Deadpool... Adaptation sur grand écran du super-héros homonyme ultra populaire de Marvel. Populaire Wade Wilson (de son nom civil) l'est certainement, mais son histoire est-elle connue de tous ? L'antihéros fait partie de ces personnages issues des comics dont la popularité à soudainement explosé il y a quelques années. À l'image de Harley Quinn, on retrouve chaque année des dizaines de cosplays du personnage dans les conventions ou expositions dédiées à la pop culture et cela, partout sur la planète. Pour la plupart, il est ce personnage irrévérencieux, cynique et dérangé ayant conscience qu'il est un personnage fictif et interpellant toujours le lecteur de ses vannes et remarques toujours d'actualité, brisant systématiquement le 4ème mur. Et pour ceux qui ignorerait ce qu'est le quatrième mur, c'est une expression venant du théâtre, désignant la ligne imaginaire séparant les spectateurs de la scène. C'est officiellement la seconde fois qu'on voit le personnage apparaître dans un long métrage. La première fois c'était en 2009 dans le "X-Men Origins Wolverine" de Gavin Hood. Le personnage était déjà joué par Ryan Reynolds alors, et sa réécriture pour ce film avait levé la lyre de hordes de fans, criant au massacre de leur héros adoré. Et c'est 7 ans plus tard que nous est proposé une adaptation se voulant fidèle au héros Marvel apparu la première fois dans le comics New Mutants #98 en février 1991.
J'attendais ce film avec une certaine appréhension. DEADPOOL est un personnage particulier. Vulgaire, violent, exubérant... Autant ses histoires sont un plaisir coupable à lire, autant je ne les voyais pas du tout sur grand écran. Premièrement parce que rendre justice à la violence gratuite à laquelle se livre systématiquement le personnage me semblait difficile (voir juste impossible) à retransmettre dans un film à destination du grand public, et deuxièmement parce je le voyais mal pousser à fond le côté "je brise le quatrième mur" sans que cela ne desserve l'adaptation. Rendant l'humour lourd voir pénible. La première bande annonce à eu le mérite de me rassurer un petit peu, mais je restait tout de même sur mes gardes. Puis est venu la promotion exceptionnelle du film, assumant pleinement le côté barré du mercenaire mutant. Et là, la HYPE pas emporté. J'étais définitivement pressé de découvrir si Ryan Reynolds avait fait amende honorable des précédents échecs d'adaptations de super-héros auxquels il était associé (Blade Trinity, X-Men Origins Wolverine et Green Lantern). Et force est de constater que le costume rouge de DEADPOOL lui va à ravir. J'ai simplement adoré DEADPOOL.
La réalisation est plutôt efficace. C'est le premier film réalisé par Tim Miller (qui avait officié auparavant comme superviseur des effets spéciaux sur "Scott Pilgrim VS the world" de Edgar Wright) et on peut dire que le bonhomme ne s'est pas loupé. Sans être exceptionnelle ou particulièrement audacieuse dans ses mouvements, la caméra suis l'action avec une certaine fluidité et jamais on ne perd le fil de ce qui se passe. Les effets spéciaux sont de très bonne facture, malgré le fait que l'on sente bien lors de certaines séquences l'usage d'images de synthèses et de modèles 3D. Quand on sait que le film n'as coûté apparemment "que" 50 millions de dollars (budget dérisoire comparé à celui de productions telles que les Avengers par exemple pour lesquels ils faut facilement multiplier par 5 ce chiffre), le résultat est plus qu'honorable. Le film se paie même le luxe d'être interdit aux moins de 12 ans en salles (rated R aux USA) due à la violence, le langage et la nudité explicite présente dans le film. Depuis le Punisher War Zone, je n'ai pas souvenir d'une autre adaptation d'un héros de comics dont le film ait été déconseillé ouvertement aux mineurs (17 ans et moins aux États-Unis). Et c'est terriblement agréable. On sent que le film souffre de peu de restrictions, et c'est indéniablement un plus non négligeable.
Le scénario est aussi classique que le laisse entendre la bande annonce. Mais ce qui fait définitivement le sel de ce long métrage, ce sont ses dialogues piquants, crus et décontractés. Ses One-liners débités avec un naturel sans pareil par le protagoniste principal de l'histoire et les nombreuses références et critiques qu'on y retrouve, tant aux adaptations de comics en général dans leur forme et leur fond, que sur l'univers des X-Men. Car oui, Deadpool appartient définitivement à l'univers des X-Men qu'on a vu évoluer au fil des années avec les films de Bryan Singer, même si il brouille bien les pistes sur le "quand" dans la continuité de ceux-ci. On sait que le héros va sauver sa dulcinée à la fin, mais c'est avec réellement énormément de plaisir (coupable) que l'on suit l'enchaînement des situations.
La bande son est vraiment pas mal. Les compositions originales de Junkie XL (déjà à l'œuvre sur MAD MAX FURY ROAD et Man of steel en collaboration avec Hans Zimmer, et prochainement sur Batman V Superman Dawn of Justice) se laissent écouter avec un certain plaisir et rythment assez bien les scènes à l'écran. On passe assez subtilement de celles-ci à des chansons plus connues et Old school (on a du "Shoop" du groupe Salt-N-Pepa, "X Gon' give it to Ya" de DMX, et même "Careless Whisper" de Georges Michael). Un mélange aussi d'étonnant et décalé que DEADPOOL lui même.
Les acteurs sont tous très bon. Particulièrement Ryan Reynolds qui, on le sent, se lâche totalement. Il est en roue libre, et son plaisir est communicatif. Il était définitivement taillé pour ce rôle. Morena Baccarin (connue sur le petit écran pour ses rôles dans Firefly, V, Gotham ou sur grand écran dans Serenity ou récemment Spy avec Melissa McCarthy) est superbe. Elle aussi fait montre de ses talents d'actrice et fait plus que jouer la potiche à sauver. Ed Skrein (le Transporteur de la version 2015 ou aperçu dans le rôle de Daario Naharis dans la saison 3 de Game of Thrones) fait un méchant acceptable et relativement méprisable. C'est un athlète accompli et ça se voit dans les séquences de combats. Pareil pour Gina Carano. L'ex-championne de MMA déjà vue dans "Fast and Furious 6" ou le thriller d'espionnage "Piégée" fait encore une fois forte impression. Et comme à son habitude T. J. Miller joue son rôle de comique de service à la perfection. Une distribution des plus satisfaisante.
Bref, Deadpool est excellent !!! La bonne surprise de ce début d'année. Un trip assumé du début à la fin qui se permet tout et surtout n'importe quoi. Violent, drôle, décalé et ultra référencé. Le film fait souffler un petit vent d'air frais sur les adaptations de comics comme Les Guardiens de la galaxie à sût le faire en 2014, avec ce petit quelque chose en plus qui fait la différence (l'hémoglobine à gogo peut-être, ou les vannes scabreuse...). Un joyeux petit bonbon qui plaira tant aux fans, qu'aux néophytes. À voir absolument. ☺
P.S.: Restez jusqu'à la fin du générique de fin, vous ne le regretterez pas.