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benoitG80
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5,0
Publiée le 29 septembre 2012
"Quelques heures de printemps" n'est pas un film facile ou léger et il vaut mieux se le dire avant d'entrer dans la salle... Et même dans ces conditions, on hésite encore ! À ce propos, les auteurs des quelques critiques négatives se sont, je pense, sans doute trompés de film... Bien sûr, la toile de fond reste ce thème extrêmement intéressant et très bien traité, l'accompagnement du malade vers une mort choisie dans la dignité. Mais malgré tout, c'est sans doute l'autre volet, celui de l'incommunicabilité entre mère et fils qui prédomine ! Et avec quelle force, quelle démonstration au point d'atteindre des sommets de violence psychologique (et même presque physique) inouïs ! La scène des photos de famille est extrêmement terrible pour ne pas dire plus... Vincent Lindon et surtout, Hélène Vincent sont étonnants et fantastiques dans leurs jeux respectifs ! En voisin plus qu'affectueux, Olivier Perrier est aussi très touchant. Certes, peut-être qu'aux yeux de certains, il ne se passe pas grand chose, mais là n'était pas l'enjeu de cette histoire poignante. Et quelle intensité dans ces silences, ces regards qui en disent long ! Jusque la fin, les paroles et les gestes seront contenus, tabous pour voir ces deux êtres s'étreindre enfin au point de n'y voir que seulement quelques instants de printemps. Film dur mais merveilleux, profond, humain, courageux ! Excellent !
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4,0
Publiée le 3 février 2014
Avec retenue et sobriètè, Stèphane Brizè (à qui l'on devait dèjà les superbes "Je ne suis pas là pour être aimè" et "Mademoiselle Chambon") maîtrise de la première à la dernière minute un sujet pourtant casse gueule (l'accompagnement de fin de vie) en ècartant sans cesse la pathos et le larmoyant! Sans tomber dans le dèmonstratif, le cinèaste filme remarquablement (car tournè entièrement en plans sèquences afin de donner un maximum d'authenticitè dans le jeu des comèdiens) le quotidien de deux âmes blessèes comme un combat de boxe, puis une trêve avant la sèrènitè retrouvèe! Ce sont ces heures de printemps qui constituent, paradoxalement, l'unique et ultime respiration de ce drame rêche et poignant, magnifique d'humanitè, transcendè il faut le souligner par la prestation formidable de Vincent Lindon! Mais s'il y avait une seule bonne raison de voir le mètrage, ce serait pour apprècier l'interprètation d'Hèlène Vincent, comèdienne rare et prècieuse qu'on prend plaisir à revoir en haut de l'affiche, car bouleversante et terriblement juste dans le regard, l'attitude, la voix! Au final, ces quelques heures de printemps est un film à l'esthètique dépouillèe qui nous bouleverse dont la grande rigueur sait crèer une vèritable èmotion! Ce qui importe ici, ce n'est pas vraiment la structure de l'oeuvre mais son esprit, inattaquable, sa force et osons dire sa nècessitè! Finissons sur une note plus gaie où l'on prend plaisir à retrouver dans un second rôle une superbe et attachante comèdienne du nom d’Emmanuelle Seigner avec qui on se joindrait bien volontiers pour une partie de bowling! L'un des coups de coeur de 2012...
film grave montrant les derniers mois d'un fils avec sa mère atteinte d'un cancer du cerveau. En effet celle-ci a choisi de mourir dans la dignité et d'opter pour le suicide accompagné avant de souffrir. J'ai trouvé hélène vincent remarquable dans le rôle de cette femme , acariâtre, maniaque, qui héberge son fils à sa sortie de prison . Je pense qu'elle aurait pu mériter un césar Vincent lindon toujours très bon, dans un rôle de fils torturé, qui a du mal à communiquer et à s'ouvrir au x autres et qui accepte la décision de sa mère sans piper mot Malheureusement les deux ont dû mal à se comprendre, à se supporter où peut être est -ce elle la seule façon de communiquer. film traitant d'un sujet encore tabou le suicide accompagné la fin est bouleversante mais bien réelle. Les silences et les regards de lindon sont très forts film par contre très lent
Pour moi, "Quelques heures de printemps" est un chef d'oeuvre. Il y est question de la difficulté de communiquer, de l'extrême complexité du rapport filiale. Alain sort de prison et retourne chez sa mère. Leur silence respectif traduit cette incapacité à se dire qu'ils s'aiment et pourtant c'est un fils et sa mère qui s'aiment mais qui restent ancrés sur leur rancoeur. La maman d'Alain est atteinte d'un cancer incurable et ce qui m'a frappé, c'est que le poids de la maladie n'est pas évoquée, c'est plus la question du choix de la mère d'Alain. Précisons toutefois que ce film n'est pas un éloge du suicide assisté mais une invitation indirecte et implicite à s'interroger sur le respect que nous devons avoir quant aux choix de nos proches. Il n'y a pas de jugement à porter sur le choix du suicide assisté mais plus à méditer sur le sens des choix en général. Hélène Vincent est sublime, absolument gracieuse et on s'attache à son personnage, ce petit bout de femme qui, on le ressent, contient toutes ces émotions. Vincent Lindon est, comme à son habitude, incroyablement émouvant, on sent qu'il aspire la douleur de ses personnages jusqu'à l'éprouver lui-même. C'est à mes yeux un des meilleurs acteurs français. Un film humain, beau dont je ne suis, pour ma part, pas ressortie indemne.
