2,5
Publiée le 17 février 2015
Révélé par son exceptionnel District 9, Neil Blomkamp aura tardé à lui donner une suite. Enfanté dans la douleur, Elysium nait après quatre ans d’un silence qui découragera plus d’un fan. Hélas pour eux, l’attente peine à les récompenser. Les rouages n’ont pourtant pas changé : un monde écrasé par une élite cupide et corrompue, de vastes bidonvilles qui s’étendent à perte de vue, des drones, des droïdes, des lasers et des exosquelettes, le cinéaste a ses gimmicks. Mais il fleure cette fois comme un parfum de réchauffé. Là où son prédécesseur savait manier les genres, jouer des tons, cette nouvelle sortie du jeune sud-africain se prend les pieds dans le tapis zoulou. Sans innovation notable, affublé d’un pitch des plus banals, incapable de nous faire aimer ses personnages, elle n’a pour elle que quelques plans magnifiés par le tourbillon numérique auquel elle invite. Alors oui, c’est aussi ça la SF. Mais celle-ci est sans âme, sans souffle, sans réelle portée. Peut-être a-t-on trop tôt parlé de prodige, de petit génie sortie de la vuvuzela. Cette année débarquera Chappie, son dernier avatar, et il sera temps pour un premier bilan. En attendant, méfiance.
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