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    Blow Up
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    ChroniqueMécanique
    ChroniqueMécanique

    313 abonnés 214 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 décembre 2011
    Considéré comme le chef-d’œuvre d'Antonioni, "Blow-up" est une expérience cinéphilique sensorielle et inclassable. On comprend même sans aucun problème pourquoi David Lynch dit l'adorer. Avec un regard contemplatif sur ce qu'il filme, le célèbre réalisateur italien entoure sa pellicule d'un climat pesant, d'une ambiance mystérieuse à souhait, le tout rythmé par de bruyants silences. Une œuvre culte car maudite, Antonioni n'ayant pu tourner quelques scènes présentes dans le scénario dont la scène centrale de l'intrigue, faute de moyens financiers et de temps, problèmes causés par des brouilles avec la production. Le cinéaste récompensé par la Palme d'Or cannoise en 67 a donc du tout repenser lors du montage de ses prises de vues, et faire preuve d'astuce et d'habileté afin d'aboutir à un résultat qui ne serait pas chaotique, mais qui a certainement rajouter au côté énigmatique. Cette mise en abyme d'un jeune artiste londonien tourmenté par ce qu'il découvre au cœur même de ses propres clichés est une déclaration d'amour emprunte de philosophie à la photographie, la peinture, la comédie, l'art en général. Le personnage de ce photographe frimeur, fougueux et branché, qui découvre sur ses photos ce que ses yeux n'ont pas vu, est d'ailleurs l'un des grands attraits du film. En effet, David Hemmings livre une prestation habitée, alors que ses partenaires de jeu sont un gros bémol. On peut d'ailleurs voir Jane Birkin, ici au tout début de sa carrière d'actrice, apparaître au générique. Avant-gardiste et terriblement moderne pour l'époque, donc forcément kitsch aujourd'hui, « Blow-Up » souffre justement de ce côté très austère et hyper-intellectuel, de son tempo lent et sourd, mais réussit bizarrement à nous hypnotiser, alors qu'il faut bien le dire, il ne si passe pas grand chose. Les dialogues sont rares, le suspense inexistant, et les questions soulevées ne se voient apportées aucun élément de réponse. Si l'on s'ennuie parfois, faute à un scénario trop léger, on est tout de même happé par la mise en scène d'une précision métronomique, sobre et épurée, au visuel lumineux et élégant. A l'image de la scène finale et cette partie de tennis jouée par un cours de mime, un film vraiment étrange, parfois plat, mais d'une surprenante beauté.
    Retrouvez toutes mes critiques, avec photos et anecdotes, sur mon blog : http://soldatguignol.blogs.allocine.fr/ N'hésitez pas, merci !
    Max Rss
    Max Rss

    197 abonnés 1 767 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 mai 2015
    Alors qu'il contemple les clichés qu'il a pris dans un parc, un photographe voit un détail qui l'intrigue, et par une suite d'agrandissements (d'où le titre du film) se rend compte qu'il a été le témoin involontaire d'un meurtre. Que l'on soit novice ou averti en la matière, un film de Michelangelo Antonioni ne laisse jamais indifférent. Film en avance sur son temps, « Blow Up » ne déroge pas à la règle. Il s'agit là d'un objet original mais qui laisse une tenace impression d'envoûtement et de répulsion à la fois. Esthétiquement parlant, le film est un véritable bijou, tout tombe pile poil. Une nouvelle fois, la mise en scène d'Antonioni semble libre de toutes contraintes. Le cinéaste italien peut s'exprimer comme il le souhaite. Le point culminant est atteint lors de cette analyse des photos où le spectateur est limite happé. Chaque plan, chaque regard arrivant où il faut et quand il faut. Si plastiquement, la réussite est totale, l'écriture quant à elle, laisse très sérieusement à désirer. Il est difficile de ne pas être tout bonnement plombé par ce rythme très lent et par ce manque de rebondissements. Il faut attendre tout de même plus d'une heure avant qu'il ne se passe quelque chose. C'était strictement le cas aussi dans « Profession : reporter », tout était dans le non-dit, mais ça passait mieux. Malgré un sujet de base original et une vraie réflexion sur quelles sont les frontières entre le fictif et la réalité, et sur l'impossible communication entre les êtres, Antonioni ne parvient jamais à intéresser son spectateur de manière continue. A défaut d'être passionnante, la case « Blow Up » est quasi obligatoire pour toute personne s'intéressant de près ou de loin au cinéma.
    Robin M
    Robin M

