Conformiste jusqu'à la caricature et loin de l'originalité de District 9, le propos d'Elysium déçoit. Blomkamp cède ici sa créativité artistique face aux enjeux financiers autrement plus considérables que pour son premier long-métrage, mis à part sur le plan visuel où on lui a laissé libre cours en lui autorisant son équipe technique habituelle. Dans le fond pourtant, bien trop de clichés hollywoodiens rappellent que l'argent et la volonté d'assurer de jolies retombées est roi au pays du blockbuster. Pourtant, si on y cherche bien, on retrouve beaucoup de District 9 en Elysium. Ses thèmes, tout d'abord (l'hybridation homme-machine, la ségrégation) mais aussi ses défauts (incohérences et manichéisme) le problème étant que, comme je l'ai dit, les premiers sont cette fois abordés sans l'esprit subversif qui avait rendu le traitement de District 9 si plaisant, alors que les seconds sont bien plus prononcés. On oublie aussi en partie le réalisme pour verser dans le tape-à-l'oeil (où Blomkamp confirme au moins son talent de faiseur d'images par séquences, quant à d'autres moments il frôle le grossier). Bref, une parfaite illustration de l'emprise des intérêts financiers, qui si elle ne dément en rien le talent de son auteur, souligne à merveille leur victoire sur une certaine forme de cinéma. Décevant.