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    Quelques heures de printemps
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    273 critiques spectateurs

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    shindu77
    shindu77

    95 abonnés 1 611 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 avril 2013
    Un bon film dans son ensemble qui suscite forcément le débat avec le suicide/mort assisté. De plus nous voyons une relation mère/fils des plus compliquée.
    Les deux acteurs principaux sont convaincants dans leurs rôles respectifs.
    Bon film
    Cluny
    Cluny

    78 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 octobre 2012
    A la caisse du cinéma, deux dames (tous les spectateurs avaient la carte vermeil) qui sortaient de la séance précédente s'enthousiasmaient pour le film qu'elles venaient de voir: "Quel beau film ! Quelle émotion ! Quelle leçon de vie ! Il ne faut pas attendre pour dire aux gens qu'on aime qu'on les aime ! On a perdu l'importance du toucher !" Forcé à les écouter puisque que pendant ce panégyrique la caissière ne pouvait me délivrer mon billet, je trompais mon attente en me préparant à la claque et en me demandant si j'avais bien mes mouchoirs, moi qui pleure chaque fois que je revois la mort de la mère dans "Bambi". Patatras ! Au bout d'une heure, rien, pas une larme, même pas un oeil humecté, juste un sentiment d'ennui et d'agacement. Mon coeur de pierre était-il en train de me jouer un tour ?
    Il faut dire que ça faisait une heure que je voyais Hélène Vincent préparer le café, éplucher des carottes, peler des pommes, repréparer le café, remplir les bocaux de compote, rerepréparer le café avec autant d'intensité que Jeanne Dielman faisant la vaisselle, que je subissais des dialogues du type : "Tu vois ça ? C'est ce que m'a apporté ta mère, ce sont des compotes de pommes... C'est une année à pommes" ou à propos des pièces de puzzle : "C'est de la neige, c'est pas du nuage... - C'est bien possible, moi dans les blancs, je me mélange", et que j'en arrivais à compter la durée des plans fixes : 27 secondes sur Alain faisant le tri sur un tapis roulant, 39 secondes sur Yvette rerepréparant le café... Le personnage principal semblait être Cali, le chien, objet du quart des conversations entre les deux protagonistes.
    Le souci de vérisme de Stéphane Brizé le conduit à étirer à l'infini les séquences, à mettre en scène le quotidien et le banal, à demander à ses acteurs de surjouer les silences, avec un effet finalement contraire : on ne croit pas à cet univers de nappes à carreaux et de casseroles à fleurs baigné par le son permanent de la télévision, ça pue la reconstitution naturaliste comme quand Olivier Adam ou Eric Holder tentent de nous raconter la vie des vrais gens. J'avais déjà eu cette impression de dilution et de fausseté quand j'avais vu "Mademoiselle Chambon" sur Canal, d'autant plus qu'à certains moments, j'ai retrouvé le jeu de Sandrine Kiberlain dans celui d'Hélène Vincent (Et en prime, je viens de découvrir en vérifiant l'orthographe de Kiberlain que "Mademoiselle Chambon" était adapté d'un roman d'Eric Holder !)
    Les tentatives pour mettre du relief dans cet encéphalogramme cinématographique plat ne fonctionnent pas plus, que ce soit la brouille entre Alain et Yvette, dramatisée à l'excès et pas réellement expliquée, ou l'histoire capilotractée entre Alain et Clémence. Seul le personnage du voisin pris entre la mère et le fils parvient à exister un peu. Et puis au bout d'une heure apparaît le véritable sujet du film, celui de la décision de la mère qui se sait condamnée à brève échéance d'aller en Suisse pour bénéficier d'un suicide assisté. Stéphane Brizé raconte que c'est à la vision en 2005 d'un documentaire, "Le Choix de Jean" qu'il a eu l'idée du film. Stéphanie Malphettes et Stephan Villeneuve avaient tourné ce documentaire sur Jean Aebischer, 58 ans, atteint d'un cancer avec des métastases cérébrales et qui se faisait accompagner par l'association Exit jusqu'à ce qu'on appelle dans le film "le choix de l'aide à l'autodélivrance".
    Le mérite de Stéphane Brizé est d'avoir été visiblement très soucieux de restituer les protocoles de l'association Dignitas (qui s'appelle dans le film Volontas, mais qui reprend le slogan de Dignitas : Vivre dignement, mourir dignement), avec notamment l'étude préalable du dossier, la visite de l'équipe suisse où il est clairement affirmé que la personne a jusqu'au bout le choix de faire marche arrière, jusqu'à la délivrance de la boisson létale dans un petit chalet suisse, bien loin de "Soleil Vert". De même, le personnage de l'oncologue français qui suit Yvette, qui lui propose l'alternative des soins palliatifs et qui désapprouve tout en respectant, et à qui Yvette dit "Je comprends, votre métier c'est de soigner les gens, pas de les encourager à mourir" apporte un contrepoint qui peut aider le spectateur à se faire sa propre opinion. Quand l'enjeu est réel, quand les dialogues sonnent juste, alors les choix de mise en scène de Stéphane Brizé prennent enfin du sens, celui du plan séquence final notamment. L'émotion se dégage enfin de la simplicité du dialogue, de la vérité d'une situation pourtant aussi inhabituelle et de la force de ce que cela remue en chacun de nous. Et puis, grâce à cette dernière demi-heure, l'oeil humecté, me voilà rassuré sur mon coeur de pierre !
    http://www.critiquesclunysiennes.com/
    annereporter94
    annereporter94

