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    L'Aurore
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    154 critiques spectateurs

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    92 abonnés 1 919 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 août 2024
    Voilà longtemps que je voulais voir « L’Aurore » qu’on me criait comme chef-d’oeuvre absolu.
    Je ne suis pas déçu.
    Je m’attendais à une histoire sombre et plus le film avançait, plus il s’éclaircissait dans ce clair-obscur propre à Murnau.
    J’ai apprécié les inserts comme celui du paquebot juxtaposé aux vacanciers sur une plage ; comme celui de la femme brune fatale qui enserre l'homme hanté par la perspective de commettre un meurtre, par sa faiblesse de caractère ; et par sa mise en scène tout court.
    Je reconnais que la scène de la ville se traîne un peu, mais n’est-ce pas volontaire ?
    N’est-ce pas le temps nécessaire pour accepter le pardon pour l’une, pour effacer la honte pour l’un ?
    La ville comme chemin de la rédemption pour l’un, comme pour recoudre une déchirure pour l’une.
    Ville qui réactive le souvenir comme ce mariage auquel ils assistent et qui permet de rattraper un amour en perdition.
    Ville de tous les plaisirs retrouvés qui permet de réparer une fracture d’échecs et de routine.

    « L’Aurore » n’est pas du tout une romance à l’eau de rose ; d’aucuns le jugent comme sans intérêt, d’autres comme surestimé. J’ose un oxymore : ce Murnau U.S nous offre une histoire d’amour dramatique qui se finit bien… ponctuée de quelques notes d’humour.
    Maintenant, je ne considère pas « L’Aurore » comme chef-d’oeuvre mais j’ai apprécié ce film muet et soulagé de ne pas avoir été déçu. A trop en attendre, il arrive souvent de ne pas pas partager l’enthousiasme général.

    La plus belle histoire d’amour du cinéma muet : « Les lumières de la ville » de Charles Chaplin. Un véritable chef-d’œuvre.
    Ça n’engage que moi, évidemment.
    evariste75
    evariste75

    151 abonnés 160 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 mars 2024
    Chef-d'œuvre absolu de romantisme, que dire de plus ? À revoir et re-revoir très certainement !

    Film muet mais sonorisé de Friedrich Wilhelm Murnau,de 1928.

    Images poignantes, visages, paysages, scénario très touchant, ce film respire par tous ses pores...

    Peut-être aurait-il pu être très légèrement écourté...

    J'ai été saisi par l'histoire d'un bout à l'autre, mélange d'humour et de romantisme...

    J'ai déjà hâte de le revoir !
    L. Lawliet
    L. Lawliet

    20 abonnés 357 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 juillet 2023
    L’Aurore fait parti des films qui nous fascine pour sa beauté de l’art muet et de son expression indissociable.
    Réaliser par Friedrich Wilhelm Plumpe, avec qui l’industrie cinématographique devait déjà ces fresques sentimentales qui boulversé l’absolu, notamment Nosferatu le Vampire ou encore Der Letzte Mann, L’Aurore est l’un des premiers films muets à m’avoir submergés au pont d’en découvrir un tas d’autres qui m’auront pas autant marqué que celui-ci.
    Tout en expression et traitement de l'image, progression très maîtrisée de l'histoire fortement allégorique et voulue allégorique hors du temps. Le petit moins est l'allure comédie burlesque d'une partie du film où on ne sait plus où l'on nous emmène et malgré l'intérêt qu'il y a à découvrir la vie citadine cela tranche trop à mon sens avec le thème principal du film. Toutefois grâce à sa beauté et sa simplicité à couper le souffle, je ne serai dénigrer ses défauts minimes.
    Il n’y a pas une seule ennuie qui nous vient durant ces 1h30 de films glamour.
    carbone144
    carbone144

