anonyme
Un visiteur
3,5
Publiée le 14 juillet 2012
De la mafia, on a l'image de gangsters vêtus classe, costard, cravatte, qui cherchent à obtenir le pouvoir par dessus tout en éradiquant sans pitié leurs rivaux. Al Pacino dans "Scarface", Marlon Brando dans "Le Parrain", Ray Liotta dans "Les Affranchis". Hollywood par ces personalités a fait partager l'image du gangster soigneux, toujours propre sur eux. En ce sens, "Gomorra" est une antithèse. Premièrement par une séquence d'ouverture ou des mafieux identiques à ceux que l'on peut voir dans les films noirs de Scorsese, Coppola, etc. Quelques minutes plus tard, ces derniers se font tuer par d'autres mafieux, moins classe, moins badigeonnés mais plus réalistes. Le réalisme est le maître mot du long-métrage de Matteo Garrone. Il se contente de filmer la Camorra, la mafia italienne, comme elle est, sans entrer dans un scénario aux multiples rebondissements et courses poursuites infernales. Le style documentaire peut dérouter au début puis on apprécie cette technique, renforçant l'immersion dans le quotidien lugubre de ces âmes perdues. Le rythme, assez lent, nuis toutefois au film durant sa première heure, ou le quotidien de différentes personnes en lien avec la Camorra est mis en avant, leurs amitiés, leurs buts. Et on s'attache plus ou moins à ces gens, malgré le fait qu'ils s'enfoncent volontairement ou malgré eux dans l'enfer de la mafia. Nous, spectateurs, assistons à ce voyage vers l'enfer, et c'est cette idée de fatalité qui rend les personnages plus attrayants, car on sait que la chute sera dure. Arrive la belle et terrible dernière heure ou le rythme lent auquel on était habitué change pour gagner en vitesse et ou les fatalités s'enchainent sans s'arrêter. Pas de fusillades "blockbusteriennes". Les quelques coups de feux sont à peine filmés et la mise en scène interdit de prendre des plans privilégiant le sang, les balles et la sueur. En parlant de mise en scène justement, même si on peut applaudir le parti pris du réalisateur de filmer la violence (physique, morale et mentale) sans la "subblimer", force est de constater que Garrone n'a pas placé tous ses efforts dans cet élement et cela n'est en aucun cas gênant puisque les relations humaines mafieuses passionnent. "Gomorra" est un film fort, âpre et violent. Jamais un film de mafia n'aura atteint une telle férocité, un tel réalisme. Reste le manque de rythme de la première heure mais c'est pour mieux briser le récit lors de la seconde partie par des règlements de compte vicieux.
2,0
Publiée le 9 août 2010
Gomorra est un film de mafia que j'ai trouvé moyen.
La réalisation est correct mais en film de mafia je lui préfère scarface ou le parrain.
3,0
Publiée le 2 août 2010
A cents lieux de tout glamour, une vision de la mafia napolitaine sans aucune fioriture et brute de décoffrage. Le film est certes un tantinet surestimé (apprend-on vraiment quelque chose de nouveau ?) et a ses défauts (beaucoup de longueurs, des tenants et aboutissants pas toujours très clairs) mais l'ensemble vaut le coup d'être vu.
4,0
Publiée le 23 août 2008
On ne peut pas dire que ce film puisse nous laisser dans l'indifférence la plus totale, loin sans faux. On sent bien de la part du réalisateur la volonté de faire du P. Greengrass ("Bloody Sunday") au niveau de sa mise en scène dans l'unique but d'y insuffler une grande portion d'actualité à l'italienne, de manière très crue et très directe. Cela peut paraître assez barbant à la longue mais efficace. La presse crie au chef d'oeuvre, je n'irai pas jusque là. Certes, même si tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l'élaboration de ce film ont pris des risques plus que considérables (surtout l'auteur du bouquin original qui se tape une genre de fatwa depuis la publication de son best-seller ... d'où son adaptation à l'écran !), il ne faut pas oublier les qualités intrinsèques de ce dernier qui me semblent surestimées et présomptueuses. J'ai plus un faible pour "Romanzo Criminale" dans le genre mafiosi. Voilà c'est dit.