    70 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 février 2015
    Blow Up fait partie de ces œuvres qui bousculent le cinéma autant dans sa forme que dans son appréhension. Palme d’Or au Festival de Cannes en 1967, l’œuvre de Michelangelo Antonioni répond à cette volonté de transfigurer le cinéma, et ses codes, pour amener le spectateur à réfléchir sur la réalité de l’image et par-delà à sa propre réalité. Blow Up est une illusion qui repose sur la confrontation entre l’homme et la technique qui modifie la perception du temps. Thomas (David Hemmings), photographe de studio, arrête le réel par le biais de la captation photographique lors d’une sortie dans un parc dans lequel il s’intéresse à deux amants. Une fois la pellicule développée, cette scène d’amour se transforme en une scène de meurtre par le biais des modifications techniques. L’agrandissement des détails amène la réalité à ne devenir que des formes abstraites qui renvoient à la nature des tableaux de Bill (John Castle), peintre contemporain partageant le studio. La réalité se frotte alors au problème de l’unicité du point de vue : Thomas photographiant des amoureux ; la photographie renvoyant à un meurtre ; Antonioni apportant son propre regard par le biais de sa caméra qui guide le spectateur ; le spectateur qui choisit de croire ou non à la thèse du meurtre.

    L’œuvre se clôt justement sur cette question de la croyance en l’image. Le groupe de jeunes marginaux qui ouvrait également l’œuvre réapparait autour d’une des scènes les plus signifiantes sur la place de l’image. Grimés en mime, ils entament une partie de tennis sans aucun équipement. L’absurdité de la situation se métamorphose néanmoins en une forme de réalité par la croyance mise par les acteurs. En effet, le collectif entre dans le jeu en suivant la balle invisible des deux « joueurs ». Cette notion de groupe modifie alors la position individuelle de Thomas, incrédule, en la rendant marginale. Antonioni accentue ce changement de perception en ajoutant le son d’une véritable partie de tennis et en suivant la balle invisible avec sa caméra. Il prend alors pleinement son rôle de réalisateur en offrant aux spectateurs une altération de la réalité par le biais de l’image : il donne littéralement vie à l’action. L’adhésion de Thomas se matérialise enfin par le ramassage d’une balle. Le réalisateur italien pense la croyance, notamment celle en l’interprétation, comme une valeur performative. Néanmoins en créant ainsi une réalité irréelle, il pose la question de la véracité du meurtre puisque la solitude de Thomas dans le cadre à la fin met en lumière son échec à convaincre les autres personnages.

    Ce manque d’implication d’autrui dans la paranoïa de Thomas met en avant une autre originalité du traitement scénaristique de Blow Up : la notion d’événement ou de non-événement. Le personnage de Thomas ne s’inscrit pas pleinement comme la centralité de l’univers multiple de l’œuvre. Les autres protagonistes continuent à suivre leur propre trajectoire (cf. le dilemme sentimental de Patricia, la création artistique de Bill, la soirée arrosée de Ron). Fait rare, Antonioni jongle avec une archipel de personnages sans tomber dans la facilité du film choral et en gardant un regard mono-personnel. L’unité de l’événement majeur du film, le meurtre, n’a ainsi d’intérêt – et donc de prééminence – que pour les acteurs qui y participent : la victime, le(s) meurtrier(s) et le témoin. Pour les autres, il s’inscrit comme un événement étranger à leur propre hiérarchie des évènements. Un constat qui se retrouve également dans la vie même de Thomas qui troque subitement sa paranoïa (extraordinaire) pour coucher avec deux jeunes filles (ordinaire). Bow Up, auquel on pourrait reprocher une lente mise en place, trouve justement sa force dans son traitement de la temporalité du quotidien de son personnage en montrant l’irruption de l’événement (le soudain) dans le non-événement (le quotidien).

