25 abonnés
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4,0
Publiée le 14 mars 2021
Les rudes apprentissages d’une petite fille craquante (parfois trop) élevée par son père malade dans le bayou de Louisiane. Etrange et dépaysant mais récit un peu décousu. Et puis les aurochs, pourquoi faire ?
Par quel prisme prendre cette fable envoûtante de Benh Zeitlin : celui de cet élan imaginaire où famille et écologie prennent un sens particulier ? Ou celui de cette vision féerique et enfantine d'un monde dur et insaisissable ? Ce qui est sûr, c'est que *Les Bêtes du Sud sauvage* restera un moment de cinéma innovant, nous transportant vers un environnement différent et brut. Que le récit nous conquis complètement ou nous laisse sur notre faim, le premier long-métrage de Benh Zeitlin restera indéniablement un moment épique et émouvant qui amènera de la belle végétation pour colorer encore plus ces dernières années de cinéma !
Adapté de la pièce *Juicy and Delicious* de Lucy Alibar (qui est d'ailleurs co-scénariste du film), *Les Bêtes du Sud sauvage* nous entraîne dans une nature luxuriante au cœur de la Louisiane aux côtés de Hushpuppy : une jeune fille vivant avec son père et d'autres marginaux au sein de ce grand bayou ! Leurs vie se résume à la chasse, à l'amélioration du camp et à la féerie de l’atmosphère libre et envoûtante de la nature vaseuse. Mais les catastrophes naturelles et la surveillance perpétuel du lieu par les autorités entraîne la petite communauté à devoir bientôt préparer ses valises.
Cette épopée sauvage prend sa place dans un monde moderne, qui est le nôtre. Ces tréfonds végétales de la Louisiane filmés à hauteur d'enfant par Benh Zeitlin peuvent êtres alors considérés comme une nature perdues ou une nature intacte ? Au cœur de cette communauté au style de vie épicurien, l'humain est replacé à sa place la plus naturelle : un animal parmi tant d'autres survivant de ces talents de chasseurs. Des bêtes joyeuses et festives comptants sur la pêche et leurs cultures pour survivre et atteindre la plénitude la plus totale. Mais le monde extérieur ne les à quand même pas oubliés : mobile-home vétuste, alcool, boite de conserve ... la vie d'ici est assistée certes, mais elle tire un certain langage primitif et bestiale où joie et bonheur font oublié une certaine misère sociale. La nature revient à sa nécessité primaire et ramène cette communauté marginale à l’essence de la vie humaine. Mais les regards qui se portent en bordure de forêt croisent à coup sûr la route de ceux des industries destructrices, telle une malédiction évidente de notre époque ! Comptant sur la fumée de ses usines pour s’élever encore plus, le monde moderne n'a pas laissé de marbre cet environnement luxuriant et tranquille de Louisiane. Et au-delà des autorités qui terrassent les lieux pour évacuer les résidents, ce sont les catastrophes naturelles qui noient au fur et à mesure ces bêtes du sud sauvage. Réchauffement climatique et asphyxie d'un autre monde sont les clefs d'une dégradation notable d'un espace végétal et tranquille. **C'est une nature intacte dans les pensées et une nature perdue dans le constat. Hushpuppy contemple ces contradictions du haut de sa petite taille au rythme d'une compréhension mouvementée de la vie et d'une cellule familiale folle et radicale.**
Un père fou, alcoolique, malade et attaché à ses terres se retrouve comme seul modèle pour Hushpuppy. Nous avons alors affaire à une jeune fille indéniablement forte et débrouillarde dont les horizons futurs sont déjà tracés par les yeux fatigués du père : reprendre la tête de la communauté et les sauver d'une conversion moderne presque inévitable. Ce rapport père-fille est à la fois comme contradictoire tant la brutalité de l'homme s'oppose à l’insouciance et la tranquillité de la petite fille. Mais il s’avère aussi complice à l'image de cette détermination commune et de cette bestialité rappelant l'identité principale de cette vie au plus proche de la nature. Un extrait de l'imagination débordante de Hushpoppy : une idéalisation de sa mère partie trop tôt ! Une femme forte, magicienne et aimante dont l'absence marque surement une des pierres manquantes pouvant apporter l'équilibre à cette famille tantôt brisée et tantôt soudée. **Ce quotidien et cette violence des rapports et du constat de la vie se matérialise dans une mise en scène visuelle et sensorielle comme tout droit tirée du cinéma de Terrence Malick. *Les Bêtes du Sud sauvage* travaille de manière intimiste ces rapports jusqu’à connecter les êtres entre eux tel ces écoutes perpétuelles des battements du cœur. Benh Zeitlin revient à la conception naturelle pour sublimer cette fable !**
En plus de s'être emparé de la Caméra d'or lors du festival de Cannes 2012, *Les Bêtes du Sud sauvage* s'est aussi emparé d'une liberté sauvage longtemps enfouie. Au-delà du concret écologique, le film enflamme sa fable végétale d'un imaginaire construit sur l'étude, à hauteur d'enfant, de la vie et la quête perpétuelle d'une force pouvant enfin libérer la petite Hushpuppy de la tranquillité de l'enfance et faire face à ça véritable force donnée par sa mère !