    52 abonnés 1 006 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 janvier 2014
    Un sujet à polémique en France, mais un film qui, bien évidemment, touche chaque spectateur. Peut-être simplement le réalisateur aurait-il dû mettre un peu plus de "vie" dans cette marche vers la mort...
    SansCrierArt
    SansCrierArt

    54 abonnés 421 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2012
    Lui, sort de prison. La quarantaine, taciturne, condamné à la réhabilitation, il traîne des pieds sans but précis dans une vie qu'il subit.
    Elle, voit sa vie bousculée par le retour de ce fils passif. Septuagénaire, rigide et volontaire, condamnée par la maladie, elle fonce, non sans fragilité, vers la délivrance qu'elle s'est choisie.
    Agacés l'un par l'autre, ils vivent, côte à côte, dans l'incommunicabilité jusqu'à l'ultime rencontre.
    Bien que la promotion du film soit axée sur l'euthanasie, le thême central du film demeure la relation entre ce fils et sa mère. Le film ne tombe quasiment jamais dans la lourdeur qui tend pourtant les bras à ce type de sujets.
    Stéphane Brizé réalise de façon assez académique mais en de longs plans séquences qui laissent la place au silence et à l'imperceptible.
    Aussi, le film doit beaucoup à ces comédiens. Héléne Vincent est tout simplement magnifique. Lindon dans un rôle difficile avec peu de parole est, une fois encore, excellent. Les seconds roles, Olivier Perrier et Emmanuelle Seigner, irradient.
    Si le sujet du film vous rebute mais que le beau jeu peut faire votre bonheur, n'hésitez pas.
    Le duo "Hélène Vincent Lindon" a lui seul vaut le déplacement.

    D'autres critiques sur http://zabouille.over-blog.com
    Eldacar
    Eldacar

    50 abonnés 357 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 octobre 2012
    Sur un sujet aussi controversé que l'euthanasie, Stéphane Brizé livre un film sans partie pris et qui ne prend jamais ses spectateurs en otages. Pas d'effets tire-larmes à outrance (même si certains peuvent lui reprocher la superbe musique lyrique de Nick Cave et Warren Ellis composée pour "L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford"), l'émotion naît de peu de choses, surgit au détour d'un plan, dans un regard, un geste... Composée de longs plans fixes, la mise en scène laisse la part belle aux acteurs. Hélène Vincent, extraordinaire, campe avec brio cette femme à la fin de sa vie, qui se sait condamnée et prend la décision de mourir d'un suicide assisté. Tout en suggestion (rien n'est jamais dit clairement), les personnages se révèlent peu à peu. On devine la vie difficile d'Yvette, femme soumise aigrie et mariée à un homme violent et qui, pour la première fois, peut vraiment prendre le contrôle de sa vie en choisissant sa mort. Toujours en mouvement et ne faisant jamais un geste inutile, Yvette mène sa vie comme elle mène sa maison. Tout est en ordre, proprement exécuté et réfléchi. Le choix d'un suicide assisté, prévu à l'avance et menant à une mort « propre », se place donc dans la continuité de la façon dont elle a toujours vécue. Le choc mère/fils paraît dès le départ inévitable, entre elle ordonnée et maniaque à l'extrême et lui, refusant de s'ouvrir à qui que se soit et infantilisé par son retour chez sa mère. Alain (Vincent Lindon) est d'ailleurs la somme de ses parents, secret comme sa mère et brutal comme son père. Cette distance entre Yvette et Alain se traduit dans la mise en scène, puisque les deux personnages apparaissent finalement assez peu à l'image ensemble même lors des scènes communes. Se n'est qu'à la fin qu'on les verra enfin ensemble, unis dans les dernières minutes.
    Nicolas N.
    Nicolas N.