    La non-implication dans l’histoire de Thomas par les autres protagonistes fait écho à la société anglaise décrite par Antonioni. Dans ce Swinging London, la société est partagée entre deux dynamiques. D’un côté, une mobilisation pacifiste et utopique – esquissé au travers d’une manifestation contre le nucléaire – ; de l’autre, un délitement des consciences par un rejet psychédélique de la réalité (musique, drogue, sexe). Cette dualité se retrouve néanmoins dans une société de l’image caractéristique des années 1960. La réalité ne prend corps que par et pour l’image qui remplace la parole et l’écriture. Cette dernière joue un rôle central dans la construction des significations du réel – le meurtre ne trouve une existence que par le prisme de la photographie – et dans la construction de la vie sociale – les femmes se divisant sur la question de l’acceptation ou le refus de l’image –.

    Blow Up est, enfin, une œuvre initiatique en suivant le parcours de Thomas souhaitant passer d’un photographe « alimentaire » (faire des photographies de mode sans plaisir et émotions) dans un studio qui annihile tout possibilité de spontanéité à un « vrai » photographe qui se concentre sur la structuration du temps au travers d’un recueil avec des sujets « graves » (sa nuit dans un asile). Antonioni pose les jalons de compréhension d’un art moderne tendant toujours plus vers l’abstraction, de l’incompréhension des « gribouillages » de Bill aux pointillismes des agrandissements des photographies. Il finit d’ailleurs par devenir un point évanescent dans le cadre du réalisateur lors de la dernière scène perdu dans une immensité verte. Thomas transcende ainsi sa notion de l’art en voyant la création non pas comme une finalité (la mode) mais comme une création en soi et pour soi. Le sens, notamment celui qu’il donne à sa photographie, est forcé justement par son besoin de sens.

    Blow Up est une œuvre riche qui devient l’emblème même de l’époque dans laquelle elle s’inscrit. Elle signe la magnificence d’un cinéma comme socle d’une certaine philosophie de l’image. Avec Blow Up, Antonioni apparaît comme une sorte de magicien de l’image créant le réel en montrant justement ses failles.
    septembergirl
    septembergirl

    602 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 janvier 2014
    Un drame britannique qui nous plonge dans le Londres des Sixties, entre révolution culturelle et libération des mentalités, ainsi que dans un monde étrange, celui de la photographie et de l’art. Un film visuellement beau et à l’atmosphère unique. La mise en scène y est lente, minutieuse, appliquée, et s’avère un plaisir à analyser. La partie de tennis finale, scène révélatrice du film, est probablement l'une des plus réussies. Entre réalité et illusion, "Blow Up" est une réalisation complexe, artistique, à la mise en scène et au scénario impressionnants !
    Caine78
    Caine78

