Depuis le temps que je regarde des films, inutile de préciser que, des bouses, j'en ai vu un sacré paquet dans ma courte vie. Depuis que ce cher Tarsem Singh a flirté du côté d'Hollywood, on pourrait croire que le bonhomme à lui seul est synonyme du mot "nanar", un peu comme Michael Bay d'ailleurs. Quoi que, le début de carrière de Singh dans le milieu cinématographique, comme je l'ai déjà mentionné dans ma critique des "Immortels", s'était révélés prometteurs. "The Cell" était bien sympa (quoi que le choix de Jennifer Lopez en tant qu'actrice principale laissait à désirer) et "The Fall" fut un poignant hommage au pouvoir de l'imagination, de l'amour et du cinéma. Puis advint les "Immortels" avec mister "new" Superman, Henry Cavill, formidable étron dans lequel le péplum côtoyait la publicité flashy et "clipesque". Inutile de préciser que lorsque je sus que Tarsem Singh allait livrer une nouvelle adaptation de "Blanche-Neige", mon esprit n'a fait qu'un tour. Enfin, nous allions voir de quoi Tarsem est vraiment capable. En toute sincérité, j'en donnais pas cher de ma peau. Mais vu que je suis maso et que j'adore me régaler de mauvais films pour ensuite déchaîner ma hargne sur ce site, je bavais d'impatience de voir la nouvelle sortie de route du cinéaste indien. Sorti en même temps que le "Blanche-Neige et le chasseur" (que je n'ai pas vu) avec Kristen Stewart et Chris Hemsworth, la gue-guerre entre le film de Singh et celui de Sanders était donné. Concernant l'expérience apportée par le "Blanche-Neige" de Singh fut au même niveau que celui des "Immortels", c'est à dire exécrable. A croire que le réalisateur, après deux premiers acquis, a préféré s'enliser dans son savoir faire en matière de clips dégueulasses et d'effets de style plus que douteux, que d'innover réellement son répertoire. Tarsem tente ici de séduire les petites gamines en leur offrant une version bien édulcorée du conte des frères Grimm. Pour cela, il appelle à la rescousse une Julia Roberts botoxée et une Lily Collins pistonnée pour cette "merveilleuse" histoire qui séduira toute la famille. Bon, terminé les conneries, je vais directement aller au but. "Blanche-Neige" version Singh est une merde sans nom. Dès les premières minutes, la première chose qui choque, c'est l'écriture. Julia Roberts, alias la méchante Reine botoxée, raconte les origines de l'histoire qui va suivre. Sauf que, à la place d'être enchanté par l'univers fantastique, on commence à ressentir des nausées, de mauvaises remontées gastriques, et tout ça à cause de quoi? A cause de cette écriture à la noix, censée apporter de l'humour au récit, mais qui n'apporte en réalité que de la niaiserie et de l'humour noir pour gamines de deux ans! (Oui, oui, ça existe!) Encore, si tout le mal se concentrait dans cette introduction, tout serait passé comme une lettre à la poste. Mais à croire que le scénariste était bourré durant toute la période d'écriture car chaque dialogue sonne faux, chaque dialogue craint, et ça a pour but de plomber encore plus le film (déjà que visuellement c'est pas le top, mais je vais y venir). De plus, certaines idées comme celui de revaloriser la bande des sept nains en faisant une bande de voleurs sautillant de partout, plus ridicule que ça tu meurs! Outre une Blanche-Neige faisant bondir de joie les jeunes-filles rebelles (et oui! La princesse sait manier les armes, c'est trop une ouf!), les personnages les plus mal développés sont, sans contestation, celui de la Méchante Reine, qui tente de faire de l'humour alors que ça ne fait aucunement rire, et celui du Prince (Armie Hammer a bien baissé dans mon estime depuis le "J Edgar" d'Eastwood) qui se retrouve à faire le chien-chien et à montrer ses pectoraux pour les beaux yeux de Blanche-Neige et de la reine. De ce fait, lorsque j'ai vu apparaître le formidable Sean Bean alias Boromir dans "Le Seigneur des Anneaux", alias Ned Stark dans "Game of Thrones", je me suis demandé si le monsieur avait besoin de payer ses impôts pour jouer dans une bouse pareille. Pour en venir à l'aspect visuel du long-métrage, Tarsem réutilise son style graphique déjà vu dans "The Fall", mais en moins abouti. Si les décors de "The Fall" et la photographie pouvaient séduire, rien de tout cela n'est ressenti dans "Blanche-Neige". Comme je l'ai dit plus tôt, on se croirait devant une publicité pour parfum. Ainsi, cette version Singh du conte de "Blanche-Neige" est un ignoble nanar sans précédent, qui prend le spectateur pour un imbécile en lui foutant dans les mirettes un maximum d'effets spéciaux au détriment du scénario qui atteint le degré zéro de nullité. Entre une Julia Roberts en sur-jeu constant et une Lily Collins qui ne sait que trop quoi faire dans son rôle de nunuche rebelle au grand coeur (tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil), ce "Blanche-Neige" est une des pires adaptations tiré du conte au cinéma. En tout cas, cette fois-ci j'en suis sûr, Tarsem Singh est mort, artistiquement parlant...