Comme vous le savez surement, j'apprécie particulièrement les films fantastiques, et plus particulièrement les films de monstres ( qu'ils soient vampires, loups-garous, zombies, ou je ne sais trop quoi ). Et depuis quelques temps déja, je me suis lancé dans une longue rétrospective ayant pour but de me faire voir ( et de vous criiquer, par la même ) la majeure partie des métrages du genre, qu'ils soient bons, ou mauvais ( encore que surement plus sont mauvais que bons, mais ce n'est qu'une supposition ). Et donc, après avoir commencé à m'attaquer aux "Dracula" de la Hammer et à la saga Underworld, j'en viens à une drôle de curiosité qui promettait beaucoup sur le papier : "I, Frankenstein", que j'attendais tout particulièrement étant donné que c'étaient les mêmes mecs à la base d' "Underworld" qui avaient pour intention de nous le pondre. Sauf que n'est pas "Underworld" qui veut... En effet, après nous avoir imaginée cette géniale saga en question, il fallait bien trouver quelque chose pour combler un certain vide, d'autant plus que le cinquième ( quatrième ) volet des aventures de Selene ne devrait, pour l'instant, jamais voir le jour. Et quand on part sur des bases solides, il est bien dur de pouvoir innover une nouvelle fois, pour ne pas que la précédente soit la dernière. Les vampires et les lycans étant out ( encore que j'aurai bien vu une nouvelle saga sur des personnages différents, mais en gardant cet univers spécifique, ce dernier étant tellement bon et cohérent... ), il fallait leur décoter un remplaçant de taille. Et qui de mieux que la créature de Frankenstein, ou de son vrai nom Adam, pour redorer un blason perdu? Pas grand monde! Ainsi, après nous avoir proposé un comic book sur ses aventures ( que je n'ai personnellement jamais lu ou ne serait-ce qu'aperçu à la vente ), Kevin Grevioux ( et non pas que Grievous ) l'a sorti en film. Vous ne voyez pas qui est cet homme? Mais si, le grand black lycan bien baraqué de la saga "Underworld"! Oui, moi aussi j'ai halluciné quand j'ai appris qui il était... Et donc, il avait comme l'envie de nous proposer une nouvelle aventure épique via une idée de base assez alléchante. Le problème? L'imagination dont jouissait "Underworld" s'est fait la mal en même temps que Len Wiseman. Comme on dirait, c'est balot. Mais carrément quoi! Et donc, voilà qu'un yes man se pointe : Stuart Beattie. Visiblement, il n'a rien d'un passionné du genre, à l'inverse de Wiseman, et sa mise en scène cotoie le bon comme le mauvais. Sauf que le problème, c'est qu'elle plombe le film, ou tout du moins toute sa première partie. Car oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, le premier acte de ce nouveau "Frankenstein" n'a rien à voir avec les deux autres qui le succèdent. Il est tout bonnement lamentable. En fait, il parait tellement mauvais que j'avais comme envie d'arrêter le massacre. Le récit ne prend pas, les acteurs y jouent comme des pieds, leurs personnages ne sont pas approfondis, la mise en scène fait peine à voir, les CGI sont à jeter, et l'histoire est en elle même survolée : c'est un personnage tout entier qui en ressort bafoué. Car oui, cela fait mal que de voir Frankenstein dans pareille désinvolture : lui qui avait fait les joies de la Universal ( puis de la Hammer, pour une nouvelle fois revenir à eux ) n'est plus qu'un être sans aucune personnalité et qui passe son temps à vouloir pourchasser des démons. Oui, c'est bizarre dit comme cela, mais c'est exactement la trame du film. Comme pour "Underworld", notre héros est pris entre deux feux, et participe à une guerre entre deux clans immortels : vampires contre lycans pour "Underworld", anges contre démons pour "I, Frankenstein". Le soucis? Le manichéisme. L'intérêt principal de la guerre d' "Underworld", c'est qu'on ne savait pas réellement qui étaient les gentils, et l'on suivait les retournements de situation avec intérêt car ils venaient modifier le récit en lui même. Ici, on suit le tout de manière linéaire, comprenant aisément que