    88 abonnés 766 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 mars 2023
    Très difficile à évaluer. Avec notre regard contemporain et un siècle d'évolution du cinéma depuis ce film, il faut admettre que celui-ci semble particulièrement lent et bourré de longueurs. Si l'on ne prend pas soin d'apprécier les tableaux présentés à l'image, les décors et la lumière, il pourrait sembler carrément insipide et déplaisant. Si certains films de la même période, à deux-trois ans près, sont toujours des chefs-d'œuvre dont on ne se lasse pas de voir (Metropolis, M le maudit, le cuirassé Potemkine, Le mécano de la Générale, Dr Mabuse...), il est clair que l'effet n'est pas du tout le même ici. On vantera la mise en scène, les travellings, l'usage de certains effets sympathiques et des décors somptueux. Je veux bien l'admettre dans la limite de la contextualisation, mais ça ne fait pas tout. L'Histoire, même détaillée, se résume en un ou deux paragraphes (Wikipédia le fait très bien) et s'étend sur une heure et demie. C'est long. Une heure entière pour nous montrer un petit couple content de sortir faire un tour en ville, c'est beaucoup, beaucoup trop long.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    267 abonnés 1 634 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 décembre 2022
    Souvent classé parmi les meilleurs films de l’histoire du cinéma, L’Aurore vaut surtout pour sa grande qualité esthétique. Comme l’écrit Denis Marion dans un article de l’Encyclopeadia universalis, « au moment où le cinéma cherchait à devenir un art autonome, Murnau (dont on a dit qu’il avait une caméra dans la tête) fut l’un des réalisateurs qui refusèrent les influences de la scène et du livre et qui créèrent de nouveaux moyens d’expression ». Le cinéaste développa son art en Allemagne, en participant effectivement à l’élaboration d’une nouvelle grammaire visuelle, à travers des films comme Nosferatu (1922), Le Dernier des hommes (1924), Faust (1926)… Puis la Fox l’invita à venir tourner aux États-Unis (où il entraîna avec lui plusieurs techniciens allemands). L’Aurore fut ainsi le premier des quatre films qu’il a réalisés outre-Atlantique – ont suivi Les Quatre Diables, L’Intruse et Tabou – avant son décès brutal, sur la route, en 1931.

    Visuellement, donc, L’Aurore témoigne d’une inspiration constante. La virtuosité technique est partout, notamment dans la réalisation, toujours fluide grâce à une caméra très mobile. Murnau varie habilement les points de vue, objectifs et subjectifs. Le soin apporté au cadre, à la lumière et aux décors fait de certains plans des tableaux vivants, vibrants. Quelques séquences restent en mémoire pour leur mise en scène : l’arrivée du paysan près du lac et l’apparition de son amante nimbée par la lumière de la lune ; la sortie d’église du couple retrouvé ; les recherches en barque après la tempête finale (dont James Cameron s’est peut-être inspiré pour les scènes d’après-naufrage dans Titanic). Côté montage, on apprécie la science du rythme et le travail de surimpression d’images. Rien n’est gratuit ici ; toutes les idées stylistiques épousent les méandres du récit (adapté d’une nouvelle d’Hermann Sudermann, Le Voyage à Tilsitt) et concourent au réalisme lyrique de l’ensemble. On peut louer aussi, dans ce registre, la retenue des acteurs principaux qui évitent l’hyper-jeu du cinéma muet, notamment Janet Gaynor dont la simplicité et le naturel sont touchants.

    En revanche, on peut porter moins d’admiration au fond de l’histoire proprement dit, mélodramatique et moral, tout en rédemption et retournement du destin. Idem pour la structure narrative : si le premier et le dernier tiers du film sont intenses et graves, la partie centrale est plus longuette, moins convaincante dans ses accents légers voire comiques.
    13Witus
    13Witus

    13 abonnés 8 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 janvier 2023
    Fantastique, magnifique, énorme, monstrueux, formidable, magistral, ubuesque, infernale, impitoyable, impressionnant, fatidique, grandiose, triomphant, fastueux, brillant, admirable, merveilleux, splendide, mélancolique, beau et tant d'autres.
    Bariste
    Bariste

    5 abonnés 58 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 août 2022
    Un film muet qui nous fait passer par tous les sentiments, la joie, la peur, la tristesse. Et tout ça avec peu d'intertitre, Murnau prouve que le 7 e art peut se contenter d'images !
    FaRem
    FaRem

    8 560 abonnés 9 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 novembre 2021
    "Sunrise: A Song of Two Humans" raconte une histoire de manipulation au centre d'un triangle amoureux. Un homme qui vit avec sa femme, qui est également la mère de son enfant, s'éprend d'une citadine qui parvient à la convaincre de se débarrasser de sa femme pour venir s'installer avec elle en ville. L'homme, qui est complètement sous le charme, ressemble à une sorte de zombie et décide de s'exécuter sauf que le passage à l'acte va être plus difficile qu'il ne l'avait imaginé. Film muet de près de cent ans, "Sunrise" a très bien vieilli que ce soit visuellement ou techniquement. C'est un film qui a conservé tout son charme, mais aussi toute sa dramaturgie puisque l'on vit pleinement cette histoire d'amour et cet ascenseur émotionnel. Haine, amour, tristesse, soulagement, le film nous fait vivre beaucoup d'émotions grâce à la mise en scène, aux musiques et aux acteurs qui sont naturellement très expressifs puisqu'ils ne peuvent pas parler. Il y a bien des longueurs, notamment quand ils sont en ville, et des moments propre au burlesque qui sont trop surjoués, mais dans l'ensemble, c'est toujours un bon et beau film qui est à découvrir si vous ne l'avez pas vu.
    riverainpsy
    riverainpsy