    30 abonnés 771 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 juillet 2022
    J'ai bien aimé ce film français de Stéphane Brizé, c'est la première fois que je regarde ce film datant de 2012. Vincent Lindon et Hélène Vincent joue le rôle de fils et mère qui ne se supporte pas, lui sort de prison et à gâché sa vie selon elle et elle a une vie monotone et a un caractère bien trempé pour lui. J'ai mis 3,5 sur 5
    Oriwa
    Oriwa

    67 abonnés 898 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 janvier 2014
    Je me suis sentie bien trop détachée tout le long pour au final ressentir la douleur le moment venu. Comme eux, sauf que j'ai pas fait semblant.
    JeffPage
    JeffPage

    40 abonnés 534 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 octobre 2012
    Porté par un duo d'acteur exceptionnel, ce film nous entraîne dans un drame sur la vie et la mort où les personnages sont mis, chacun, à rude épreuves. Stéphane Brizé filme cette histoire avec beaucoup de pudeur, ne s’immisçant jamais trop loin dans la vie des personnages et évite ainsi une certaine perversité quand à sa vision du suicide assisté. Cependant, bien que le scénario soit totalement juste (aussi bien dans ses personnages, ses situations que ses dialogues), les séquences entre Lindon et Seigner n'apporte pas grand chose et récit et servent plus à étoffer artificiellement le personnage de Linndon qu'a vraiment faire avancer l'histoire. Coté musique, là encore c'est très léger, seul les séquences d'émotions intenses sont soulignées par une musique au piano, accentuant la mélancolie du moment. Au final, avec ce nouveau film, Brizé vise juste et tape dans le mille avec une justesse rare.
    Jo D
    Jo D

    28 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 septembre 2012
    Impossible de prétendre que ce film n'est ni touchant, ni poignant. Stéphane Brizé s'appuie sur des thèmes forts tels que la maladie, la fin de vie et la relation parents-enfants. La volonté du réalisateur de retranscrire du mieux possible les sentiments des différents protagonistes est très louable, d'autant plus qu'il s'appuie sur deux personnalités géniales et très inspirées : Vincent Lindon (assurément l'un des meilleurs acteurs français) et Hélène Vincent (éblouissante). Les apparences fugaces d'Emmanuelle Seigner sont elles aussi remarquables, tant sa beauté et sa candeur sont irrésistibles.
    Mais ce n'est pas être quelqu'un d'insensible que de dire que par moments le temps m'a semblé bien long. Certains réalisateurs maitrisent parfaitement les plans séquences où rien ne bouge, personne ne parle et où pourtant le récit avance, car ces scènes veulent dire tellement de choses. Ici ce n'est malheureusement pas le cas. Des scènes souvent très longues où (presque) rien ne se passe, si ce n'est que l'on peut admirer le doigté d'Hélène Vincent en train de peler des pommes à la chaine, où alors lorsqu'elle est en train de compléter progressivement son puzzle 2000 pièces (est-ce d'ailleurs ici une métaphore sur la vie, que l'on complète petit à petit de faits et gestes jusqu'à en arriver au bout ?)... Je veux bien que l'on veuille transposer au mieux le sentiment de solitude et de tristesse, mais attention à ne pas nous embringuer nous-même dans ce même genre de sentiment.
    La BO signé Nick Cave apporte un vrai plus dans la narration, pour appuyer les instants les plus sombres et les plus délicats de cette histoire. Notamment à la fin du film avec la scène tant redoutée, et surtout tant prévisible. Scène tire-larme, c'est une certitude, mais très forte au niveau de l'émotion qu'elle peut procurer tant Vincent Lindon est juste et terriblement efficace dans son jeu.
    En ces premiers jours d'automne et en ces temps de crises en tous genres, "Quelques heures de printemps" ne sera pas là pour vous remonter le moral, bien au contraire. Mais il mérite quand même d'être vu pour une histoire qui, même si elle traine trop en longueur, est magnifiquement traitée.
    Jean Francois L
    Jean Francois L

