Qu’il est beau, imagé, chantant, le langage de nos cousins québécois !
« Monsieur Lazhar », le BEAU, TRÈS BEAU FILM de Philipe Falardeau nous sert ici une heure et demi de celui-ci enrichi du cœur et de l’âme…
Sera-ce un film « de plus » sur le monde agité et vibrant de « l’école » comme l’écrit en « border line » Vincent Ostia dans l’Huma (lequel précise « au lieu de prendre une simple intrigue et de la dérouler »…. Consternant !) ?
Eh bien, non, justement !
Car le film « déroule » dans le cadre d’une structure scolaire une histoire complexe mêlant la mort, l’exil, le choix, la relation aux autres, le regard sur la différence, la codification des rapports humains …
Seulement ici, le cadre scolaire met en relief, sans poncifs, sans lourdeurs démonstratives, ces idées au travers d’une vraie histoire déroulée qui peu à peu, touche par touche, nous fait découvrir le tragique destin, enfoui dans des non-dits de Monsieur Lazhar (sublime interprétation de Mohamed Fellag)…
Ce n’est donc pas, SEULEMENT, un film sur le milieu enseignant ! (Au sens de ceux assez nombreux qui nous furent donné à voir ces derniers temps.
Le réalisateur mène la trajectoire scénaristique de son film en usant d’une technique simple : peu de plans mobiles, beaucoup de plans fixes servis par un cadrage parfait… Musique discrète… Jeu naturel des enfants (le réalisateur précise que pour obtenir ce « naturel » il a dû batailler pour que enfants apprennent leur texte, ceci dans une ambiance ludique…)
Et surtout cette œuvre est servie par des dialogues magnifiques, profonds et poétiques !
Prenez le temps de regarder Bachir Lazhar naviguer comme il peut dans sa classe, oscillant entre reproduction et modernité… Modernité d’une attitude qui considère les enfants comme « capables »… Capables d’entendre les propos graves, capables de se hisser sur les rugosités de l'âge adulte…. Le plus utile et le plus bel enseignement qui soit, celui de l’HUMANISME !
Un film simplement humain !