Premier opus de la trilogie "Cœur d'or", bien avant Les Idiots (1998) & Dancer in the Dark (2000), avec Breaking the Waves (1996), Lars von Trier déstabilise et frappe les esprits, avec son oeuvre résolument intrigante et dérangeante. En plein coeur de l'Ecosse, au sein d'une communauté austère et religieuse, une jeune femme naïve et pieuse se marie avec un homme plus âgé qu'elle. Un mariage mal vu par son entourage, mais l'amour rend aveugle et le bonheur est omniprésent, enfin, jusqu'à ce que son mari soit victime d'un accident sur son lieu de travail. Paralysé et alité nuit & jour, Bess sombre peu à peu dans la démence. Communiquant sans cesse avec Dieu, c'est une véritable descente en enfer auquel elle va devoir faire face, entre la folie, le sacrifice et le sexe, Bess nous dévoile un tout autre visage, causé par une histoire d'amour poussée à l'extrême (et destructrice).
Lars von Trier surprend une fois de plus, avec une histoire marquante et dérangeante, mise en scène sous forme de chapitre, tel un roman, le drame (de 150 minutes) nous retient en haleine tout au long, et ce, sans temps mort. Essentiellement grâce aux prestations démesurées des acteurs (Emily Watson, véritablement impressionnante face à Stellan Skarsgard). Récompensé à Cannes par un Grand Prix en 1996, l'année suivante, il fut couronné du César du Meilleur Film Etranger.