Aronofsky offre ici une fresque épique de grande valeur, sachant à la fois rester fidèle à l'atmosphère très abstraite des récits bibliques tout en offrant une vision du célèbre mythe bien personnelle, et qui risque de faire crier au scandale les plus pieux, mais quand on connais le réalisateur, c'est surtout pas une vision angélique et encore moins de manière propagandiste. Car en effet, si c'est juste pour voir le mythe de Noé de manière béatifié afin de convertir le plus grands des infidèles à l'idée catholique, il faut passer son chemin, même si ce film raconte parfaitement cet épisode finalement peu étoffé dans la culture populaire et si importante dans l'histoire de la chrétienté, ce n'est pas du tout dans une veine religieuse que ce film s'impose ici, bien au contraire c'est la manière dont l'évènement est narré et établi, sachant reprendre intelligemment les éléments les plus connus de la légende en les adaptant à sa propose vision, et comment ne pas voir cela à travers la représentation sans faille de la fameuse arche qui parvient d'un côté à rendre envisageable ce qui est écrit dans le saint texte et d'une autre en ne lui donnant absolument pas cette forme de navire, presque inconcevable historiquement de ce temps là, contrairement aux illustrations religieuses qui elles s'efforcent de représenter ce bateau afin de "vulgarisé" l'idée à tous dans un temps où le catholicisme voulait s'imposer comme religion. Le mélange entre faits narrés dans la Bible et l'aspect fantastique développé de manière beaucoup plus mythologique que le texte original ce permet de rendre à ce récit l'aspect la plus passionnant, soit une histoire fantastique pour donner un sens à tout ce qui entouraient les Hommes de ces temps reculés, et utiliser toute sorte de créatures extraordinaire ou présence d'un être supérieur permet de créer ce lien entre croyance mystique et fondation des civilisations. Après il faut dire que le scénario est adapté de manière impeccable vis à vis du récit que livre la Bible, tout en respectant le texte mais en sachant sa touche personnelle, et sans parler des plans qui lui sont bien propres, on peut sentir cela dans la manière dont évolue le personnage éponyme, que R. Crowe poste pas trop mal, qui même si sa personnalité reste près pieuse, propose une toute autre facette du personnage qui incarne ce mythe sans jamais paraître ni blasphématoire si exagéré, en tout cas dans le propos établi. Et il est vrai que dans ce film qui tend à illustrer un passage d'une écrit religieux donc à but didactique pour les croyants, le message transmis est essentielle, mais surtout la manière dont ce dernier est exposé, très peu moralisateur bien que l'intrigue soit empreint de ce genre de leçon sur l'Humanité, mais ici cela n'est pas du tout accusateur mais réfléchit beaucoup plus sur le mythe en lui même et ce qu'il tend à transmettre comme message, et là dessus D. Aronofsky réussi son coup, après il ne faut pas dire que tout y est bon ou que chaque scène est passionnante, surtout quand on voit la conclusion qui elle n'est pas vraiment à la hauteur du reste, voulant être pour le coup bien remplit d’espérance pour les civilisations à venir. Autre aspect assez intéressant de la même veine réside dans le fait que tout les symboles et éléments très empreint de connotations religieuses pures sont subtilement amené, en évitant d'utiliser des termes référant immédiatement aux religions et ainsi faire de ce récit un moment universel mais aussi bien plus palpitant, puisque ce film propose un aspect spectaculaire bien plus intéressant que le message pure catholique qui se trouve dans le mythe original, et le plus impressionnant réside dans le fait que le réalisateur à imposer son style tout du long, sa patte à travers quelques scènes magnifiquement réalisées, des plans mystiques à souhait mais souvent d'une beauté unique afin de rendre le message bien plus parlant pour tout type de spectateur, et rien que cela rend l'ensemble plus intéressant. Mais le problème réside non seulement au contenu de cette adaptation, car même si l'histoire de Noé est bien plus complète ici et que cela semble un simple épisode moralisateur, ce que raconte ce film manque un petit peu de rythme, surtout une fois que le Déluge, épisode le plus attendu commence, cela se ressent aussi dans l’interprétation des différents personnages qui manquent un peu de conviction et on du mal a s'adapter à l'aspect bien particulier de la vision de Aronofsky, et même si cela n'implique pas la qualité cinématographique de ce film, on est bien loin du chef d’œuvre poignant que ce dernier a su faire jadis, mais à moins le mérite de rendre plus clair un moment de la Bible célèbre mais peu connu dans son véritable contenu. Mais quoiqu'il arrive quand on aime le style du réalisateur, on y trouvera clairement son compte, pas de quoi être déçu par de courtes scènes très conceptuelles mais faisant passer bien plus intelligemment les aspects mythiques de l''intrigue que de grands discours moralisateur, même si le contenu même du film en impose quelques fois, qui sont bien loin d'être ce qu'il y a de mieux ici, et puis cela permet d'assister à quelques scènes bien spectaculaires, chose rares mais appréciable dans le style habituel de Aronofsky car il réussit à utiliser ces effets à des moments clés et réussit en plus de cela à proposer une violence et une action singulière par ce qui est montré ou dit, sans fioritures et parvenant à marquer par sa teneur. Alors il est vrai que l'on peut attaquer le réalisateur sur sa vision de "super héros" qu'il donne de Noé, sachant se battre comme personne et le faisant évoluer dans un univers très proche du fantastique n'est pas forcement le meilleur moyen de rendre l'aspect historique de ce personnage mais au moins cela rend le tout bien plus palpitant, à l'image de l'Ancien Testament quand on le lis comme un récit mythologique, il y a des passages passionnant, et ici, c'est exactement le même sentiment qu'il en émane, et pas besoin d'avoir été formé religieusement pour trouver de l'intérêt dans le contexte de ce film et y apprécier le message plus proche de la philosophie que du pure divertissement, bien que certaines scènes permettent d'en douter, cette vision plus littéraire permet de toucher un plus large publique et surtout d'offrir un moment un peu plus passionnant qu'une simple prêche catholique sur nos origines et notre condition face aux religions.