Voilà LE film Marvel que j'attendais. L'adaptation du super anti-héros Deadpool au cinéma. Même si au départ ce n'était pas gagné de part le plantage du personnage dans le "X-Men Origine Wolverine" de Gavin Hood mais aussi part les studios, le film s'est fait grâce à Ryan Reynolds qui faisait ses essais dans le costume ainsi que le soutient incroyable des fans. Les studios ont cédé face à la pression populaire. Tim Miller, fan de cette figure déjantée, a donc été désigné pour mettre en scène ce personnage vulgaire et trash lorsque les studios ont vu se dont il était capable. Adorant le charisme et l'humour du héros, j'avais de très grandes attentes pour ce long-métrage. De plus, la promotion du film ainsi que tout ce qui était autour a été finement joué pour insuffler un sentiment d'emballement chez les spectateurs. C'est donc Day-1 que je suis entré dans ma salle de cinéma, la tension présente en mon corps. Une excitation particulière m'avait envahit, et lorsque la séance démarra, j'ai su que j'allais prendre mon pied.
"Deadpool" est un bon film, un très bon film même. Le divertissement est au rendez-vous. Toutefois, le seul reproche que je fais à cette œuvre cinématographique (pour commencer sur les défauts), c'est son histoire. Bien que narrativement très bien construite et surprenante dans la mise en scène, les enjeux sont malheureusement minimes. Même si cela va avec le caractère du personnage, j'aurais aimé plus de retournements, de situations folles ; car tout est dans la bande annonce. Les scènes d'actions sont parfaitement chorégraphiées, bien rythmées et suffisamment bien réalisées pour que l'on se mette à gémir dans notre siège face à un tel spectacle, mais elles sont bien trop peu nombreuses. Le durée du film m'a fait peur quand je l'ai appris, je dois l'avouer. Cependant, je reconnais que grâce à cette courte durée de 1h46, l'ennui n'est pas là. Les longueurs ne sont présentes ; le film est fun et délirant malgré son manque d'originalité scénaristique. Toutefois, là où l'originalité prend ses marques dans la film c'est dans la mise en scène. Tim Miller renverse les codes du genre en brisant plusieurs fois le 4e mur et en faisant références à de multiples œuvres. Et là est la force de "Deadpool", œuvre de pop-culture.
Des allusions aux films "X-Men" à cause du changement de timeline et à "Taken", un caméo de Stan Lee burlesque, des répliques folles et inventives
; les trouvailles scénaristiques de ce style s'empilent les unes sur les autres comme les cadavres derrière Deadpool. Certes l'humour est graveleux, noir, scatophile voire tout simplement con mais il est efficace. Je reconnais qu'avec mon jeune âge je peux succomber facilement à ce genre de gags, mais malgré ca le métrage est hilarant.
Je peux prendre le générique par exemple, qui illustre parfaitement la bêtise du film, et son renversement du genre, en critiquant sa propre équipe de tournage avec des surnoms idiots ou des descriptions.
Nous sommes là pour nous éclater, et le film en est conscient. Tim Miller, qui signe sa première réalisation, s'est vraiment bien débrouillé, et remplit totalement son cahier des charges. Sa mise en scène est comme je l'ai écrit d'une ingéniosité remarquable (en plus d'être accompagnée d'une bande sonore prenante et bien choisie), et sa réalisation est en plus de cela très efficace.
Les plans sont stylisés, le montage redoutable et les effets visuels de très bonne facture. La caméra du metteur en scène filme l'action avec fluidité et rapidité, s'en jamais faire trop de mouvements brouillons. Elle pose son histoire, la rend soit tendre par des moments d'amour soit jouissive par les séquences survitaminées. En effet, "Deadpool" est aussi une histoire d'amour séparée en flash-backs durant la première partie, tout comme nous le rappelle le perso dans le film. Bien que mielleuse, elle apporte une tendresse et une humanité à Wade Wilson.
Celui-ci est interprété par Ryan Reynolds ("The Voices"), comme dans le "X-Men" de Gavin Hood. Que dire d'autre à part que sa performance est tout bonnement parfaite ? Ayant eu la chance de le voir en VO, bien que la VF me semble très correcte, je peux dire que son jeu est d'une justesse éblouissante. Grâce à ce comédien de talent, le film a pu voir le jour ; et l'œuvre ne s'en cache même pas. A différentes reprises, l'homme moulé en rouge lance des répliques cassant ce que l'on a l'habitude de voir. Il critique lui-même les mauvais rôles de sa carrière comme Green Lantern ou encore Deadpool lui-même. Halluciné et grandiloquent, Deadpool est un héros qui arrive au bon moment. Alors que Marvel se lance dans de gros projets tel "Civil War", et annonce d'autres arrivées sur les écrans, et que DC Comics se lance dans la conquête des salles obscures avec "Suicide Squad" et "Dawn of Justice" ; "Deadpool" apporte un sentiment de fraicheur dans l'industrie hollywoodienne. D'ailleurs chers lecteurs, restez après le générique.
Double R est entouré de Morena Baccarin ("Spy"), Ed Skrein ("Kill Your Friends"), Gina Carano ("Piégée") et Brianna Hildebrand ("Suicide Squad"). Tous de très bons comédiens et qui maitrisent leurs rôles. Cependant, la venue de Colossus, allié de poids, et Negasonic Teenage Warhead m'est apparue comme un cheveu sur la soupe. Leur présence est minime, et ne sert pas à grand chose. Si le méchant est un psychopathe sadique, il ne m'est pas non plus apparu comme aussi bad-ass que je l'espérais. L'humour et la violence s'entrechoquent, s'en la moindre relâche, et fonctionnent à merveille. Le rythme du récit est ponctué d'un gore assez marqué, et d'une noirceur scénaristique plutôt bien venue. Décalé et poolitiquement incorrect, critiquant la machine hollywoodienne, le film va en satisfaire plus d'un.
"Deadpool" se démarque des autres films Marvel, et cela fait du bien. Si vous aimez l'humour gras, les gags burlesques et les mimiques poilantes, et l'action survoltée, "Deadpool" vous ravira malgré ses problèmes scénaristiques.