Les adjectifs que je trouve appropriés pour ce film sont : inattendu, surprenant et touchant. Un film qui traite de sujets très importants et difficiles comme : la mort, le deuil, l'amour, l'éducation et la force de vivre.
D'un point de vue linguistique, j'ai trouvé la langue avec l'accent québécois parfois difficile à comprendre.
Les acteurs, surtout les plus petits, je les ai trouvés très habiles et avec une grande capacité à interpréter et à communiquer les émotions et les sentiments.
Un autre aspect particulier de ce film est la présence de nombreuses références littéraires qui soulignent les thèmes abordés dans le film.
Le film est joué sur des parallélismes qui permettent de traiter des sujets délicats et très sensibles tels que ceux de la mort et de la diversité.
Par ailleurs le thème de l'émigration a une double lecture : l'émigration forcée comme celle de Bachir qui demande le statut de réfugié pour le terrorisme en Algérie et l'émigration comme choix de vie comme celui de l'enseignante Claire.
À mon avis, toutefois, le thème de base est celui de la mort qui vient avec le suicide de Martine et le meurtre de la famille de Bachir.
Ce thème est accompagné par le thème de la transition et de la transformation qu’on peut trouver dans le choix de Bachir d'honorer la mémoire de sa femme en s'offrant comme professeur.
Je pense qu'il est également important de souligner l'utilisation de la métaphore pour aborder tous ces sujets. Dans la première partie du film, la dictée de Bachir parle d’une chrysalide, mais aussi la neige et les vêtements d'hiver créent une atmosphère froide et fermée autour des personnages et aussi augmentée par la psychologue qui exclut l'enseignant des réflexions sur la mort de Martine et se ferme dans la salle de classe avec les enfants. Ces situations, au cours de l'histoire, sont résolues : l'hiver se transforme en printemps, les personnages s'ouvrent et communiquent entre eux, Bachir prend le contrôle de la classe, parle et fait parler les enfants.
Bachir considère important de discuter avec la classe du thème du deuil et de la mort tandis que les collègues et les parents l'évitent et ils ne se sentent pas capables de le traiter.
De la même façon, et avec l'idée que les expériences qui sont faites dans la classe forment les étudiants pour la vie, il traite le cas de Simon et le sentiment de culpabilité qui vient d'une idée erronée de la façon de définir la relation entre adulte et enfant.
Le film parle des sentiments, de la différence entre enseigner et éduquer, de la difficulté de grandir et de chercher des points de référence.
Bachir n'est pas un enseignant mais il fait face à cette expérience comme un éducateur, donnant de la valeur et de l'attention aux enfants et à ce qui les rend grands.
C'est un film sur la résilience : celle de Bachir et celle de Alice.
Les deux rendent la classe plus mature et parviennent à faire ressortir les sentiments, le deuil et la perte comme un élément à grandir et pour continuer. En fait, j'ai trouvé les compositions d'Alice touchantes, mûres, sincères et en partie accusatrices.
J'ai beaucoup aimé ce film et cela m'a aussi fait réfléchir sur certaines expériences de ma vie.