    6 693 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 janvier 2009
    Je dois avouer avoir toujours eu du mal à comprendre comment certains réussissaient à écrire des livres entiers sur l'oeuvre d'Antonioni. Pourtant, il est vrai que ce réalisateur a quelque chose de particulier, ce côté atypique qu'il est extrêmement difficile de renier. Ainsi, ce "Blow Up" nous laisse une étrange sensation, un mélange d'ennui et de fascination par moments, l'impression d'avoir vu un bon film sans avoir été vraiment convaincu pour autant... Bref, beaucoup de sentiments contradictoires difficiles à analyser en quelques lignes. En revanche, ce qu'il est facile selon moi d'oserver dans le cinéma d'Antonioni, c'est bien le vide qui caractérise si souvent les films de ce metteur en scène. En effet, il est incroyable de voir le néant que brasse Antonioni dans ce film, ou il ne se passe strictement rien (deux rebondissements en 103 minutes, et ce n'est pas une façon de parler!). Paradoxalement, c'est là aussi que l'on trouve ce talent si particulier à Antonioni. Car malgré l'ennui régulier que l'on peut ressentir, ici, on n'en demeure pas moins fasciné par certaines scènes, le travail sur l'image étant remarquable et la réflexion sur cette dernière tout autant. Car c'est bien ce thème auquel Antonioni semble se vouer corps et âme : la force et la subjectivité de l'image, capable de caher, de dissimuler... Bref, voila un film qui ne plaira certainement pas à tout le monde, mais qui n'en demeure pas moins une expérience tout de même intéressante : les plus avertis peuvent donc s'y attarder, ne serait-ce qu'une fois.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 25 mars 2012
    En réalisant en 1966 Blow Up , Michelangelo Antonioni a signé une oeuvre du cinéma absolument fascinante , unique , merveilleuse et sublime . En effet , tout , exactement tout , y est dans ce film comportant une atmosphère assez spéciale et étrange à certains moments mais très intéressante , bien entendu . Il situe son long-métrage dans le milieu de la photographie , de l'image et c'est cela qui va donner lieu à un summum du septième art dans le sens où chaque plan est magnifique , captivant et travaillé . Il y a de longs moments de silence instaurant un certain mystère qui atteint son apogée avec le meurtre soupçonné par le protagoniste du film interprété par l'exceptionnel David Hemmings . On peut-être également ravi par les séquences du long-métrage avec la grande et très belle Vanessa Redgrave . On tient là du vrai cinéma , virtuose et original et le thème de la photographie comme vecteur de la captation d'un fait ou d'un évènement ( en l'occurrence ici , d'un meurtre ) , ne pouvait être plus admirablement bien traité . Une oeuvre magistrale , assurément .
    Wobot
    Wobot

    20 abonnés 137 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 janvier 2013
    R.I.E.N.:Ce sont les 3 lettres qui représentent le film!!!En fait,Michelangelo Antonioni aurait pu monter "Blow Up"(1h51) en 3 min(sérieusement...): spoiler: Le héros fait des photos d'un couple et il se trouve qu'il y a un homme armé qui les vise et un cadavre.Le héros perd les clichés et le cadavre disparait.
    FIN.Voilà l'histoire et c'est pas une blague.En dehors de ça,on voit David Hemmings errer à Londres en faisant des allers-retours dans son studio pour ne rien faire."Blow Up" se finit en apothéose par spoiler: un match de tennis joués par des mimes(????)
    .Bien sûr,beaucoup trouveront un sens profond ou un message sur "l'illusion de la société moderne" ou je ne sais quelle autre connerie...
    AMCHI
    AMCHI

    5 794 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 mai 2012
    N'ayant pas revu Blow Up depuis au moins 15 années je me décide à le revoir ce film tant adoré par certains et qui laisse sceptique d'autres et je dois avouer que je fais plutôt partie de la 2nde catégorie ; j'avais en souvenir un film joliment filmé mais dénué de suspense et assez lent. Je n'ai pas changé d'avis dessus, l'intrigue de Blow Up arrive tardivement et Antonioni ne l'exploite pas car s'il filme merveilleusement le Londres des années 60 rien ne l'empêcher de créer du suspense. Un film beau mais très vide. Je lui préfère son hommage auditif, Blow out de De Palma.
    Akamaru
    Akamaru