1,5
Publiée le 18 octobre 2010
En lisant les critiques, surtout presse, je me demande si j'ai vu le même film... Le réalisateur choisit de se rapprocher le plus possible du documentaire, jusque là on est d'accord, mais pour ce qui est du passionnant je comprends moins. Et il ne faut pas confondre "nerveux" avec "confus". Car on se perd dans une succession de scénettes auxquelles on ne comprend souvent pas grand chose. Même si la volonté était de supprimer totalement l'aspect fictionnel (et par conséquence de se démarquer totalement des grands films sur la mafia), il est très gênant qu'il y ait une perte totale des sentiments et émotions. Il y avait sans doute mieux à faire que ce fouillis qui ressemble plus à un brouillon sans âme qu'à un véritable film.
2,5
Publiée le 26 juillet 2020
« Gomorra » retrace le destin de huit personnes liées de façon différentes à la mafia italienne, la fameuse Camorra italienne. Et il le fait façon documentaire avec des acteurs quasi inconnus du grand public pour mieux renforcer le côté réaliste. Matteo Garrone filme donc le quotidien de ces différents protagonistes dans un Naples délabré, le quartier de la Scampia pour être précis, laissé à l’abandon par son gouvernement mais surtout gangrené par la drogue et corrompu jusqu’à la moelle. Si ce métrage dénonce le scandale des décharges illégales et l’exploitation de certains, qu’ils soient couturiers ou autres, le réalisateur peine à nous captiver et à nous émouvoir réellement à cause de certaines longueurs et du trop-plein de destinées montrées à l’écran et qui n’apportent pas grand-chose comme celle de Don Ciro, qui distribue l’argent aux familles. Pour conclure, le fait que se juxtaposent pas moins de cinq histoires parallèles, rend difficile de se passionner pour certains récits alors que d’autres auraient mérités plus de développement. L’ensemble a certes un aspect « vériste » mais certains segments de vie paraissent trop anecdotiques pour capter véritablement l’attention, dommage !
1,5
Publiée le 21 septembre 2016
Cinématographiquement, c'est moyennement enthousiasmant, plutôt pauvre en moyens. La description crue et cynique est par contre l'objectif principal sans pour autant que cela apporte quelque chose de passionnant pour le spectateur. Et ce doublage qu'on m'a forcé à subir...le pire que j'ai jamais entendu!
4,0
Publiée le 20 août 2008
3 sur 5 = note technique. Utile de se déplacer pour connaître l'étendue des dégâts autour de Naples, car c'est un reportage. Rien de romancé, et on voit venir les traquenards, je me suis un peu barbée (au contraire, dans un autre genre de malfrats, de "Romanzo Criminale")... Ici, c'est à qui sera le plus abject pour traficoter. Pan pan, boum boum, froissement de billets, la petite guerre faite adulte... A chaque plan, on se demande à qui le tour, collègue aujourd'hui, à abattre demain... La loi du plus fort, du plus bête, les gros caïds ah ah ! Merci les enfants et bonjour les tests de recrutement ! Cela pouvait être dit en plus court, on a bien compris que c'est "du vrai et du présent" ! De ce fatras, un seul homme s'extrait après avoir viré des fruits, sur ordre, dans un fossé, une seule identification possible, et bien tiède... On sort de là expert sur la question mafieuse et édifié sur l'imbécillité humaine !
3,5
Publiée le 13 décembre 2011
La manière de filmer est un peu lourde, caméra à l'épaule systématique, visage déformés en gros plans, le système s'aère un peu à la fin, mais c'est limite.
Cela étant, il n'y a plus beaucoup de critiques à formuler. Un peu comme « Tropa de Elite », on plonge dans l'imbécilité crasse, la vulgarité, la misère et bien d'autre choses qui nous font penser qu'on « dirait le sud ». Mais ce n'était pourtant pas bien.
Ce n'est pas épique, ça finit forcément mal, et il n'y a pas de trhiller spaghetti, c'est laid au début, ça finit de même. A part quelques actes de bravoure qui redonnent foi dans l'humanité, dans l'ensemble, ce type de banditisme ne peut vraiment faire rêver personne. Et c'est heureux, que les réalisateurs soient assez matures pour montrer la réalité qui manque particulièrement de panache et de glamour.
Les chefs sont gros, laids et puants, les petites frappes sont d'épouvantables débiles incultes et particulièrement dangereux. On préfèrerait avoir affaire à des Rotweillers.
La défiance de la vie facile pour les habitants du cru est aussi rendue de manière non manichéiste. Son contraire aussi, la fascination d'un milieu machiste pour les jeunes en manque de (re)pères (tués ou en prison) qui montre le cycle infernal auquel est confronté la pauvreté.