    31 abonnés 407 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 avril 2021
    Premier film américain de Murnau c'est une grande réussite formelle mais aussi une histoire prenante , nuancée et portée par d'excellents acteurs . Un classique méconnu par rapport à Nosferatu ou Faust , mais tout aussi sidérant par sa maîtrise technique .
    Renaud81
    Renaud81

    19 abonnés 80 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 décembre 2020
    Magistral. Ce film m'a scotché. La technique, pour l'époque, est novatrice et vraiment bluffante (flashbacks, surimpressions...). Les décors sont immenses et magnifiques. L'éclairage, les jeux d'ombre et de lumière contribuent à donner à l'ensemble une atmosphère poétique et envoutante. Mais surtout, l'histoire d'amour / de trahison / de réconciliation est formidablement interprétée par les deux acteurs principaux, qui jouent avec énormément de justesse les sentiments ressentis. Assurément, un chef-d’œuvre du film muet, à voir absolument !
    Tai-Chi Master
    Tai-Chi Master

    27 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 7 janvier 2021
    Je sais pas vraiment quelle note mettre vu que je ne suis pas cinéphile (et encore moins côtés début du ciné), et je viens de voir ce film en 2020.
    Ben c'est... muet mais en même temps vachement parlant, finalement la disproportion entre le temps sans paroles et avec discours (écrits) est correcte et entrainante, les textes font passer ce qu'il faut et donnent des impulsions bien dosées.
    C'est vachement simplet, est ce que c'est propre à l'époque ? Quand même des fois ça va loin... mais bon c'était y'a quasi 100 ans... genre pendant la foire y'a des scènes... oh my god :)
    Quoi que le cochon qui picole 2-3 gouttes ça fait plaisir à voir ! c'est tellement con le coup de la nappe blanche qui bouge "toute seule" aux yeux du cuistot "en état d'ébriété" ça peut également faire sourire au vue de l'ambiance.

    Y'a un ptit côté impitoyable quand même : "kill ta femme, vend les murs et on y va", c'est d'époque ça aussi ou ... ? :)

    Les ptis effets fondus sont sympas, ptite touche rétro appréciable aujourd'hui en somme.
    C'est pas si longuet que ça, on a l'esprit qui va vaciller un peu ailleurs mais c'est dur de perdre le fil, ça s'enchaîne tout de même.
    J'ai mis du temps avant de ressentir des ébauches d'émotions par rapport au couple (après les phases de culpabilité et de pardon), mais j'ai bien ressentit la fureur de l'homme envers la séductrice citadine (c'est bien dit ?) à la fin, donc on peut finir par s'y prendre à s'en méprendre (c'est bien dit ?).

    La scène du baiser et de l'embouteillage, c'est fort ! xD

    Des fois les musiques deviennent un petit peu pesantes mais ça passe :)

    Franchement ça avait l'air vachement sympa la foire à l'époque. Vous avez vu chez le barbier y z'ont les mêmes systèmes que dans les restos chinois avec les serviettes. C'est dit ;)

    J'imagine que pour l'époque, les techniques cinématographiques employées étaient l'équivalent d'un effet G. Lucas ?, du style les plans où un personnage va entre les voitures, ou bien un autre qui apparaît à moitié (l'homme qui imagine sa "tentatrice" le poussant à agir).
    Jack G
    Jack G