    3 090 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 décembre 2010
    L'oeuvre-clé de Michelangelo Antonioni n'en finit pas de provoquer un sentiment mêlé de fascination et de répulsion.Selon les codes narratifs classiques du cinéma,"Blow Up"(1966)est véritablement hors-sujet.Mais si on le voit sous un angle purement artistique,où la démarche du metteur en scène s'apparente à une élégie picturale,le film prend une valeur immense.Antonioni capte d'une façon précise le Swinging London des années 60,ce mélange de pop culture,de libération sexuelle et de révolution juvénile en cours.Un photographe de mode exigeant et solitaire(David Hemmings,habité),croit déceler un meurtre organisé en développant des photos quelconques prises dans un parc.Le grand sujet du film concerne la manipulation des images,la réversibilité de celles-ci selon le point de vue appréhendé.Antonioni parle aussi de l'incommunicablité entre les êtres,en témoigne cette magnifique scène finale avec la partie de tennis entre les mimes.Esthétiquement et visuellement,le film est une claque absolue.Par contre,sa narration très lâche,la rareté de ses dialogues et la difficulté à décrypter certains messages rendent "Blow Up",sinon ennuyeux,particulièrement épuisant.
    Olmo
    Olmo

    47 abonnés 72 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 juillet 2010
    Dés l’introduction, Antonioni place son histoire dans un contexte social bien particulier. A travers l’évocation de la libération sexuelle et la paranoïa, le vide d’une existence voué à capturer du faux, du construit, de l’érotisme froid, dans un simulacre de séduction, lors d’une séance de photographie d’anthologie. Le film se construit lentement sur le rapport entre fiction et réalité, et ce au travers des différents points de vue présentés (Thomas, son appareil, le spectateur, et Antonioni) qui du fruit de leur confrontation aboutiront à de multiples questions, et peu de réponses. En effet, l’essentiel n’est pas de savoir si le crime a vraiment eu lieu, mais bien d’amener à une remise en cause de la perception du réel et de l’irréel. Un grand film qui exaltes les sens, parle de la vie, et de l’art. Chef d’œuvre.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 177 abonnés 4 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2024
    Exercice de style de la part de Michelangelo Antonioni dont la réputation de metteur en scène au cinéma difficile d’accès n’est pas usurpée, « Blow-up » est le premier des trois films qu’il tournera en langue anglaise. Impossible de classer le film dans un genre précis, l’intrigue oscillant entre film à suspense et portrait intimiste d’un jeune photographe de mode (Thomas interprété par David Hemmings) en crise existentielle. Le caractère et le mode de vie du jeune homme embarqué dans le swinging London du mitan des années 1960 tient lieu de propos essentiel à une large première partie du film. L’ensemble expose très finement la vacuité d’une jeunesse qui malgré la libération des mœurs en marche semble s’ennuyer. Thomas n’échappe pas à la règle, qui malgré sa Rolls décapotable, marque du succès incontestable de son travail pour des magazines de modes, est en proie à une insatisfaction qu’il n’arrive pas à masquer. La photo de mode qui lui assure un train de vie plus que confortable ne lui apporte pas la reconnaissance artistique qu’il cherche dans l’édition d’un recueil de photos prises sur le vif (on le voit en entame du film sortir d’un asile où il a passé la nuit pour figer sur la pellicule la vie des aliénés). C’est sans doute pour cette raison que ne supportant plus la contradiction il se montre particulièrement autoritaire et souvent odieux avec les mannequins qu’il prend plaisir à humilier.
    Le portrait plutôt répulsif qu’Antonioni dresse de Thomas est très subtilement détaillé même si comme souvent le réalisateur idole de son temps musarde sacrément en chemin. Toutefois cette longue introduction prépare utilement ce qui va suivre montrant un être en position instable qui semble ne plus savoir très bien dans quelle direction avancer et qui pour cette raison intrigue, notamment par ses déambulations intempestives dans les rues et jardins de Londres au volant de sa Rolls ou à pied.