Ce qui fait la note, c'est surtout cette manière de mélanger les histoires, c'est sans doute déjà vu, mais ça renouvelle un peu le genre, et c'est assez efficace en instillant une notion d'ubiquité de la Camorra, et une notion de personnages multiples, donc de destins multiples, qui enlève toute notion d'héroisme, contrairement à un film comme « Scarface ».
Après l'affaire des déchets à Naples, voici un film qui donne envie de passer ses vacances dans le pays du libéralisme à la Berlusconi. Je plaisante, mieux vaut aller en Sicile ! Hé hé.
4,0
Publiée le 26 août 2008
L’anti-Parrain absolu. Mais on est loin aussi de « Naples au baiser de feu », on ne vit jamais image aussi moche. Même le ciel est toujours gris, sale, plombé. Pas de palais décrépits, mais des HLM géants au-delà du sordide. La campagne, quelle campagne ? la désolation. Pas d’élégants capos, mais de gros lards en marcel /short de sport. Les payeurs ont des allures de petits fonctionnaires de catégorie C. Les ados n’ont qu’un idéal : des armes, tuer, boum-boum, faire du fric. Des décérébrés totaux. Des abrutis d’anthologie. Les enfants sont recrutés à l’école élémentaire. En choisissant de trahir la bande officielle du quartier pour une autre, ils mettent leur famille en danger. Trafic de drogue, trafics de traitement d’ordures (et de déchet toxiques en particulier), -voilà qui nous renvoie à l’actualité immédiate.
Au cours des dix premières minutes, on ne voit pas grand-chose d’autre que des biffetons –des liasses qui passent de mains anonymes en mains anonymes, que des mains anonymes épèlent…
Le reproche qu’on peut faire au film –et ce n’est pas un si mince reproche- c’est son manque de lisibilité. On se perd entre les différents personnages. Entre les trois différentes intrigues qui s’entrelacent, y a-t-il un lien ? Y a-t-il quelque chose qui les relie ? L’austérité, c’est le choix de Matteo Garrone. Pourtant, le film n’aurait pas forcément perdu à être un poil moins didactique –à s’écarter un rien du fait brut, pour draguer sans doute un public moins serré ? Car c’est un constat impressionnant, qui nous met en face d’une réalité, à deux pas de nos frontières. On ne pourra pas dire : on ne savait pas !
3,5
Publiée le 13 mai 2011
ce film réaliste est plus vraie que nature. Choquant, il aborde la mafia italienne avec une approche quasi documentaire et en fait un vrai brulôt. Gomorra a un tel impact que son réalisateur est aujourd'hui contraint de vivre caché et exilé.
2,5
Publiée le 25 février 2010
C'est vrai que ce film est bon dans le sens où il relate excessivement bien le monde de cette mafia. Seulement, on s'ennuit! Et c'est là que c'est dommage. On confond les personnages, on n'arrive pas à suivre totalement l'histoire, tout se mêle...Mais ce film se laisse tout de même regarder finement!
4,0
Publiée le 26 juillet 2010
un film vraiment super que je recommande la vrai mafia napolitaine
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 19 août 2008
J'ai bien aimé ce film, meme si j'ai été un peu decue par le fait qu'il reste, selon moi, trop proche du documentaire. J'aurais aimé revé un peu plus et me sentir encore plus au sein des histoires de chacun des personnages, mais je trouve que l'on reste beaucoup dans le constat, et l'analyse de ce monde. D'un coté, c'est ce qui fait que je trouve le film original, c'est une approche differente du monde mafieux que l'on a l'habitude de voir dans les films (Exemple Scarface qui est cité d'ailleur ;) ) Donc en gros, le default que je trouve a ce film est aussi sa qualité :D . En tout cas, meme si je n'ai pas "révé" comme je l'esperais, ce film nous en apprends et nous fait decouvrir. Le realisateur maitrise parfaitement son sujet, et nous le fait partagé. D'ou peut etre le coté documentaire du film. J'en garde en tout cas une idée bien positive ^^
4,0
Publiée le 16 octobre 2012
Pour adapter le best-seller de Roberto Saviano (qui a participé au scénario), Matteo Garrone a choisi un parti pris formel très clair : "Pour recréer l'impact émotionnel que j'ai ressenti en me rendant dans ces territoires, il m'a semblé que ma réalisation devait être la plus discrète possible. L'histoire suggérait elle-même ce langage très simple ; toute volonté de beaux cadrages, de beaux mouvements de caméra était rejetée assez naturellement par le film. Les reportages de guerre que j'ai vus m'ont influencé aussi. Je voulais donner aux spectateurs la sensation qu'ils se situent au coeur de l'action. Je voulais qu'ils puissent ressentir les odeurs."

