Bouzi Bouzouf affiche un sentiment mitigé quant à « Hors de Contrôle » de Martin Campbell, sentiment qu'il va expliquer plus loin et qui n'est pas dû à la forme du film, plutôt bonne. D'abord, si ce long métrage vaut le coup d'oeil, c'est parce que sa star n'est autre que l'indescriptible Mel Gibson, acteur physique, voire un peu sado-maso, plutôt rare sur les écrans depuis quelque temps et dont l'imbécilité du comportement dans la vie de tous les jours (voir tous les propos réacs à la con qu'il a pu tenir) contrastent avec la qualité de ses films en tant que réalisateur. Et là, Bouzi ne pense pas, bien sûr, au crétin « La Passion du Christ » (hommage involontaire au sketch « Jésus II – Le Retour » des Inconnus) mais au sublime « Apocalypto », qui n'est ni plus ni moins que l'un des meilleurs films des années 00. Absolument. (Tiens, Bouzi va commander le Blu-ray sur Amazon, là. Oh super ! Il est à 14€98 !). Sinon, il faudra vivement féliciter celui ou celle (ou celles et ceux au cas où ces taches s'y seraient mises à plusieurs) qui ont transformé le titre original, « Edge of darkness » en « Hors de contrôle », formule abrutie qui annonce un truc simpliste et déjanté alors que le film est tout le contraire avec son intrigue politico-économique teintée d'espionnage industriel, au milieu de laquelle on trouve des personnages graves aux fonctions obscures (mention spéciale à celui interprété par Ray Winstone, ambigu jusqu'au bout). Pour revenir au sentiment mitigé que Bouzi évoquait, il faut préciser que le film a le mérite de dénoncer la sphère politico-industrielle de droite sans foi ni loi. Cela dit, il chie aussi sur la gauche en stigmatisant de pauvres activistes écolos. Le truc vraiment gênant, c'est que sur ses deux pôles politiques mis ainsi dos à dos, jaillit à la fin Mel Gibson avec, dans la main, sa 'tite fifille et, dans la bouche, ses bonnes valeurs traditionnelles (cf. le discours qu'il tient à un moment dans sa cuisine, très « travail famille patrie »).