Après l’affligeant « All inclusive », j’avais envie de revoir deux films d’Onteniente : « Disco » et « Turf ». Des films que j’avais déjà vus mais qui n’étaient plus que des souvenirs, seul le titre du film m’était resté. Ça en dit long sur les qualités desdits films ! On sait qu’on a vu le film mais plus capable d’en parler. J’avais lu dans une critique à la sortie de « Turf » qu’Onteniente réussissait à peu près un film sur deux. Franchement, j’ai nettement préféré « Disco » et « Turf » au navrant « All inclusive » ; au passage, on peut s’étonner que j’apprécie « Disco » et « Turf » moi qui ne jure que par Albert Dupontel ou Bertrand Blier en terme de comédies. Mais ces deux-là sont hors-série comme Charles Chaplin. Onteniente s’inscrit dans la lignée des comédies classiques, passe-partout, aux traits parfois appuyées tout en restant légères, avec pour objectif de placer le spectateur en mode « cerveau automatique » comme « Ne nous fâchons pas », « Le Guignolo » de Georges Lautner ; « La carapate », « Le coup du parapluie » de Gérard Oury ; « La course à l’échalote », « Inspecteur la bavure », « L’aile ou la cuisse » de Claude Zidi ; la saga des gendarmes de Saint-Tropez de Jean Girault ; « L’opération Corned-Beef », « Les anges gardiens » de Jean-Marie Poiré ; « Le jaguar », « Tais-toi » de Francis Veber ; « Le grand blond avec une chaussure noire », « Le jumeau » d’Yves Robert et j’en oublie. Comédies où l’on se laisse porter, emporter, délesté de tout message, connoté péjorativement « film du dimanche soir ». Du prêt-à-consommer rapidement. Et ça marche. Comédies lâcher-prise, sans plaisir coupable. Et parmi les réalisateurs cités, je salue bas Gérard Oury pour « La grande vadrouille », « Le corniaud », « Les aventures de Rabbi Jacob », « Le cerveau » ; je salue Claude Zidi » pour « Les Ripoux » ; je salue Jean-Marie Poiré pour « Le père Noël est une ordure », « Papy fait de la résistance », « Les visiteurs » ; je salue Francis Veber pour « La chèvre » ; je salue Yves Robert pour « La guerre des boutons », « Un éléphant ça trompe énormément » et « Courage fuyons ». Onteniente parviendra-t-il à pondre une comédie où je serai en mesure de retenir un peu plus que le titre ?! Par contre, « All inclusive » fait partie de ces films où le titre suffit à me souvenir de l’indigence du scénario. Pour l’heure, « Turf » est un prêt-à-consommer digeste, une comédie où je ne risque pas une intoxication. En ce qui me concerne, les quatre « pattes » Alain Chabat (Le Grec), Edouard Baer (Freddy), Philippe Duquesne (Fifi) et Lucien Jean-Baptiste (Fortuné) fonctionnent bien. En revoyant le film, je me suis aussi étonné de la présence d’Edouard Baer dans l’univers d’Onteniente. Cela ne m’avait pas surpris lors de la première diffusion. Sa présence physique et en voix off apportent un petit quelque chose de plaisant au récit. A cela s’ajoutent Sergi Lopez, Vahina Giocante et un Gérard Depardieu au jeu sobre, ce qui permet au film de ne pas sombrer dans le bourrin ! Ça n’engage que moi. Ça reste une comédie sans originalité, parfaitement balisée, avec ses exagérations comme cette jument Torpille à la longue langue improbable mais ô combien importante, je n’en dirai pas plus. Je me refuse à torpiller « Turf » même si je comprends amplement sa note. Ce que je constate à ma grande surprise, « Turf » attire la bienveillance de « Libération » ! Comme quoi le sport est bien une science inexacte...