Là où tant d'autres se photocopient les unes aux autres, cette sympathique petite comédie romantique américaine signée Marc Webb vaut surtout pour l'originalité de sa construction et la fraîcheur de son interprétation. 500 jours, ça fait quoi ? En gros, 1 an et 4 mois et demi. Assez peu au fond quand on est persuadé d'avoir rencontré la femme de sa vie. D'ailleurs, la voix off prévenait : "Ceci est l'histoire d'un gars qui rencontre une fille mais il faut que vous sachiez d'emblée, ça n'est pas une histoire d'amour". Au moins, les choses sont cadrées. Le réalisateur a choisi de se positionner côté masculin pour dérouler le fil d'une love story moderne, bien dans l'air du temps, dopée par une bande-son dynamique au programme de laquelle figurent l'excellent "Mushaboom" de Feist et -plus surprenant- "Quelqu'un m'a dit", de Carla Bruni. Sur ce laps de temps annoncé par le titre, les jours défilent sans chronologie cohérente, un pas en avant, deux pas en arrière, au rythme des atermoiements de la pétulante Summer (Zooey Deschanel). Totalement désillusionnée, la demoiselle refuse de s'impliquer, préférant vivre sans contrainte ni complications une relation affranchie de tout engagement. A l'inverse, touché au coeur et sûr de ses sentiments, Tom se projette avec confiance vers un futur à construire à deux. Dans le rôle du héros, Joseph Gordon-Levitt. L'acteur britannique, déjà partenaire de Zooey Deschanel dans "Manic" mais encore relativement méconnu en France, interprète de façon très touchante le jeune héros. Des deux protoganistes, c'est à l'évidence le plus tendre et le plus amoureux. Mais comme l'amour fissure les carapaces, c'est aussi le plus fragile, en première ligne, donc, pour s'en prendre plein la figure... De la rencontre à la séparation, les scènes s'empilent avec bonheur grâce à des dialogues gorgés d'humour. Celle narrant les attentes et la réalité sur un écran éclaté en split screen est particulièrement réussie : à gauche, l'imagination galope et échafaude un scénario idéal ; à droite, les espoirs boivent le bouillon. On sourit, on s'identifie, un peu, beaucoup. Un divertissement plein de peps, tout à la fois léger et mélancolique, un peu comme un bonbon au poivre.