La collaboration entre Stéphane Brizé et Vincent Lindon traite essentiellement de l’incommunicabilité entre les êtres. Dans « Mademoiselle Chambon » (2009) c’est Jean, artisan maçon taiseux qui voit sa vie chamboulée par le coup de foudre qui le saisit à la vue de la maîtresse d’école de son fils. « Quelques heures de printemps » dévoile les rapports difficiles entre une mère et son fils alors que la mort approche. Le thème de l’euthanasie par assistance s’il est bien présent en toile de fond n’est pas l’essentiel du film. La question lancinante pour ces deux êtres pudiques est de savoir s’ils vont oser s’avouer leur amour avant la séparation finale. Stéphane Brizé réalisateur humaniste met formidablement le doigt sur ces mots souvent interdits comme « je t’aime » qui peuvent gâcher toute une existence à force de n’être jamais prononcés. Quand l’échéance approche du rendez-vous vers la Suisse, le suspense devient insoutenable de savoir si ces deux-là vont enfin parvenir à se parler, Alain le fils n’ayant su que reproduire l’attitude de son père disparu qui réglait les conflits par la violence. Yvette a choisi de vivre selon son rythme quotidien jusqu’au bout sans jamais céder aux confidences finales qui ne feraient sans doute qu’aviver les regrets de n’avoir pas vécu une autre vie. Tout juste y aura-t-il une brève étreinte avec le fidèle voisin qui tout comme elle était secrètement amoureux. Il faut avouer que la plupart d’entre nous ont cette difficulté à dire "je t’aime" à leurs proches et que c’est malheureusement presque toujours la fin qui libère la parole. Pour Yvette et Alain c’est la dernière étreinte qui sera libératrice de tout cet amour qui n’a jamais voulu porter son nom. Peut-être maintenant Alain va-t-il pouvoir enfin aborder la vie d’une autre manière à l’instar de cette relation avortée avec la jolie quarantenaire rencontrée un soir au bowling ? Rien n’est moins sûr. Le film doit beaucoup à ses acteurs notamment à Hélène Vincent, actrice souvent radieuse, ex Madame Le Quesnoy de « La vie est un long fleuve tranquille » qui donne toute son humanité à cette femme résignée qui a formidablement appris dans les gestes du quotidien et dans une certaine rudesse à surmonter les blessures de sa vie mais aussi à Olivier Perrier acteur plus confidentiel formidable en voisin transi d’amour et torturé à voir les déchirements de la mère et du fils qu’il accueille un temps chez lui. Vincent Lindon enfin, monolithique, bloc de granit qui préférait mourir plutôt que d’avouer ses tourments. Le film a été un peu éclipsé par le succès d’ « Amour » de Michael Haneke sur le même thème qui a bénéficié de la plus grande exposition médiatique du réalisateur autrichien. Dommage. A voir de toute urgence.
Un film vraiment très triste et très fort de Stéphane Brizé. Le film est portée par une actrice fabuleuse en la personne d'Hélène Vincent. Vincent Lindon, quand à lui, joue toujours de la même façon mais c'est efficace. J'ai trouvé aussi Mathilde Seigner très convaincante, c'est dommage qu'elle n'ait pas un plus grand rôle. Ce sujet du suicide assisté est difficile et est un peu tabou, il est ici parfaitement traité par Stéphane Brizé. Le point du fort du film est son réalisme, notamment grâce à un excellent casting.
Bouleversant !!! J'en suis encore tout chamboulé, ce film est très triste mais traite d'un sujet de société qui fait souvent débat à savoir le suicide assisté ou euthanasie, c'est traité de façon brut et frontale sans artifices. Vincent LIndon et Hélène Vincent sont incroyables dans leurs rôles, si ils n'obtiennent pas de Césars j'y comprends plus rien. En plus d'être sensible ce sujet est vu au travers d'une relation tendue entre une mère maniaque atteinte d'un cancer et de son fils sortant de prison, qui est contraint d'aller revivre chez sa mère. Cette situation renforce plus la charge émotionnelle du film, et nous livre des scènes d'une intensité inouïe notamment à la fin qui amène l’émotion à son paroxysme. Faut vraiment de retenir pour pas fondre en larmes, peu de films m'ont procuré des émotions aussi fortes c'est peut être bien le seul.
