Je continue mes petites histoires. La semaine dernière, je sais plus trop quand, jeudi ou vendredi, plus trop la notion du temps, je me rendais sur l'Hollywood français, Saint-Tropez ( encore que j'ai longtemps hésité avec Cannes, mais bon, vu le passé historique de Saint-Trospette, les "Gendarme", BB, tous les tournages, les célébrités qui y résident et le futur musée sur la série culte avec De Funès, j'ai préféré opté pour ce lieu ci ), alors qu'il avait plut juste avant. Soucis, le temps pourri, qui avait chaviré au gris juste après que l'on soit sortis de chez nous. Route encore humide, béton frais, je vais jusque là bas. Port fermé et barré, pas envie de m’arrêter, les autres non plus, on rentre en passant par l'intérieur des terres. Et là, on voit un truc que je n'avais jamais vu. Le soleil revient ( pas ça hein, ce qui va suivre ), ses rayons commencent à s'incruster à travers les feuilles et les branches, et viennent percuter le bitume ( enfin la route quoi ). De la fumée commence à s'élever de la route. Mais merde, on est où là? En enfer ou quoi? Étrange phénomène que voici, on rentre et, pour qu'on ne fasse pas rien, on est forcé de se mettre un petit film, qui ne m'avait guère fait bonne impression la première fois, d'ailleurs, mais bon, comme tu le sais surement, faut laisser sa chance au produit. Et là, en attendant qu'il se lance, je lis la boite, enfin la jaquette... Première réflexion? "Mon Dieu, ils ont osé?!" Énorme éclat de rire! Ils déconnent, c'est pas possible? On est déja en avril? Non, apparemment. Les autres m'observent avec des yeux ronds, l'incompréhension visible dans le regard, un sourire au coin des lèvres. Allez, juste pour le kiff, je vais marquer ce que j'ai lu : "Cette fois ci, ils viennent pour lui". Bon, à froid comme ça, y'a pas grand chose d'hilarant, mais quand on ne s'y attend pas, je vous jure que la surprise se transforme en éclats de rire. Déja, avec cette tagline tout droit tirée d'une quelconque méga série b des années 90 avec nos amis Norris ou Van Damne, ça commence bien, tu vois. C'est carrément la phrase type des Yes man qui ne veulent qu'une chose, faire du pognon! Comme tagline, ça pu l'oseille, un peu comme l'idée de faire cette suite en fait. Et c'est pas fini! Niveau scénar, c'est encore pire que le premier! Bon, "Taken" n'était pas catastrophique, et partait sur une bonne idée de base, mais faut l'avouer, c'était pas folichon! Et pour cette suite, les mecs sont arrivés à baisser le niveau encore plus bas. Je vais vous faire le tableau : accumulation de clichés, personnages lisses, scènes de dialogues sans relief, répliques d'une crétinerie et d'une naïveté parfois affligeante, et surtout seconde partie inexploitée et fin complètement bâclée. Mais j'y reviendrai. Et donc, ce film, scénaristiquement, c'est le néant, le vide intersidéral, le zéro pointé, le plus zéro des zéros. Mais on s'en fout quoi! Enfin non, peut-être pas aussi radicalement, parc'que faut pas déconner, ce "Taken 2" n'arrive pas à nous faire oublier les faiblesses de son intrigue avec le même brio que celui des "Expendables". Et cela, c'est principalement parce que ses failles sont beaucoup trop énormes et grotesques pour qu'on passe dessus. Bon, outre le fait que les personnages se disent "Je t'aime" en guise de "Bonjour!" et "I Love You!!" en guise "d'Au revoir", ils sont vraiment très mal développés, pour ne pas dire que certains ne le sont pas du tout. Le copain de la fille de Mills, par exemple, dont j'ai complètement oublié le nom ( preuve qu'il est marquant, comme acteur... ), est complètement sous exploité et passé à la moulinette. Mais bon, oublions le, c'est une erreur parmi tant d'autres. Mais malheureusement la seconde partie vient complètement l’entacher. Là, c'est carrément un gang bang, c'est le pompon, le bouquet final, l'apothéose du travail gâché, le potentiel déterré et replongé aussi sec dans la terre. C'est le moment que tout le monde voulait voir ( avec le mythique "Cette fois-ci, ils viennent pour lui..." ), l'instant où la fille règlerait ses comptes avec les méchants, qu'elles sauverait ses parents et règlerait cette dette qu'elle avait envers son père depuis le premier... et qui ne dure au final que neuf minutes. Non, je plaisante pas, c'est vraiment la durée du truc! Ben c'est simple, Neeson met une minute pour se repérer ( par téléphone !!! ) sur la carte de sa fille ( il est prisonnier quand même ! ), et elle met quoi, à peine plus de cinq minutes pour le retrouver? Oui, c'est normal... Super de passer outre le moment le plus intéressant du film, et qui en faisait généralement tout son intérêt et son "originalité". Je pense qu'avec vingt minutes en plus, le tout aurait été beaucoup plus complet, avec plus de développement et un attachement aux personnages sans doute beaucoup plus important. Et puis, au final, j'ai un peu l'impression que le scénario est juste le prétexte pour les scènes d'action et le faire de justifier le pourquoi du comment de la raison de faire cette suite. Mais surtout, ne va pas penser ce que je n'ai pas écrit, j'ai quand même passé un moment relativement agréable, et je suis assez satisfait d'avoir vu ce film. Parce qu'il ne faut pas être de mauvaise fois, les scènes de combat et de baston envoient du patté, elles fournissent leur lot d'explosions et de cadavres et divertissent. Mais bon, je n'aime pas trop la manière de filmer de ce réalisateur, que je n'avais guère apprécié dans le troisième "Transporteur" ( tiens, j'ai oublié de la faire, cette critique ). Mais après ces deux épopées d'enlèvements, la prochaine fois, ce sera qui qui les sauvera? Le chien? Le chat? La fille? Le copain de la fille? Et s'ils veulent faire un troisième épisode de "Taken" sans enlèvement, pourquoi l'appeler Taken, puisque to take veut justement dire prendre? La solution serait qu'ils ne fassent pas de suite. Très décevant.