La première scène du film semble contredire cette intention : quatre petites frappes se prélassent dans un institut de beauté, auréolés de la lumière bleutée des cabines U.V., quand ils se font abattre à bout portant. Cette scène d'ouverture dans une telle atmosphère irréelle plante le décor, puisque nous ne reviendrons plus sur cette épisode. Il montre juste la détermination et l'organisation de ces tueurs qui sortent tranquillement de la boutique, après avoir déposé leurs calibres dans un sac qu'évacue une jeune fille.

Ensuite, le réalisateur se conforme à son intention, évitant l'esthétisme gratuit, même s'il montre un sens aigu du cadrage, tant pour restituer l'architecture carcérale du H.L.M. où se déroule l'essentiel de l'action, que pour filmer les espaces naturels où les camorristes viennent déverser les déchets ou essayer leurs armes. Il manifeste aussi une véritable maîtrise du montage, notamment dans l'alternance de plans serrés et de plans très larges qui souligne ainsi la complicité silencieuse de toute une population.

On est vraiment loin de Coppola, Scorsese ou DePalma, même si les pitoyables apprentis affranchis citent en permanence Tony Montana. Contrairement aux "Affranchis", à la saga du "Parrain" ou à "Scarface", on ne suit pas de l'intérieur le fonctionnement de l'honorable société. Plutôt que de montrer les parrains et leurs lieutenants, Garrone a choisi de s'intéresser à la Camorra d'en bas : Don Ciro, "caissier" chargé de distribuer les allocations que le clan a décidé d'attribuer aux familles des affiliés morts ou en prison ; Marco et Piselli, deux pieds nickelés dont les minables exactions dérangent la quiétude du trafic "officiel" ; Maria, déclarée persona non grata dans son propre quartier parce que son fils est un "sécessionniste" ; Toto, un gamin serviable qui fait les livraisons de l'épicerie de sa mère mais qui est fasciné par les caïds du quartier ; Pasquale, un chef d'atelier de haute couture (avec la tête de Delanoë !) qui accepte de coacher des couturiers chinois ; Franco, un camorriste en costard, qui organise l'enfouissement de déchets toxiques.

D'abord éclaté, le récit prend petit à petit sa cohérence, et les destins des uns et des autres finissent par se croiser - ou pas. Il mélange efficacement le déroulement des différentes intrigues, et la description de la vie sous la coupe de la Camorra : le "casting" des portes-flingues, où chaque impétrant rentre à tour de rôle dans les ténèbres pour se faire tirer dessus protégé par un vieux gilet pare-balle ; la mobilisation de dizaines de guetteurs pour permettre le deal de drogue à grande échelle ; la réquisition de gamins de douze ans pour conduire des camions que leurs chauffeurs ont abandonné quand ils ont découvert ce qu'ils contenaient ; le commentaire de la victime d'un attentat à la bombe qui rigole en le qualifiant de relance de paiement, ou celui de Don Franco qui proclame que c'est grâce à des gens comme lui "que ce pays de merde est rentré dans l'Europe".

Les dialogues reflètent aussi cette empreinte de la loi mafieuse sur les âmes : "Je répéterai à qui de droit", "Tu es avec nous ou contre nous", "Ne pense pas, c'est à nous de penser". Loin des costumes en alpaga des affranchis, les tueurs sont bedonnants, en tongs et en débardeur, même s'ils circulent en Austin mini. Comme dans les pires cités de France, la police n'apparaît qu'en nombre, comme une force d'occupation. Il y a bien quelques notes d'espoir, comme la trajectoire de Roberto et de Pascuale qui montrent qu'il est possible de dire non à l'inéluctable, même si c'est au prix de l'exil.

Grand Prix du Jury mérité du Festival de Cannes, "Gomorra" allie l'intelligence narrative à la précision documentaire, tout en évitant toute complaisance pour ces misérables sicaires. La preuve en est qu'on peut être sûr que dans aucune cité en Europe, on ne prendra pour modèle Toto, Marco ou Piselli, pourtant bien plus réel que Tony Montana ou Tommy de Vito.
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