Pour chaque biopic, je me répéterai : difficile d’être original et resterai toujours bienveillant pour le genre. « Gainsbourg (Vie héroïque) » est pour moi un biopic original dans sa mise en scène, dans sa mise en situation même si sa structure narrative n’échappait pas à une certaine chronologie. C'est normal ! Selon moi, tout biopic a pour fonction de m’informer voire de m’instruire et c’est l’essentiel. Je ne demande rien d’autre au biopic. « Dalida » était une artiste qui n’était pas du tout invitée dans ma discothèque. Il m’arrivait bien de fredonner des airs qui me pourrissaient la journée comme « Bambino » par exemple. Cependant, je reste toujours curieux de découvrir des bio au cinéma. Si je veux compléter quelques informations, je vais surfer sur Internet. Comme« Dalida » ne sera pas plus invitée dans ma bibliothèque, je me contenterai du film et de quelques lignes Wikipedia. Le film est loin d’être désagréable même si aucune chanson n’a trouvé grâce à mes oreilles. Instructif, c’est déjà ça. J’ignorais que l’on pouvait être « contre ou pour Dalida » par exemple, question formulée par un journaliste à l’entrée de l’Olympia sous prétexte que la chanteuse fréquentait un jeune peintre quelques jours après s’être mariée avec le directeur des programmes d’Europe 1. Incroyable ! Lisa Azuelos disait que cette femme était moderne ; son tort : d’être en avance sur son temps. Dalida aurait pu accepter l’idée de faire un enfant toute seule, aurait pu accepter de fréquenter un jeune homme deux fois plus jeune qu’elle. Apparemment, ce n’était pas dans la mentalité de l’époque ou pas suffisamment forte pour imposer sa mentalité. J’ai été surpris que trois hommes qu’elle a aimés et qu’ils l’ont aimée se soient suicidés ! « Ma vie m’est insupportable » est sans doute le seul moment d’émotion ressenti au cours de ce film. « La chose la plus importante c’est l’amour » disait-elle. Un poncif certainement, mais tellement vrai et pas toujours aussi évident que ça. Elle avait tout pour elle, la gloire, l’argent mais il lui manquait l’essentiel : l’amour. Pourtant, elle a aimé et a été aimée. A cela s’ajoutait comme par évidence : la crainte de se retrouver seule. Ni l’argent ni la gloire ne peuvent combler ce vide. Il faut être profondément désespérée pour renoncer à cette vie de paillettes et d’argent. N’oublions pas : elle fait un métier qui la passionne. Personne ne l’a forcée. Même ça, c’était insuffisant pour être heureuse. Le bonheur se résumait à quelque chose de simple pour elle : l’amour. Le film nous conte quatre amants (principaux ?), et pour chacun d’entre eux une chanson. La bonne idée aussi, c’est d’illustrer les chansons sous forme de clip. Les chansons sont entièrement chantées mais on ne voit pas tant que ça Dalida figée sur scène. Les chansons permettent aussi d’avancer le récit. Enfin, le choix de l’actrice Sveva Alviti. Une italienne. Moi qui suis sensible à toutes les versions originales ou plutôt sensible à tout doublage, je n’ai pas toujours apprécié certaines séquences tant le mouvement des lèvres parasitaient ma concentration. Cela dit, je reconnais volontiers que Sveva Alviti incarne très bien Dalida. Il m’arrivait aussi d’oublier l’actrice et la post synchronisation. Au terme de ce biopic, je ne me réconcilierai pas pour autant avec l’artiste, je lui reconnais son talent, sa réussite et ce n’est pas nouveau, de son vivant, elle ne me dérangeait pas comme Mireille Mathieu par exemple ; par contre, j’en viens à la plaindre et ça c’est nouveau.