Avec des critiques presses presque unanimement élogieuses, un casting alléchant et Polanski à la réalisation, c'est avec l'esprit confiant que je me suis lancée dans The Ghost Writer. Autant dire dés maintenant que la désillusion fut assez grande. Si les premières minutes sont assez intrigantes et laissent présager des rebondissements réjouissants, j'ai eu le déplaisir de me rendre compte qu'il n'en était rien. Le long-métrage s'enlise dans un scénario au contexte politico-financier plat et sans saveur. Un thriller au rythme cruellement lent, qui peine à captiver totalement. Mais là où Polanski a réussit son coup, c'est à travers l'ambiance de son film, une ambiance dont émane une certaine inhospitalité, teintée de couleurs froides, soulignant l'atmosphère inquiétante et dangereuse du film. C'est dans ce cadre là qu'on voit évoluer un écrivain nègre, chargé de terminer l'écriture des mémoires de l'ancien premier ministre britannique, Adam Lang, campé par un Pierce Brosnan imposant. Alors qu'un énorme scandale éclate sur ce dernier, le nouveau nègre, interprété l'excellent Ewan McGregor, va tenté d'élucider la mort mystérieuse et suspecte de son prédécesseur. Grâce aux pistes laissés par le défunt nègre et à ses propres recherches, il va arriver à d'importantes révélations qui pourraient bien mettre sa vie en danger. Les péripéties de notre personnage principal parviennent tout juste à rendre le visionnage intéressant, surtout que le suspens est finalement moins présent qu'attendu. L'idée de suivre le GPS était amusante et ludique, mais le fait qu'il trouve certains détails à partir d'un moteur de recherche, c'était selon moi un peu trop facile. Le sujet est pourtant intéressant, dénonçant le "suivisme" dont certains pays ont fait preuve vis à vis des États-Unis, notamment en raison de l'infiltration d'agents de la C.I.A dans les hautes sphères des gouvernements. Mais malheureusement, tout bon thriller se doit d'avoir un dénouement à la hauteur, ce qui ne fut pas vraiment le cas. Bien qu'assez surprenante, la révélation finale n'a rien de bien transcendante, restant dans la continuité d'un scénario tristement linéaire. L'autre problème est que je n'ai pas compris totalement le sens de la scène finale, ne saisissant pas l'intérêt du nègre à dévoiler ce qu'il avait appris, surtout à la personne directement concernée. Je n'en dis pas plus afin de ne pas spoiler, mais si quelqu'un peut m'éclairer, je dis pas non. Une amère déception donc, Roman Polanski donnant jour à un polar certes réaliste, mais ne révolutionnant aucunement le genre, et mou comme pas possible.