Stéphane Brizé trouve un joli rythme de croisière avec ce drame pudique,subtil,intelligent qui traite en plus avec beaucoup de délicatesse d'un sujet épineux: l'euthanasie. "Quelques heures de printemps" permet aussi de retrouver un Vincent Lindon épatant, débarrassé des tics qui parasitaient son jeu dernièrement. En ex-repris de justice retournant vivre chez sa mère,frustré,colérique,maladroit avec ses sentiments;il est émouvant sans forcer. Hélène Vincent est juste et profondément marquante en mère à la rage difficilement contenue derrière un comportement froid et maniaque. Les deux ensemble forment un duo filial,ne sachant pas transmettre leur tendresse,ne se parlant que pour s'engueuler ou pour se passer le sel. Le film fait dans le minimalisme,à l'instar du style de Brizé,avec des cadres très composés et révélateurs,des séquences qui s'étirent et un dépouillement verbal. Il pose de plus quelques questions intéressantes sur le choix ou non de sa fin de vie,et sur le fait de savoir saisir sa seconde chance.
Stéphane Brizé n'est pas tombé dans le mélodramatique facile ce qui mérite toujours d'être souligné d'autant plus lorsque l'on traite d'un sujet aussi délicat que l'euthanasie et la fin de vie. Les compositions d'Hélène Vincent et de l'inoxydable Vincent Lindon sont criantes de vérité, et si les deux sont très bons, on sent clairement que le rôle tout en retenue, très sobre, quasi muet de ce dernier ne lui a peut-être pas permis d'exprimer totalement son potentiel. De plus, si le film est poignant, on est face à un cinéma "spectateur" qui ne plaira pas à tout le monde. Il n'y a pas vraiment d'intrigue, c'est plutôt lent, tout se joue sur les petits détails, les non-dit, la suggestion, le film peut même parfois s'apparenter à un reportage tant il adopte une posture observatrice, et c'est sans doute cet aspect trop passif qui dessert le film et laissera une partie du public sur le bas-côté.
Mon Dieu que c'est long, pour ne pas dire mortel ! Ca va avec le sujet du film me direz-vous. Il ne se passe rien. Il ne se dit rien. Même le dernier quart d'heure, qui est assez poignant, nous laisse sur notre faim. En gros, comment faire un film avec rien. Heureusement que Vincent lindon a défendu ce film au J.T. car c'est grâce à lui et ce qu'il a dit qu'il y a quelques spectateurs. Enfin, cela aura le mérite d'interpeller l'opinion populaire sur la mort assistée. Enfin, là dans le film, c'est plutôt expéditif. Mamie arrive, et un quart d'heure après, l'est partie !
"Quelques heures de printemps" fait partie intégrante de ces films simples et à la fois si complexes. Ils sont simples car le jeu des personnages est sans fioritures, il n'y a pas de rajout excessif. On est dans le vrai, dans la vérité, dans la vie quotidienne. Cependant, il sont complexes car ils traitent de problèmes humains... et Dieu sait à quel point l'Humain est complexe. Comment se rapprocher de sa mère avec qui rien ne va plus, alors qu'on sait qu'elle est sur le point de mourir ? Cela n'est pas si simple même si la réponse évidente nous sauterait aux yeux. Ce duo que forme Vincent Lindon et Hélène Vincent interprète cette difficulté divinement bien. Ce fils qui sort de prison aimerait un peu plus de reconnaissance de la part de sa mère mais en même temps, il n'a que faire de ce qu'elle pense (c'est tout du moins ce qu'il laisse voir et croire). Cette mère, un peu rabat-joie sur les bords, a beau critiquer les actes de son fils, elle le veut près d'elle. Ces deux personnages qui ont tant à se dire mais n'arrivent pas à communiquer est un réel bonheur à regarder. La fin en est encore plus émouvante.
Je mets 5 étoiles parce qu'il s'agit d'un film nécessaire. Des moments très forts, intenses, avec un Vincent Lindon crédible, voire magistral. Ce qui est terrible dans cette histoire, c’est plus la difficulté de communication entre mère et fils... L'inaptitude du fils à mettre des mots pour exprimer son ressenti. Une vie simple, populaire, sans gémissements; ni plaintes, et une fin voulue, choisie, digne… Ce film est le pendant populaire de « Amour » de Haneke. Deux vieillesses, deux fin de vie, l'une populaire, l'autre bourgeoise.