    14 abonnés 600 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 septembre 2012
    Film bouleversant sur un sujet fort, la decision de la fin de sa vie suite à une maladie incurable, mais pas seulement, puisque le film retrace au 2/3 les relations difficiles, le manque de communication entre une mere et un fils, à travers une vie plutot morose, et tout cela joué admirablement bien et vrai par Helene Vincent mais aussi Vincent Lindon qui choisit toujours des films durs. Alors c'est vrai, il ne faut pas etre au fond du trou pour aller voir ce film; car pas tres gaie tout ca... On apprend au moins une chose dans ce monde hypocrite et encore rempli de tabous quand à la fin de vie, c'est qu'on peut vraiment choisir, tant qu'il est encore temps, à condition d'avoir beaucoup de courage...
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 11 décembre 2012
    Disons-le tout net, Quelques heures de printemps est un somnifère extrêmement efficace. Un parfait soporifique issue de la tradition française (pas de scénario + pas de mise en scène + des comédiens qui pousse "l'émotion" à fond (on sait jamais si les spectateurs sont aveugles ou sourd....). La caméra est tout le temps fixe ; meilleure facon de ne jamais faire de choix. La critique saluera bien évidemment "la radicalité". bla bla bla. Et les spectateurs dans tout ca ?? Et bien ils souffrent.
    islander29
    islander29

    876 abonnés 2 376 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 septembre 2012
    J'ai presque envie de dire , si vous aimez la vie, fuyez ce film, allez voir des choses gaies et plus encore si vous êtes concerné par la maladie du crabe....Le film est dur et sombre, comme son sujet, le suicide assisté.....Bien sûr il a les défauts de ses qualités, c'est à dire qu'il met bien en valeur les difficultés qui assaillent l'être humain dans ces moments pénibles....La colère de Vincent Lindon face à sa mère (Hélène Vincent) est un morceau d'anthologie et une leçon de théâtre.....Comme l'a dit un internaute on côtoie le documentaire, les acteurs sont bons, les dialogues ont peu d'esprit, on ne peut en avoir sur un tel sujet...et la spécialiste elle a un rôle de médecin vraiment démuni face à la réalité de cette maladie.....Si vous êtes d'humeur sombre ou concerné, peu de chance que vous sortiez joyeux de cette représentation à laquelle je n'ai pas assisté jusqu'à la fin à cause d'un odieux personnage....
    Cet olibrius dans une salle de 300 personnes où nous étions 8 a eu la "délicatesse" de venir s'assoir à deux sièges de moi et d'asséner après une heure et demie de film un "vous pourriez pas être discret quand vous baillez", voila surement quelqu’un de trop raffiner pour moi, pourra t-il s'imaginer ce qui me faisait bailler ? qu'il ne réfléchisse pas il risquerait un malaise cérébral....Je suis sorti de la salle....Fin de l'aventure.....
    maxime ...
    maxime ...

    249 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 février 2015
    Un sujet fort, bouleversant et difficile. Filmé avec la plus grande simplicité, et avec beaucoup de retenue malgré certains passages de colère et de fièvre, on souffre en silence jusqu'au dénouement ... Un trio d'acteurs remarquables Vincent Lindon, Hélène Vincent et Olivier Perrier - on peut également rajouté la magnifique Emmanuelle Seigner - qui se batte et débatte entre eux et surtout avec leurs propres sentiments. Le thème musicale emprunté à L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford colle à merveille avec ces Quelques heures de printemps, somptueux !
    lionelb30
    lionelb30

    446 abonnés 2 606 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 septembre 2012
    Sujet pas facile et pas joyeux qui implique le spectateur a une reflection personnel tres interressante.Le film en lui meme est plutot bien joue , sobre mais un peu long et lent.
    annastarnomberon
    annastarnomberon

    139 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 octobre 2012
    Ce film, c'est l'histoire d'Yvette Evrard (Hélène Vincent), femme soixantenaire qui se sait condamnée par un cancer et préfère choisir de mourir plutôt que d'assister impuissante à sa propre dégradation. Mais ce n'est pas « juste » l'histoire d'une femme qui décide de se faire euthanasier. C'est aussi l'histoire de son fils (Vincent Lindon), Alain, qui sort de prison et doit se ré-insérer dans la société tout en partageant la maison de sa mère. Elle se prépare à partir, lui doit apprendre à revenir. Entre eux, la communication n'est pas facile et autant dire que leur relation n'est pas des plus saines. Mais ils ont un point commun immense : ils se sentent isolés.