    5 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 mars 2021
    Au crépuscule de l’ère du muet, l’Aurore illustre le stéréotype de l’influence de l’héritage expressionniste allemand dans la formation du cinéma américain, dont l’apogée intervient quelques années plus tard, au cours des années 1930.
    Pour le réalisateur F. W. Murnau, les années 1920 incarnent une grande période de prospérité créative : Nosferatu le vampire (1922), premier film de vampires de l’histoire du cinéma ; Le Dernier des hommes (1924), pionnier d’une nouvelle technique de prises de vues ; ou encore, le mythologique Faust, une légende allemande (1926). Ces productions novatrices, qui donnent naissance à l’âge d’or du cinéma allemand grâce à l’invention d’un nouveau genre, consacrent Murnau au rang des meilleurs cinéastes internationaux. L’expressionnisme allemand est un tel séisme avant-gardiste qu’il se propage dans le monde, et en particulier aux Etats-Unis. En 1926, il est donc invité par la Fox outre-Atlantique. Pour façonner l’esthétique de ses films d’horreur, Hollywood, en pleine ébullition, s’offre une perfusion à même le cadavre du genre allemand, avec le recrutement d’anciennes figures de l’expressionnisme : Karl Freund, directeur photo du Golem (1920) et de Métropolis (1927), qui apporte son savoir-faire pour cadrer Dracula (1931) ; Paul Léni, réalisateur du Cabinet des figures de cire (1924) qui rejoint le studio Universal à partir de 1926 et devient l’un de ses cinéastes phares ; et Fritz Lang, réalisateur de Métropolis qui devient l’un des plus grands maîtres du film noir américain. Fasciné par les impulsions sombres et torturées de l’expressionnisme allemand, Hollywood reprend ses caractéristiques et les adapte dans la première réalisation de Murnau aux Etats-Unis : l’Aurore (1927), considéré par les critiques comme l’un des meilleurs films de l’histoire.
    Après avoir vu Le Dernier des hommes, le producteur américain William Fox, fondateur du studio éponyme, invite Murnau à quitter l’Allemagne et à intégrer la Fox, pour « faire un film infiniment cultivé, symbolique, bref tout à fait européen » Murnau réalise donc son premier-long métrage sur le sol américain en adaptant le roman d’Hermann Sundermann, l’Indestructible Passé (1894). Malgré l’octroi d’un faible budget, le célèbre réalisateur phare de l’expressionnisme allemand parvient à donner naissance à un conte universel d’une beauté intemporelle.
    Même loin du pays dans lequel il s’est imposé, Murnau parvient à faire preuve d’une ingéniosité et d’un talent inébranlables. Ainsi, en ayant recours au Movietone, premier dispositif d’enregistrement du son directement sur pellicule inventé en 1927, il fait de l’Aurore l’un des premiers longs-métrages à synchroniser la musique et les bruitages (mais la faible longévité du son enregistré conduit à la perfection du procédé dès 1929, avec le Photophone). D’après le cinéaste Ado Kyrou, Murnau témoigne d’un « génie cinématographique qui sublime l’histoire grâce à une prodigieuse science de l’image ».
    Malgré le faible budget de production, le réalisateur n’hésite pas à investir massivement dans des décors somptueux (plus de 200 000 dollars), qui auraient d’ailleurs été réutilisés par John Ford avec Les Quatre Fils (1928). Quant à la photographie, sa maîtrise est incontestable et offre des travellings inoubliables dans les rues bondées d’une grande ville. Les scènes nocturnes jouent avec une lumière naturelle magnifique et une brume mystérieuse, habilement utilisées pour montrer le pouvoir envoûtant de la femme de la ville. Ce jeu des ombres et de la lumière, ces clairs-obscurs, sont une caractéristique fondamentale de l’expressionnisme allemand. Pour François Truffaut, cinéaste emblématique de la Nouvelle Vague, l’Aurore est ainsi « le plus beau film du monde ». Enfin, la technique de la surimpression, utilisée pour évoquer le souvenir et l’influence de la femme en noir sur l’esprit de l’homme, est une nouvelle preuve du génie cinématographique de Murnau et de sa maîtrise de la technique.
    Toutefois, le talent du cinéaste ne se démontre pas seulement dans ces précédents aspects. A priori, le mélange entre noirceur du drame conjugal et naïveté de séquences joviales et sentimentales semble plutôt incompatible. Et pourtant, grâce à une large palette d’émotions qui évitent le pathos, le dosage est parfaitement réussi entre joie, angoisse et tristesse. La rareté des intertitres place l’action au cœur du film et ajoute à l’universalité et l’intemporalité de « Ce chant de l’Homme et de sa Femme [que l’on peut] entendre en tout lieu et de tout temps ». D’ailleurs, le fait qu’aucun des personnages n’ait une identité définie est aussi là pour servir ce discours.
    Pourtant, le scénario, bien qu’il soit d’une simplicité enfantine, est d’une poésie exceptionnelle. Parabole de la tentation des grandes cités modernes, il consacre Janet Gaynor, celle qui inspirera dix ans plus tard le personnage de Blanche-Neige chez Disney, au rang des meilleures actrices du monde. Sensible, innocente et bienveillante, sa prestation est bouleversante d’humilité. Alors, naturellement, lorsque la vie de son personnage vient à être menacée à deux reprises, on ne peut qu’être angoissé à l’idée de sa disparition, qui est l’arc narratif principal de cette excellente réalisation.
    Sorti en décembre 1927, en dépit de ses nombreuses qualités techniques et visuelles, l’Aurore est un cruel échec dans les salles, le cinéma parlant commençant déjà à accaparer les foules. D’ailleurs, ce nouveau long-métrage est sorti deux semaines seulement après la première du Chanteur de jazz, premier film parlant de l’histoire du cinéma.
    Lors de la première cérémonie des Oscars, qui s’appelaient alors « Academy Awards », l’Aurore reçoit quatre nominations : Janet Gaynor pour l’Award de la meilleure actrice, le binôme Charles Rosher – Karl Struss pour la meilleure photographie, la Fox pour la meilleure production artistique et Rochus Gliese pour la meilleure direction artistique. Les trois premiers obtiennent la récompense.
    Grâce à son histoire simple, son « chant » universel, l’Aurore traverse les générations et garde encore aujourd’hui son rang honorable dans le classement des meilleurs films de tous les temps. Mais résumer ce long-métrage à la banalité de son intrigue serait réducteur, et l’expertise technique et visuelle de Murnau témoigne d’un cinéma muet qui a atteint sa maturité. De même, loin de n’être qu’une simple opposition manichéenne entre ville et campagne, l’histoire est avant tout celle d’un couple d’êtres heureux, dont l’amour va être mis à rude épreuve par l’énergie débordante de la ville et par la puissance de la nature. Finalement, ce poème lyrique s’achève sur la renaissance d’un amour définitivement retrouvé, l’aurore de nouveaux jours de paix et de tendresse. Douce ironie du sort quand on sait qu’à l’inverse, le cinéma muet amorce déjà son crépuscule et que le soleil se lève pour les films parlants.
    Chaîne 42
    Chaîne 42

