On pourra reprocher à Numéro 9 un manque d'intrigue, un côté très linéaire et les différents objectifs du protagoniste s'alignant de façon bien trop lisible ; On pourrait aussi dire que ce film n'arrive très mal voire pas du tout à se trouver un public. Trop sérieux pour les enfants, trop enfantin pour les adultes, être au courant de son existence et réussir à s'y intéresser est assez difficile. Néanmoins, ces mauvais côtés sont balancés par d'autres bons côtés : d'abord, on pourra noter une animation sympathique et qualitative, dans un univers post-apocalyptique incroyablement réalisé, sans oublier le plus puissant, le plus génial, LE CHARADESIGN. Faire attention aux petits détails, savourer les textures et s'arrêter sur la façon dont les personnages sont tous rendus uniques, même pour les monstres qui sont remarquablement efficaces dans leur rôle, c'est super. J'adore, vraiment. Ce film a une esthétique très particulière mais fort agréable, et même quand l'histoire peut traîner, nous pouvons prendre plaisir via ce qui nous est montré à l'écran. Ensuite, le sous-texte du film. je ne l'ai pas plus analysé que ça, mais on remarque évidemment tout le rapport avec la seconde guerre mondiale, les machines faisant un peu l'allégorie des nazis contre les poupées correspondant à la résistance. Oui, c'est super intéressant. Et si en général sur-analyser des films peut être barbant, ici, ce serait à la fois intéressant et valide. Enfin bref, Numéro 9, c'est un film d'animation mélant guerre, poupées de chiffons, machines sanguinaires, originalité et beauté graphique, quelque chose à essayer au moins une fois dans sa vie, histoire de mourir moins bête.