Michel Gondry a toujours ce don de réaliser des films à petit budget réussis. "The We and the I" rentre parfaitement dans cette catégorie ainsi que dans la filmographie du réalisateur d'"Eternal Sunshine". Pour être franc, je pensais voir un Gondry mineur, sympathique mais sans plus. Et pourtant, "The We and the I" fut une très belle surprise. Prenant place dans un bus uniquement et se concentrant sur des élèves du Bronx, Gondry s'attarde avant tout sur leurs relations, leurs rires, leurs peurs. Au premier abord, le film commence comme un comédie. C'est bien, c'est drôle, et ça rappelle un peu "Soyez sympas, rembobinez" dans le type d'humour. Sauf que Gondry cache bien son jeu. De par ces portraits d'élèves, des bizuteurs aux victimes, des typées "cool" et d'autres moins "cool", c'est une véritable comédie humaine qui se joue dans ce bus, ou la vie plane au-dessus de ces adolescents, tout comme la mort. Pour ce film, Michel Gondry a l'intelligence de ne pas sombrer dans la simple "teenage comedy". Il traite son scénario avec une profonde réflexion et n'hésite pas à parler de choses graves, rappelant quelques fois le cinéma de Gus Van Sant ou d'Alan Clarke, en plus détendu toutefois. Mais ce qui captive dans ce film, c'est la générosité avec laquelle il est réalisé. Gondry est sincère aussi bien avec lui-même qu'avec les spectateurs, et de ce fait, le film qu'il réalise est orienté vers un certain humanisme envers les portraits qu'il dessine, même envers les plus turbulents. "The We and the I" est empathique envers ses personnages, ce qui fait que l'on parvient à s'attacher aisément à la galerie d'adolescents. Michel Gondry livre ici un huit-clos généreux, traitant de l'adolescence avec véracité et générosité, sans jamais être moralisateur ou quoi que ce soit. "The We and the I" filme la vie telle qu'elle est, avec cette touche de fantaisie que seul Gondry sait apporter. Une excellente surprise, je le répète.