Revoir ce film c'est revenir sur la trace de notre adolescence: mai 68, et Woodstock sont dans les têtes, mais l'Amérique n'oublie pas qu'elle est embourbée au Vietnam.
Et surtout, avec le recul, il est frappant de voir que la fracture entre la vie dans la "campagne profonde" et celle de New-York est déjà là, et prélude la profonde dichotomie actuelle de ce grand état fédéral.
Le cowboy porte beau son chapeau, ses bottes sont lustrées, et ses chemises colorées.
Son premier amour n'a probablement été qu'une conquête passagère auprès d'une jeune simplette naïve.
Avec Schlesinger, la Nouvelle vague anglaise débarque dans le cinéma américain qui va bientôt basculer dans le nouvel Hollywood si bien décrit par Tarantino.
L'image est parfois brouillonne, certainement la volonté de reproduire la frénésie de la "Pomme".
Ce qui est frappant, c'est la classification initiale comme film X de cette ballade nocturne ("Midnigth cowboy" en v.o), alors que franchement on ne voit pas grand-chose, ah si des amours homosexuel dès lors la prude Amérique veillait au grain.
Portrait social d'une époque, ce road movie tient la route (facile…) sur les épaules de deux très grands acteurs: Dustin Hoffman, on le savait déjà - ce film est tourné entre Le Lauréat et Little big man- et la déchéance physique de son personnage Rizo, est plus poignante, plus que Eastwood dans Honky tonk man. Et à ses côtés explose le jeune John Voigt, que l'on retrouvera rapidement dans Le retour de Hal Ashby, le Vietnam est encore bien là.
Aucun des deux n'a eu d'oscars en 70, ils étaient en compétition face à un certain John Wayne, quel symbole de la transition en cours à Hollywood!
Cineclub novembre 24