Ce film divise beaucoup et en le voyant, on comprend pourquoi . Il est effectivement un hommage moderne appuyé aux James Bond classique de la période Connery. Le méchant charismatique avec un plan débile de domination du monde, l'homme de main charismatique( ici la femme de main )
qui fait peur et dont on attend la confrontation finale avec le héros avec impatience, le héros impeccable ( Colin Firth au top de sa forme ) irréprochable , le patron taciturne ,sobre et inamovible du siège, le sidekick candide un peu énervant, les décors luxueux, les voyages dans le monde , l'absence de question d'argent ou de besoins élémentaires. Bref tout serait bien si maintenant le réalisateur ne voulait faire mode, la tendance hérité de Tarentino , de vouloir faire de l'ultra violence glamour...bien sur les effets spéciaux rendent possible des visions jusqu'alors impossibles, filmer au ralenti un doigt qui se fait couper par une balle par exemple .....mais aucun réalisateur ne se demande plus " je peux le faire mais dois je le faire ? " ....c'est une course, une surenchère au gore et si "avant " on suggérait parce qu'on ne pouvait pas montrer faute de moyens ( financier ou technique ) ce qui contribuait souvent au coté étouffant et suggestif de certaines scènes, aujourd'hui on montre uniquement parce qu'on a les moyens et non pas parce que cela sert le film ou le spectateur.
Ce qui éblouit ici bien sur c'est la virtuosité ( et l'impossibilité ) de certaines scènes, parfois un peu trop longue de ce fait comme un bon morceau de musique qui ne sait plus s'arrêter et qui finit par vous écoeurer au lieu de se faire désirer, les moments de suspension de crédibilité - ou moment de débilités - sont nombreux dans le film mais heureusement n'arrivent jamais à gâcher la joie que l'on a d'assister au spectacle.
Evidemment dès que vous avez plus de 12 ans, vous vous demanderez comment un milliardaire ayant beaucoup de moyens arrive à embaucher un chirurgien faisant d'aussi épouvantable et évidentes balafres pour opérer l'élite du monde afin de dissimuler une puce secrète mais dont l'emplacement est visible comme une cicatrice de césarienne en plein milieu du visage? vous vous demanderez comment les 2 phrases alignées par le méchant arrivent à convaincre l'élite du monde ? vous vous demanderez encore comment en quelques semaines d'entrainement on passe de l'étape " petites frappes qui n'a jamais rien fait de sa vie " à celle de " Navy seals, les meilleurs parmi les meilleurs " ? mais au fond ce film est un bain de jouvence, il rappelle le temps insouciant ou se poser des questions ne servaient à rien, il faut se laisser porter par le flot ( rapide ) du film pour arriver à la fin. Ce film a une excellente métaphore contenu lui même dans le film : La scène du repas entre Harry Hart et Richmond Valentine est à l'image du film : le cadre est somptueux entre invités de marques ( un milliardaire et un gentleman ), le repas est emmené par une belle femme sur un plateau d'argent...on s'attend à du caviar, ou du foie gras ou des truffes...et en fait on a du Mc Donald ....un truc un peu lourd, rapidement consommé mais qui laisse une certaine forme d'addiction et un plaisir un peu coupable. Il est à voir, mais comme on mange un Mc Do, sans en attendre beaucoup tout en ayant un plaisir certain et garanti .