[Attention critique spoiler !] Je sais pas quoi dire de ce film. Mis à part que j'ai aimé, que j'ai adoré même. Oui, mais pourquoi ? C'est quand même un film très lent, très déceptif, il ne s'y passe pas grand chose finalement. Enfin, si, il y a quand même une intrigue policière, mais elle est noyée parmi de très longues scènes sans grand rapport entre elles, sans intérêt pour l'intrigue, comme les scènes de shooting, la séquence dans le magasin d'antiquités, etc. Non, rationnellement, ce film est une arnaque. Pourquoi 5 étoiles alors ? Ben, je sais pas... Peut-être parce qu'on y voit les Yardbirds avec Jimmy Page (si vous avez un peu de culture musicale, vous comprendrez au vu de ma photo de profil que je suis fan de Led Zeppelin) ? C'est pas suffisant ; c'est quand même pas une scène de 2 minutes qui fait aimer un film d'une heure 45 au point de lui attribuer la note maximale. Non. Alors peut-être le bonheur de vivre le Swinging London comme si on y était ? En partie, c'est possible. Mais il y a autre chose, c'est sûr. Antonioni à la réalisation peut-être ? Oui, c'est ça ! Un type qui arrive à nous captiver avec un film fait principalement de vide est forcément un génie. Avec une telle idée de départ, l'on s'attend à un tout autre film ; un film fait d'un suspense haletant pendant 1h45, de rebondissements incessants, avec une révélation finale à couper le souffle. Antonioni, lui, il décide de faire tout le contraire. Et contre toute attente, ça marche. Bon, malgré tout, du suspense, il y en a quand même pas mal ; mais un suspense inhabituel, qui naît dans des longues périodes de silence, sans dialogue, sans musique, et qui instaure un climat de mystère assez fascinant. Alors, pour la fin, nous spectateurs, on la veut la solution du mystère. Quelle n'est pas notre surprise de voir le film se terminer sur une scène surréaliste qui n'éclaire rien du tout. Mais, après avoir passé le stade de l'immense déception, on réfléchit. Et si ce n'était pas ça la solution ? Si cette partie de tennis imaginaire ne révélait pas en réalité toute la signification de Blow-up, l'histoire d'un type qui veut devenir artiste sans en avoir le mode de pensée. Ce mode de pensée, il le trouve en entendant le bruit de la balle, il devient artiste. Tiens, mais, c'est alors pour ça qu'il a acheté une hélice sans raison apparente ! Elle servait bien à quelque chose cette scène finalement ! Car l'histoire policière elle est pas bien compliquée : une femme et son amant veulent se débarasser du mari (l'homme au complet gris allongé sur le sol et qu'on avait vu avant embrasser la femme), c'est d'ailleurs l'amant que l'on voit tenter de voler quelque chose dans la voiture du photographe quand celui-ci montre son album de photos à Ron au restaurant. Voilà, c'est tout. La réflexion du cinéaste, elle, est bien plus complexe. Blow-up est un film vrai, un film simple, mais ça reste un film, ce qu'il montre n'est pas la réalité : il faut que le spectateur y croit pour que ça fonctionne, comme il suffit que Thomas croie à cette partie de tennis, qu'il entende le bruit de la balle, pour qu'elle existe. Et puis, contrairement à ce que de nombreux "Allocinéens" disent, Blow-up n'est pas un film inaccessible, car, malgré tout, il ne fait jamais poindre aucun ennui.