Des violons, des larmes, une mort imminente, au fond ce film ne fait pas dans l'originalité. Il n'empêche que ça marche, qu'on est ému, qu'on veut savoir ce qu'est la machine, si un sursis est possible.
Ce film n'est pas un film de science-fiction mais clairement un drame romantique qui se déroule dans un univers fictif.
L'univers en question, c'est du réchauffé: des clones sont élevés en marge de la société et vont découvrir qu'ils sont destinés à mourir pour donner leurs organes.
Les deux innovations sont:
- D'une part, l'histoire se passe dans les années 70-90, c'est donc de la science-fiction se déroulant dans notre passé.
- D'autre part, le choix de l'auteur qui nous présentent des clones résignés à vivre leur courte vie du mieux possible plutôt que décidés à s'extirper de leur condition, à la manière d'un the Island.
L'adaptation est donc dans le ton de l'histoire en offrant un rythme lent, une ambiance retro et résolument triste: même quand les clones ne savent pas qu'ils sont destinés à mourir, on sent que quelque chose cloche. L'interprétation des trois acteurs est impeccable, leur passivité émeut et révolte à la fois.
Toutefois, le scénario survole un peu certains points, qui sans avoir lu le livre, me semblent intéressants.
Premièrement cette rumeur de sursis, quand les personnages la découvrent à leur adolescence, aurait sur le coup pu les intriguer un tant soit peu.
Deuxièmement cette plage que les trois protagonistes vont visiter semble avoir une valeur symbolique importante pour eux, qui n'est pas développée dans le film.
Enfin, puisque l'idée est de faire évoluer les clones dans le monde réel, quelques confrontations avec des humains "originaux" auraient pu apporter quelque chose de plus (mais ça je ne sais pas si ça apparait dans le livre).
Never let me go est donc une très belle histoire d'amour, mais ne se hisse pas au rang de chef d'oeuvre qui semblait pourtant à portée de caméra.