Bon, c’est clair Battleship c’est le blockbuster décérébré type, mais honnêtement, c’est un défouloir jouissif pour l’amateur du genre, et il a de réels atouts qu’il met en avant.
Niveau casting les acteurs m’ont paru très convaincants, de ce côté-là pas de souci, mais il y a beaucoup de personnages, et il apparait tout de même clair que certains sont sous-exploités, et n’ont qu’un rôle mineur voir secondaire, semblant même ne pas franchement être utile à l’histoire. Je pense là au groupe sur la montagne, avec Decker, Gadson et Linklater, qui ne servent pas à grand-chose, sinon à entrecouper les scènes d’action pour qu’il y ait un peu plus de substance. Je crois qu’il y avait quelque chose à creuser de ce côté-là. Sinon Taylor Kitsch est tout à fait honorable dans le rôle du capitaine, bien aider par des seconds rôles avec du relief. Relative déception du côté de Rihanna, qui semble à l’aise mais qui ne joue pas très bien tout de même. On voit la différence avec ses comparses, qui semblent par exemple plus concernés par la fin du monde imminente !
Le scénario est maigre, il faut être honnête. Il y a aussi des incohérences (le vieux cuirassé qui se manœuvre comme une barcasse ; les trois de la montagne qui se tirent à la vitesse du son au moment où ça chauffe dur…) mais regarder un film Hasbro n’a jamais été un gage à ce niveau. En revanche, Battleship est très généreux. Il ne se fiche pas de son spectateur, lui donnant ce qu’il est venu voir. De gros effets spéciaux, de l’action en pagaille passer les 25 minutes d’exposition habituelle, une touche d’humour, de l’émotion un peu ras les pâquerettes et naïve mais sympathique (réconciliation Japon-US ; sensibilisation au handicap…), bref, le spectacle est assuré avec un minimum de cohésion. Le rythme est très efficace, c’est très divertissant, il y a de bonnes idées un peu noyées il est vrai (c’est le cas de le dire !) au milieu d’un ensemble plus conventionnel (lorsqu’il parle de l’analogique il y avait de quoi creuser, et d’ailleurs The Asylum et ses mockbusters n’était pas sourd à ce moment-là !).
Visuellement c’est sublime. Peter Berg offre une mise en scène grandiose, c’est le cas de le dire. Certes il multiplie les effets de style, mais il rend à merveille l’idée de bataille navale, il fait preuve d’un dynamisme impressionnant, et il filme ses scènes d’action avec la maitrise d’un Michael Bay (de manière peut-être même plus lisible ici) C’est du très grand spectacle, et Berg multiplie les scènes dantesques avec un plaisir évident. La photographie n’est pas trop trafiquée pour une fois dans une super-production, c’est à souligner, et les décors sont très convaincants. Certes vous me direz cela se passe essentiellement au milieu de l’eau, mais les navires par exemple sont tout de même au niveau. Les effets spéciaux jouent un rôle énorme ici. Et ils sont impeccables. Rien à redire, ils sont vraiment très impressionnants, mit au service de scènes archi-spectaculaires qui à l’écran rendent parfaitement, d’autant qu’elles changent un peu. C’est souvent les villes qui morflent, là il s’agit de navires et du coup cela offre un peu d’exotisme ! En tout cas Battleship ravira les amateurs de destructions en tout genre, et je dois dire que c’est fait avec une telle décontraction, un tel plaisir, que c’est communicatif. Enfin la bande son se montre épique, héroïque, avec un soupçon de militarisme dans le ton, mais c’est très en accord avec le film.
En clair Battleship est un blockbuster attrayant. Il a des défauts comme je l’ai souligné en début de ma critique, mais dans le registre c’est une très bonne partition conduite par un Peter Berg qui s’amuse comme un petit fou. Explosif, ultra-rythmé, spectaculaire, Battleship a un petit pois dans le cerveau, mais il est d’une générosité, d’une sympathie évidente, et c’était bien ce que l’on attendait de lui. Je lui donne 4.