    Car en effet, presque plus que le processus de mort médicalisée dont il est question, ce qui m'a semblé être le ciment de ce film extrêmement humain, c'est l'incommunicabilité. Lindon et Vincent sont bouleversants de sincérité lorsqu'ils interprètent ces scènes très dures où les silences sont lourds, où chacun aimerait dire ce qui lui pèse mais où personne ne parle. Il faut du talent pour retransmettre à l'écran, et avec justesse, cet isolement. Car on arrive à sentir que derrière tous ces non-dits, ces rancœurs sur lesquelles ils ne savent pas mettre des mots, il y a aussi beaucoup d'amour. Les énormes coups de gueule d'Alain, où il va jusqu'à dire à sa mère qu'elle n'a qu'à crever avec son cancer, on se les prend de plein fouet. On arrive à sentir la culpabilité du personnage au moment-même où ces mots terribles sortent de sa bouche, on ressent le tiraillement qui le ronge. Et je pense que tout le monde n'est pas capable d'une telle performance. La colère d'Alain semble jaillir des tripes de Lindon. Cette rage, où les mots qui sortent ne sont pas ceux qu'on aimerait prononcer, si jamais il ne l'a pas réellement vécue, il la joue avec une spontanéité impressionnante.

    Les rapports entre Alain et Clémence (Emmanuelle Seigner), ancienne conquête retrouvée, suivent exactement la même logique. En fait, le personnage d'Alain illustre bien le cercle vicieux du silence : « Pourquoi commencer à parler maintenant si je me suis tu toute ma vie ? » « À quoi bon ? » Plus que de juste nous montrer un homme qui n'arrive pas à parler, Brizé nous fait ressentir ce qui se passe dans sa tête.
    Et chez Yvette, il y a également cette pudeur, cette incapacité à parler de soi. Les scènes où Hélène Vincent se contorsionne dans son lit, comme rongée par tout ce dont elle ne parle jamais, sont profondément déstabilisantes.

    Toute cette problématique de l'incommunicabilité est extrêmement cohérente avec les autres aspects du film de Brizé : le thème de la maladie et le naturalisme de la mise en scène.
    La maladie, parlons-en. Une fois encore, Brizé tape là où ça fait mal. Yvette « n'a pas réagi assez vite », « a laissé la maladie s'installer ». C'est tragique, mais la dureté avec laquelle Alain envoie tout ça au visage de sa mère nous confronte frontalement à ce problème. Il y a toutes ces choses qu'on ne voit pas, ou plutôt qu'on préfère ne pas voir, mais qui nous tuent à petit feu. Mais cette façon d'aborder le cancer n'est jamais du jugement. À traiter la maladie et les malades avec autant d'humanité, le film nous sensibilise énormément. Encore une fois, on réalise que parfois, plutôt que des grands discours ou des campagnes de publicité, le cinéma peut nous faire prendre conscience de beaucoup de choses.

    Et ça, le fait de fermer les yeux sur ses douleurs, de se dire que ce n'est pas grave, bref, l'oubli de soi, c'est aussi extrêmement bien interprété par Hélène Vincent. Brizé nous offre du même coup une réflexion sur la vieillesse. Pour certaines générations, il est sûrement encore plus difficile de prendre le temps de penser à soi ou pire, d'en parler. Il y a là toute la pudeur de la vieillesse. Quand l'homme de l'association pour l'euthanasie demande à Yvette si elle a eu une belle vie, et qu'elle répond « bouah, je ne sais pas, c'est ma vie », beaucoup risquent d'y retrouver des proches.

    Enfin, le film est véritablement naturaliste. Que ce soit dans les décors, dans les respirations baveuses du chien familial, dans l'intonation des acteurs, ou dans le déroulement de l'histoire, on vit ces deux heures comme une véritable immersion. Et cette sincérité du propos est touchante.

    Puis, quand arrive la fin, on est rattrapé par l'émotion. On a suivi la démarche d'Yvette depuis le début, et on se retrouve là, avec elle, son fils, et la femme de l'association, dans cette petite chambre suisse. On le voit, ce verre qui va plonger Yvette dans un sommeil sans retour. Et cette mort qui n'est pas suggérée mais montrée, vécue, nous ramène à notre humanité. On est alors confronté au côté dérisoire de la vie. Ce qui se passe à ce moment-là entre Yvette et son fils, je n'en parle pas, il faut garder un peu de suspense. Mais c'est poignant, et je pense qu'il est difficile de ressortir de la salle sans se poser des questions existentielles.
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