Un petit film sans prétention est plutôt honnête que ce Une Pure affaire, auquel on reprochera tout de même des difficultés dans le choix du registre et un final pas terrible.
Le casting est bien, et joue bien, ça c’est certain. François Damiens est à la hauteur, et forme un couple efficace avec Pascale Arbillot qui apporte un charme sans artifice qui fait mouche. Néanmoins il faut bien avouer aussi que l’application dans le choix des seconds rôles a été ici un point déterminant. Les seconds rôles emportent souvent le morceau, solidement campés par des acteurs expérimentés, mais bien creusés aussi, ce qui n’est pas si fréquent. Après je dois quand même dire que la versatilité des personnages de Damiens et Arbillot dans leurs relations est assez pénible, et pas toujours d’une grande crédibilité. De ce point de vue c’est un regret pour moi, que ça n’est pas été mieux amené, au moins.
Le scénario souffre clairement d’une fin peu convaincante. Trop abrupte, trop rapide et trop facile, ce n’est pas une fin concluante à mon sens. C’est dommage car le métrage s’avère plus intelligent que prévu, avec un propos intéressant, et de bonnes idées. Globalement le film n’est pas ennuyeux et il y a un arrière-plan pertinent. Je regrette cependant que le mélange des tonalités, qui se fait quand même souvent au détriment de l’humour, ne fonctionne pas toujours. Jouer avec plusieurs registres c’est possible, mais il faut vraiment maitriser car sinon c’est un poil agaçant pour le spectateur.
Pour le reste Une Pure affaire propose une esthétique assez soignée, avec des décors corrects, et un bon travail sur la photographie que je souligne. Là-dessus il y a eu une belle application, et c’est louable dans un métrage qui aurait pu jouer la carte de la facilité. La mise en scène en revanche est un peu placide, ce n’est pas tonitruant quand même. La bande son est un bon point, avec des choix audacieux et qui font mouches. Moi j’ai trouvé qu’il y avait eu un certain soin apporté à cet élément.
En conclusion Une Pure affaire est une honorable comédie, pas transcendante, mais sympathique, en dépit de ses montagnes russes quant à sa tonalité, qui la rendront ni très amusante pour ceux qui veulent se divertir, ni suffisamment grave pour ceux qui veulent voir un film plus dramatique. Mais enfin, ça se tient tout de même. 3.