Film qui me fit rêver la première fois, me déplut fortement la seconde … Le cinéma use et abuse de l’estampille « histoires vraies » pour nous balancer ses fictions. A défaut de cet argument, Ken Loach a recours à des « acteurs vrais » (des amateurs) pour donner un semblant de vrai à sa fable. Las, l’histoire souffre d’invraisemblance (en particulier lors des scènes principales), les acteurs sont sans relief et les dialogues relèvent davantage de la bestialité, à l’accent incompréhensible, que de la vivacité du parler populaire (Alan Sillitoe pour citer une référence anglaise).
Surtout, au fond, Ken Loach occulte tout le savoir-faire, fruit d’héritage et de labeur, des producteurs de whisky. Et le premier quidam venu les détrône, non pas « qu’il soit trop pauvre pour être malhonnête » (vieux principe socialiste) mais parce qu’il « est trop pauvre pour être incompétent » (nouvelle donne progressiste, notamment à l’adresse des immigrants). Peu importe qu’il faille 15 ans pour être un grand nez, notre héros qui ne s’y connaissait qu’en drogue connait tous ses « sky » après 3 initiations…
Ainsi ce mystérieux et magnifique processus de la part des anges, indispensable à la finalisation du whisky, se transforme, au travers de ses 2%, en métaphore de la taxe Tobin ! A la fin des fins, ce movie à des airs de blended whisky, agréable au nez, mais désagréable en bouche avant une ultime note tourbé qui vient cacher, un instant, cette misère. It’s a pitty.