les anges sont les tout gentils et les démons les tout méchants. Oui, c'est une démarche simpliste et simplette, et cela ruine le scénario tout entier. Mais l'inspiration ne tient pas que sur cette saga que je ne cesse de vous citer depuis le début. Non, cela aurait été trop simple. Car il faut bien l'avouer, il pioche également dans la trilogie des "Blade" ( on me dira ce que l'on voudra, mais les démons sont tout simplement des vampires en herbes), et ce dans la disparition des méchants, franchement ratée, il faut l'admettre. La mise en scène, en plus d'être grandement inspirée des autres oeuvres du genre, est à la fois bonne et mauvaise. Elle commencera enfin à nous proposer de jolies choses dès que l'on aura passé les quarante minutes. Sauf qu'il aura quand même fallu attendre longtemps avant d'apercevoir des plans un tant soit peu joli. Les CGI, comme je le disais, ne sont pas terribles. Je dois bien avouer que les anges ( ou gargouilles,
encore qu'ils auraient franchement pu trouver mieux que "La Confrérie des Gargouilles"
) ont un aspect assez réussi numériquement parlant, mais pour ce qui est du reste, c'est tout simplement un gâchis monstre ( sans jeu de mot )! Franchement, les mecs, votre look des démons, vous pouviez pas trouver mieux? Non parce que là, j'en viens même à plaindre ce pauvre Bill Nighy! Magnifique transition pour en venir au jeu des acteurs. Et là, y'a rien de bien mirobolant. En fin de compte, le seul un minimum bon et impliqué, c'est l'interprète de Frankenstein, soit Aaron Eckhart, acteur que j'aime bien ( mais vous le savez surement si vous avez lu mon premier top sur "Les Acteurs que j'apprécie le plus" ). D'une certaine façon, c'est logique, vous direz-vous surement. Dans un sens, oui, c'est logique. Mais est-ce une raison pour que même Bill Nighy, grand acteur ( et grand méchant ) du film fasse preuve d'un grand désintérêt à l'égard de son rôle? Il est monolithique au possible, fade, et ne semble pas vouloir ressortir outre mesure. En même temps, il n'est pas aidé par la platitude de l'écriture de son personnage, son temps trop restreint à l'écran et le costume ridicule de son aspect de démon. Pauvres effets-spéciaux... Kevin Grevioux est comme dans "Underworld"
( mais mon dieu que sa mort est ridicule et bâclée... )
et Jai Courtney est, comme à son habitude, doté d'un charisme d'ours en peluche ( le genre Winnie l'ourson ). L'écriture de ce Frankenstein n'est vraiment pas fameuse. Outre des dialogues parfois ridicules, le constat qui revient le plus souvent est le trop grand nombre de stéréotypes et d'incohérences. Encore un argument pour prouver qu' "Underworld", c'est bel et bien du passé! Niveau action, c'est pas terrible. Je n'ai pas ressenti particulièrement de tension, et je ne me suis jamais inquiété pour les personnages.
Par contre, et c'est purement du spoiler, mais quand j'ai vu que la femme commençait à se profiler dans le récit, j'ai osé espéré qu'ils ne tombent pas si bas dans le plagiat d' "Underworld". Naïf que je suis...
. Que retenir de ce pastiche d' "Underworld"? Les effets spéciaux oscillent entre le bon et le mauvais à la manière de la réalisation, il n'y a qu'un seul bon acteur ( les autres n'y croient pas ), le scénario est bâclé et invraisemblable, les incohérences se multiplient au rythme des clichés, sans intensité aucune, le look des bad guys et de Frankenstein est douteux, les méchants sont des vampires "made in "Underworld" en herbe, complètement manichéen et vide de toute réfléxion. On tient là une grosse, très grosse déception. Seuls points positifs, certains plans sont assez jolis, l'interprétation d'Eckhart est honorable et la bande sonore offre un mince souffle épique à une narration qui en a grand besoin. En gros, si vous ne cherchez pas à réfléchir ( et que vous ne connaissez pas trop le personnage ), "I, Frankenstein" n'est pas forcément un mauvais divertissement, mais en tant que film, il est loin d'être regardable. Frankenstein n'est clairement plus ce qu'il était...