Puissant, bouleversant, poétique aussi, un film au romantisme exacerbé comme on en a rarement vu par ailleurs. Le filmage caméra à l'épaule nous plonge au coeur de l'action, et les acteurs sont inoubliables. On ne ressort pas indemne de cette aventure intense aussi fascinante qu'éprouvante.
La caméra de Lars von Trier semble au début poser un simple regard documentaire sur une communauté sans histoire d'Ecosse, dans laquelle va se jouer un drame. Un film puissant, sur l'amour et le sacrifice d'une femme dérangée, immature, à fleur de peau mais habitée par la foi et la passion. Emily Watson est tout simplement phénoménale, jusqu'au dénouement tragique final. Renversant.
C'est le quatrième film de Lars Von Trier que je découvre et encore une fois, je retrouve rarement des oeuvres avec des thématiques aussi profondes. Ici, on s'intéresse à la foi, mais également à l'amour et à partir de quel stade peut-on considérer comme "folie" le fait de rester fidèle à son mari. Car c'est au final la petite tragédie du film : [Spoilers/] Bess, en couchant avec d'autres hommes, trahit ses principes catholiques mais reste fidèle à son homme qui souhaite qu'elle puisse continuer à prendre du plaisir malgré son handicap. Une lutte entre son amour et sa foi s'opère, qui mène inexorablement vers deux destins opposés : Jan, grâce à l'amour de Bess voit son état s'améliorer quant au contraire, Bess est complètement détruite par l'implication qu'elle a ainsi que son médecin fourbe. [Spoilers/]. Le seul gros point négatif à mes yeux vient de la longueur du film qui s'étire franchement beaucoup trop en longueur et s'avère assez souvent ennuyeux à mon humble avis, et c'est bien dommage car on retrouve toujours ces questionnements passionnants de la part de Von Trier. Malgré ce gros défaut, ça vaut vraiment le coup, je ne peux que recommander Breaking The Waves.
De la même puissance dramatique que Wuthering Heights avec Ralph Fiennes. 2 histoires d’amour au delà de la mort. Au delà de la raison . Au delà de la morale des hommes. L’illustration même de l’Amour . Il n’y a pas de mots pour décrire le jeu d’Emily Watson. Un chef d’oeuvre pour moi.
Excellent film, riche, original, sensible, très abouti et fulide. Les eux heures trente passent comme un soupir. Fort et merveilleux, assez ennivrant malgré une certaine noirceur désespérée. Une idée forte et absolue de l'amour. Pourtant on y croit moyen au départ.Spoiler spoiler: J'aurais bien aimé que Bess rescucite vraiment à la fin . En tout cas mes craintes à la lecture de critiques négatives (sur le manque de sens donné à l'histoire) ne sont pas fondées. C'est splendide !
Quelle horreur... non vraiment le cinéma de Lars Von Trier est insupportable. Trop de complaisance dans la mise en scène de la souffrance, trop de sadisme sur le personnage principal affligeant de masochisme et de bêtise. Entre ce film et Dancer in the dark, que je n'ai pas réussi à voir jusqu'à la fin, je suis vaccinée de regarder encore des films de LVT. Ce ne sont pas des films d'horreur mais des films de douleur. Il y en a pour aimer ces styles mais pas moi.
En voilà un bon film qu'il est bien! En voilà des personnages hyper complexes, travaillés avec une rare finesse ! Ici, le dogma fonctionne bien et est définitivement moins crasse que dans dancer in the dark. Emily Watson est bouleversante. Lars von trier s'attaque avec force aux méfaits du catholicisme et de sa doctrine infâme. Car la perversion ne vient certainement pas d'un méchant manipulateur tordu qui exploite sa pauvre amoureuse naïve, mais de curetons vautrés dans leurs principes religieux avilissants. À voir!
Déviant l'amour absolu que sa communauté enseigne à porter à Dieu vers ce mari qui l'initie aux plaisirs charnels, l'héroïne se sentant coupable suite à un tragique coup du sort espère rétablir ce qu'elle croit avoir brisé par ses prières irréfléchies au Ciel, comme si l'Amour suffisait toujours. Victime de sa candeur, de son éducation puritaine ainsi que des insensibilités alentour, elle s'en remet à une foi dont la pertinence est interrogée. Dialogue spirituel autant que drame psychologique, l'intrigue illustre les effets ambigus d'un amour inconditionnel féminin tout en questionnant le rôle du mari: sa demande apparemment perverse et égoïste n'est-elle pas d'abord une tentative désespérée de sauver son épouse éplorée et d'accéder à un apaisement létal? Filmé sous un filtre sépia qui assombrit les solennels paysages écossais, le récit scandé de façon picturale évite le pathos lacrymal par son austérité apparente, laissant aux dialogues et à l'interprétation intense des comédiens le soin d'exprimer l'angoisse de l'abandon et de la solitude. Critique du rigorisme religieux ainsi que des oeillères morales, ce sacrifice consenti par ode au sentiment ultime nous submerge par son entièreté sincère. Eprouvant, puissant, terrible.
Selon moi, le plus émouvant et éprouvant de tous les Lars von Trier. Un jeu d'acteur parfait et juste , de beaux paysages, une ost interessante et un scénario vraiment bien construit. Bravo à lui! tout mon respect!
Servie par une mise en scène caméra au poing efficace et une excellente direction d’acteurs, ce conte tragique nous dépayse dans l’âpre rigueur des paysages écossais et de ses austères habitants. Les intermèdes entre les chapitres permettent de souffler.
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1,0
Publiée le 12 février 2021
Emily Watson est une actrice merveilleuse et elle est formidable mais ce n'est pas grâce a ce film qui intentionnellement ou non est odieux. On lui demande de jouer un rôle de simplet qui honore le souhait de son mari infirme d'avoir des relations sexuelles avec d'autres hommes et de lui raconter tout cela. Un arrangement qui devient incontrôlable jusqu'à ce qu'elle soit finalement violée et battue à mort alors même que son mari retrouve l'usage de ses jambes. Si le mari était resté infirme le film bien que toujours inutile aurait pu au moins être une triste étude de la dévotion insensée d'une femme à un pouvoir supérieur mais au lieu de cela il suggère que son sacrifice en valait entièrement la peine. Son mari marche et trouve les cloches du ciel qui sonnent joyeusement alors qu'elle monte vers son Dieu. Lars von Trier est un réalisateur qui pense que c'est son travail d'inciter et de provoquer son public et que les films doivent être insupportables s'ils veulent dire quelque chose qui compte. Ce qui est le plus insupportable dans Breaking the Waves c'est le travail de caméra à l'épaule qui ne reste pas une minute sans bouger...
Un mélodrame bouleversant sur l'amour fou, filmé sans concession, qui peut paraître trop insoutenable par moment, porté par la prestation impressionnante d'Emily Watson. Prix du Jury à Cannes.
Breaking the waves est un film unique. D'une beautée et d'une complexité rare, Il avance contre la morale, contre les codes du cinéma aussi. Emily Watson est extraordinaire et inaugure la longue liste des actrices traumatisées par Lars von Trier. Car le sacrifice d'une femme qui s'abandonne à la volonté de son mari, c'est pour Von Trier celle d'une actrice qui se sacrifie pour un réalisateur. Franchement, c'est très discutable comme vision des relations homme-femme. Mais passionnant comme "Histroire d'O"