C’est un conte, mais c’est aussi une apocalypse. C’est un premier film, mais c’est aussi une réussite. Les Bêtes du Sud Sauvage, c’est une BO magnifique, une histoire sincère, un esthétisme profond, une émotion garantie, mais surtout une révélation : Quvenzhané Wallis. Une gamine de six ans et déjà d’une sagesse époustouflante. Triomphe à Sundance, Caméra d’or à Cannes, grand prix à Deauville, ce long-métrage de Benh Zeitlin est un conte pour adulte.
Un très beau drame du cinéma indépendant. Une très belle histoire. De très belles images. Du fantastique et de la poésie. Un ouragan dévaste tout sur son passage. La question de l'environnement est très bien posée. Un petit bijou.
Avec un brio et un dynamisme rare, on suit ces fortes personnalités forgées par le bayou avec un plaisir évident. On regrettera juste les passages psychédéliques avec les aurochs qui n'ont pas une grande utilité.
Les Bêtes du Sud Sauvage : Un poème magique à l'atmosphère lyrique et picturale formidablement mise en scène. L'irrésistible petite fille Hushpuppy est en état de grâce !
Un grand cri de liberté, très bien mis en scène. Un film à portée universelle, l'histoire de Hushpuppy et de son père qui doivent se battre pour exister. Les images sont superbes, une grande bouffée d'oxygène !
un film très touchant qui raconte l’histoire de hushpuppy et de son père vivant dans le bayou , un jour les éléments se déchaînent et c'est sous les flots que se retrouvent leur habitation .De très belles images , la petite est juste incroyable .Bref un film a voir !
un hymne à l'amour paternel...qui nous rappelle que les thèmes de l'éducation et de l'amour sont indissociables.....dans un pays imaginaire où l'environnement est très rude, quasi insalubre dans lequel évolue cette petite fille débrouillarde et rusée. On la croit seule dans ce milieu presque hostile mais son papa qui l'aime et la protège est bien là !!! C'est beau, beau, beau !!!
Immersion dans un mini bidonville du bayou en Louisiane, on découvre magnifiquement la vie d'une jeune fille de 6 ans vivant avec son père alcoolique et malade, sa mère étant partie à sa naissance. Au temps où les glaciers fondent et sous fond de légendaire Aurochs, une tempête va s'abattre sur toute la région et la crue du Mississippi risque de détruire tout le camp. Un film qui ne sera pas à la portée de tous, si vous en captez l'essence même, alors vous serez convaincu par ce petit bijou vrai, sans effets spéciaux, ni mensonges.
Un film très atypique, original, déconcertant, déroutant, bouleversant, sur les conditions de vie inimaginables d’une population. Mais c’est également très joli, très poétique. Les personnages sont très touchants et attachants. La petite Hushpuppy est vraiment époustouflante, elle porte le film sur ses épaules avec un naturel étonnant. C’est magnifiquement filmé et la bande son est superbe.
Ce film indépendant est une véritable déferlante d'émotions et de scènes puissantes et étonnantes. Malgré quelques scènes classique du film d'auteur pénible qui parsèment le film, la plupart des séquences permettent aisément à l'ensemble de sortir largement du lot. La mise en scène est d'une grande maîtrise pour un 1er film et augure à l'emergence d'un cinéaste prometteur. Le cadre de la Louisiane et ses habitants submergés par les catastrophes naturelles en chaîne mais qui tiennent à conserver leur dignité est très poignant. Le rapport à la nature est traité de manière original et même de façon fascinante, bien plus convancant que la relation père/fille. La jeune Quvenzhané Wallis fait preuve d'une incroyable présence en portant ce grand film sur ses jeunes épaules avec un charisme et une aisance qui sont tout à fait bluffants. La musique est exceptionnelle et imprègne le film d'une véritable âme. Le tout conjugue ainsi puissance de l'interprétation, mise en scène talentueuse, musique bouleversante et tout ceci concourt à des scènes incroyables qui offre de beaux moments de cinéma. L'émergence du fantastique via la métaphore de la nature et des Aurochs ajoute de la fantasmagorie et fait monter le film très haut. Ce récit d'apprentissage montre une véritable lutte pour la dignité et la recherche de la paix avec une Mère Nature impitoyable et ne manque pas de fasciner et d'émouvoir. Et malgré quelques passages obligés du film d'auteur qui étaient pour moi largement évitables, ces bêtes du Sud Sauvages n'en sont pas moins un grand film qui a mérité sa distinction lors des cérémonies ou il a fait jeu égal avec les gros calibres d'Hollywood ce qui a permis de faire sortir le film un peu partout dans le monde. Une prouesse pour un premier film centré sur la Louisiane.