    Le jeune homme conscient de la contradiction qui l’habite semble en déshérence. Lors d’une balade dans un jardin public désert, il décide de photographier un couple. Il croit observer quelque chose qu’il ne devait pas voir et se retrouve peut-être pris au piège de sa propre illusion. Croyant tenir enfin quelque chose susceptible d’éveiller son attention, Thomas entreprend de valider dans son laboratoire l’hypothèse qu’il a rapidement échafaudée. On assiste alors à la partie la plus captivante du film qui sera reprise et étendue quinze ans plus tard par Brian de Palma dans son fameux « Blow out ». Mais la distance qui sépare le photographe de son sujet ne donne qu’une image très floue pouvant donner libre court à une imagination galopante. Antonioni ne donnera pas de suite concrète à cette enquête qui n’en n’est pas vraiment une. Renvoyant seulement Thomas à ses doutes et le spectateur au vertige d’un film qui rappelle au spectateur la crainte du néant qui peut nous saisir à tout moment. Le film devenu culte vaut surtout pour son climat très particulier qui donne l’impression qu’Antonioni observe David Hemmings comme un insecte prisonnier sous une plaque d’un microscope. Il faut dire que l’acteur parfait dans le rôle est de tous les plans. Les scènes où celui-ci tente de percer le mystère de ses photos sont envoûtantes et démontrent la maestria de ce grand réalisateur pas comme les autres dont l’œuvre déroute le plus souvent à défaut de toujours captiver.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 31 janvier 2008
    Tout simplement le film le plus nul que j'ai vu de toute ma vie. D'un naturel nerveux on m'a obligé à rester regarder ce film EN ENTIER dans la salle de classe. Je suis pourtant ouvert en cinéphilie mais dressons un topo de ce foutage de gu***. Un scénario déplorable absent de dialogue ce qui rend le film totalement angoissant on espère du début à la fin pouvoir comprendre l'intérêt du peu de dialogue qu'il y a. Les couleurs sont nuls, les personnes ont tous des têtes à claque. Que l'on m'explique pourquoi une simple séance d'habillage se transforme en lutte de gay dans des rideaus violets ... des mîmes qui n'ont rien à foutre là mais ils le sont quand même. Un film qui rend nerveux et qui angoisse tellement on en attend la fin. J'en suis arrivé à insulter ma prof de français de ne pas m'avoir laissé sortir de la salle ...... je n'utilise pas de grossiereté pour exprimé la haine que j'ai contre ce film qui est la plus grosse abération cinématographique et la nullité incarnée ... nul nul nul nul nul nul nul !!!!!!!! et aucun intérêt
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 17 février 2010
    Au vu des critiques très élogieuses que ce film a reçu lors de sa sortie en salle en 1967, le temps est malheuresement passé par là car Blow Up m'a mortellement ennuyé. Le rythme est hyper lent, surtout lors des longues scènes plongées dans le silence: ni parole, ni musique. Les dialogues contribuent aussi à cette lenteur du rythme, de plus ils ne sont pas aboutis. Certaines scènes sont grotesques. Le protagoniste est insipide et a vraiment une tête à claques, les personnages secondaires ne sont pas très intéressants. L'intrigue est plutôt prometteuse mais est plombée par la lenteur du rythme ainsi que par l'inachèvement du film dont la fin est insignifiante. Bref, c'est loin d'être génial.
    pierrre s.
    pierrre s.

    426 abonnés 3 304 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 29 mai 2016
    On entend parfois dire que l'élève a dépassé le maître. C'est ce qui arrive si l'on compare Blow Up, et Blow Out. Antonioni a sans doute réalisé un grand film (en son temps). Toutefois, en ce qui me concerne, l'œuvre de Brian De Palma, lui est grandement supérieure et en tous points.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 063 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 décembre 2007
    C'est film sympathique qui malgré la première demi heure sans intrigue ne lasse pas et n'est pas long. Mais on retiendra surtout la fin, magique.
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