    134 abonnés 3 054 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 mars 2020
    Ce film est bien un exemple du meilleur des films muets. Tout en expression et traitement de l'image, progression très maîtrisée de l'histoire fortement allégorique et voulue allégorique hors du temps. Le petit moins est l'allure comédie burlesque d'une partie du film où on ne sait plus où l'on nous emmène et malgré l'intérêt qu'il y a à découvrir la vie citadine cela tranche trop à mon sens avec le thème principal du film.
    Lyson
    Lyson

    1 abonné 37 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 février 2020
    Ailes du désir, funeste dessein, lune de miel salutaire, orage du destin, aube rédemptrice. Murnau nous tient en haleine jusqu'à l'Aurore... Sublime.
    Estonius
    Estonius

    3 286 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 décembre 2019
    Plus beau film du monde ? Surement pas, rien qu'en considérant la période du muet, des films comme Caligari (Wienne), Folies de femmes (Von Stroheim), Notre-Dame de Paris (Worsley), Comédiennes (Lubitsch) , Aelita (Protozanov), Le monde perdu (Hoyt), Potemkine (Eisenstein), La ruée vers l'or (Chaplin), Le fantôme de l'Opera (Julian), Métropolis (Lang) lui sont bien supérieur ne serait-ce que par leur  scénario. Parce que parlons-en du scénario qui nous dresse un portrait peu flatteur d'un faible, qui se laisse manipuler, qui ne sait pas ce qu'il veut, qui nous fait deux tentatives de meurtre et qui joue au loubar avec son couteau, mais il est pieux et les paroles d'un curé lui font du bien… L'histoire elle-même est intéressante dans sa première partie, longuette dans la seconde avec quelques scènes ratées comme celle assez ridicule de l'embouteillage, quant à la troisième, vue le peu d'empathie que suscitent les personnages on se fout un peu de sa conclusion. Le contenu est donc très pauvre. Il faut cependant parler du reste, Dire que le film est beau n'est pas un vain mot, le travail constant et étourdissant sur l'image mérite d'être souligné, mais je ne suis pas d'accord avec Ado Kyrou qui disait "L'histoire, d'insipide, devint sublime grâce à une prodigieuse science de l'image" La preuve, je ne pouvais m'empêcher de regarder ma montre souhaitant que ça finisse:
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