Puissant ! De l'émotion et des sentiments traités à merveilles. Deux sujets en un, un aspect social et un rapport à la mort se confrontent pour donner un drame français talentueux servi par un duo d'acteurs (Vincent Lindon & Hélène Vincent) aux prestations phénoménales. De la difficulté de retourner chez ses parents ainsi que de la réinsertion, du sentiment d'échec, de la honte et de la peur de l'incompréhension du regard des autres, tout y passe et bien plus encore, car le film prend une autre dimension au fil des minutes, après s'être concentré sur une déchirure familiale, en s'orientant sur une mort certaine et les regrets qui en découlent (comme si la relation mère/fils n'était pas assez triste). "Quelques heures de printemps" ou une situation sociale qui s'effondre en conflit avec un cancer incurable, Stéphane Brizé expose son scénario et sa mise en scène réalistes, s'entoure de comédiens hors-normes, et se paye le luxe d'une bande originale somptueuse (musiques que l'on a pu découvrir dans le chef d’œuvre "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford"). Fort émouvant, les larmes parleront d'elles-mêmes et classeront ce film dans la lignée de "Deux jours à tuer" de Jean Becker ou encore, plus récemment, "Amour" de Haneke, avec la même intensité et qualité. Bravo.
Après le déjà superbe "Mademoiselle" Chambon" (2009) Stephane Brizé revient avec toujours autant de finesse. La promo autour du film s'est focalisé sur le suicide assisté, actualité et débat brûlants aidant, mais je n'ai pas pris ce film sous cet angle. En effet le thème me semble beaucoup plus être la difficulté de communiquer et les liens mère-fils ; ici entre une mère assez rugueuse, amère, plongée dans la solitude et qui se sait condamnée avec un fils qui sort de prison, entre ingratitude maladroite et la réinsertion mal assumée. Le réalisateur use d'une mise en scène tout en pudeur, découpé en plan-séquence qui ajoute au silence pesant tout les subtilités des sentiments. Un film aussi dur et austère que l'est le quotidien des non-dits entre le fils et la mère... Mais aussi et surtout un film d'une belle justesse, non dénué d'une petite note de poésie, bonne inspiration pour atténuer la tragédie qui se profile. Juste un petit bémol pour le personnage du fils... Si Vincent Lindon est une nouvelle fois magistral le fait qu'il sort de prison rajoute un paramètre dramatique superflu, le fond du propos est assez lourd à lui seul. Chapeau aux acteurs, il est étonnant de se dire Qu'Hélène Vincent (la maman) n'est pas été plus reconnue, elle est épatante. Olivier Perrier (le voisin) apporte un plus indéniable, jouant en quelque sorte l'ange gardien, témoin mature et avisé de la rancoeur et de l'amour du couple mère-fille. Plusieurs scènes (plan-séquences) atteignent une grâce inouïe. Un film magnifique et particulièrement triste mais qui évite l'écueil du film militant et du pathos facile. Un mixte entre "Tatie Danielle" et "Deux jours à tuer" de Becker. Le plus beau film de l'année à ce jour. J'ai pleuré comme rarement, j'en suis sorti ému, c'est juste un film bouleversant.
Quasi-quinqua, Alain (Vincent Lindon), ancien routier, a fait une "bêtise" et s'est retrouvé condamné à 18 mois "ferme" (exécutés... ce qui est insolite pour un "primaire", en ces temps de grand laxisme pénitentiaire). Quand il est élargi, il n'a d'autre solution matérielle que de retourner vivre chez sa mère, veuve (Hélène Vincent). Il la trouve maniaque, et vite, insupportable. Elle est très malade. "Cali", la brave chienne de la mère, est leur seul truchement (un voisin de toujours mis à part) - Mme Evrard aura même recours à un "Münchhausen" par procuration, vétérinaire... Enfermés dans le silence, ces deux êtres se retrouveront in extremis - dans une scène finale poignante (mais dépourvue de la moindre facilité scénaristique). Ce film austère, sur la "fin de vie" (quand l'issue annoncée au malade est inéluctable) - un sujet délicat, pour lequel on n'est pas surpris que Stéphane Brizé, dont c'est le 4e "long", ait eu un coup de coeur - est cependant trop épuré, trop lent, trop riche en détails "pauvres", et surtout trop linéaire (à comparer, sur le même sujet, avec l'emballant "Miele" de Valeria Golino), pour emporter la conviction, et une vraie empathie. Au positif, une magnifique HV - et un Lindon plus en retrait.