Après un deuxième épisode qui se voulait plus spectaculaire et plus fun en apportant une bonne dose d’humour, "Transformers 3 : la face cachée de la lune" marque un retour aux sources qui ont fait le succès de "Transformers" premier du nom. Difficile cependant d’égaler la qualité du premier épisode, car l’effet de surprise n’est plus là. Mais en même temps, le spectateur espère beaucoup de ce troisième volet après un second épisode plus ou moins raté. Et au final, le spectateur en revient globalement satisfait. L’humour a été rangé au placard : il faut dire que la gravité de la situation ne lui laissait guère de place, même si John Turturro (encore lui) fait des siennes en fin de film, et il y a de quoi. Cette nouvelle aventure est donc beaucoup plus sérieuse, amenée par une introduction sous forme de reconstitution historique agrémentée de quelques images d’archives. C’est audacieux, mais c’est fait avec intelligence, car elle présente une variante de faits historiques tout à fait crédibles. Le spectateur ne doit pas être dupe pour autant : il ne s’agissait pas de réécrire l’Histoire, mais uniquement de donner matière au développement de la nouvelle menace qui va peser sur notre bonne vieille planète. Aussi, il vaut mieux ne pas rater le début, car si le spectateur le prend en cours de route, il pourrait trouver le film totalement idiot en voyant que ça ne se résume à rien d’autre qu’un banal règlement de comptes entre robots. J’accorde le fait que ce soit quand même un peu ça, cependant le film dénonce aussi des aspects présents dans notre monde humain. La non-reconnaissance de services rendus à la nation par des personnalités en charge de responsabilités, surtout vis-à-vis de personnes lambda comme vous et moi, en l’occurrence Samuel Witwicky. Le scénario est ce qu’il est, pas complètement raccord avec le 1er "Transformers", car Megatron voulait tuer Optimus Prime alors qu’on s’aperçoit qu’il en avait besoin, sachant pertinemment qu’un vaisseau se trouvait quelque part avec un précieux chargement. Oh vous me direz qu’il le pensait perdu à jamais… Soit, j’accorde donc le bénéfice du doute. Et je dis : pourquoi pas, après tout ? On ne maîtrise pas toujours les rebondissements que nous offre la vie. Il n’empêche que le scénario reste assez basique, mais au moins il ne s’étale pas dans des déviations inutiles pour se concentrer sur le cœur-même de ce nouveau conflit en partant des nouveaux éléments apportés par l’introduction dont j’ai parlé un peu plus tôt. Sans être répétitif, Michael Bay nous offre encore une fois un film à grand spectacle grâce à des effets spéciaux encore une fois à la hauteur de l’événement, que ce soit au niveau des robots (pas de machine exagérément démesurée cette fois), des combats, de la représentation post-apocalyptique de la ville, ou en dehors de la Terre. Sauf qu'apparemment, ils sont semblent pouvoir souffrir physiquement... Hum ! Bref, passons. Question personnages, le focus se fait principalement sur Sam, désormais séparé de Mikaela. Exit donc Megan Fox, et place à l’égérie de la marque de lingerie Victoria’s secret : Rosie Huntington-Whiteley. Certes elle est bien faite, jolie et agréable à regarder. Ce n’est pas un mannequin pour rien ! Mais elle n’a aucun charisme, et n’est mise en avant que sa superbe carrosserie (qui ne se transforme pas, je dois le préciser) au détriment de la psychologie de son personnage… finalement assez creux, à la tendance plus ou moins vénale. Décidément, Sam est tombé bien bas ! Le couple qu’ils forment à l’écran ne fonctionne pas, ce qui nous fait ressentir le vide laissé par Megan Fox, que Rosie Huntington-Whiteley ne parvient pas à combler, aussi charmante soit-elle. Sinon pour les autres, ils sont dans le moule et sont dans la continuité de leurs prestations précédentes, à l’exception peut-être de Robert Epps qui a perdu son sens de l’humour. Frances McDrormand casse son étiquette d’actrice fétiche des frères Coen, et ça fait du bien de la voir faire un peu autre chose, et tant pis si son personnage est agaçant de rigidité, d'inflexibilité envers les protocoles, et d'exubérance liée à sa collection de sacs à main. En revanche, bien qu’on voit clairement John Malkovich s’amuser à retomber en enfance, je me demande ce que son personnage apporte vraiment si ce n’est d’apporter un peu de grain à moudre à un scénario plutôt maigre. Enfin maigre n’est pas franchement le mot qui convient, mais c’est plutôt une façon de dire que le scénario est assez simple, ce qui ne l’empêche nullement d’adresser à un petit clin d’œil à la franchise "James Bond" avec ce robot inventeur d’armes nommé… Q ! On appréciera… ou pas. Perso, j’aurai préféré un peu plus d’imagination, mais cela est un point de vue qui n’engage que moi. Il n’empêche que ce "Transformers 3 : la face cachée de la lune" est hautement divertissant. Et il faut que ça le soit quand on a affaire à des films de plus en plus longs. Cette fois, on dépasse tout de même les 2h30, générique compris ! Mais les fans de la première heure quant à la saga devraient être ravis car ça reste un divertissement pur et dur, et un bon divertissement par-dessus le marché. Même si "Transformers" cuvée 2009 reste encore le meilleur…