Agatha Christie, ça commence toujours par un meutre... Sauf ici. En effet il y a une symétrie presque parfaite entre l'avant, et l'après meurtre, ce qui explique le titre, l'heure zéro. Ainsi la première partie du film, plutôt réussie, est la mise en place d'une intrigue entre une vieille tante qui roule sur l'or, un couple, l'ex-épouse, la garde-malade, etc... tous réunis à la pointe aux mouettes. Le trait est assez marqué, mais ce n'est pas désagréable. Danielle Darrieux, en vieille femme richissime, sur son rocher breton, est délicicieuse. Laura Smet, en jeune épouse insupportable, est insupportable, tout ce petit monde est sympathiquement caricatural. On est amusé de retrouver une atmosphère empesée, poussiéreuse, on attend avec plaisir le meurtre. Et là, ça se gâte. En effet le parti-pris du film, c'est de transposer cette enquête de nos jours. Or le château et ses suspects sont conservés dans un esprit années 50, tandis que le commissaire semble sortir d'un épisode de PJ (Agatha Christie, c'est quand même moins coustillant avec des analyses ADN). On a dès lors de curieux anachronismes, des suspects avec des téléphones portables par exemple. Comme le film ne doit pas dépasser 1h 30, l'enquête se résout à toute allure, alors même qu'on avait pris tellement de temps pour mettre en place le mystère. Bref, on a pas le temps de se poser beaucoup de questions que c'est déjà fini. A voir avec plaisir quand il passera à la télévision.