Avec "Les Simpson, le film", David Silverman plonge dans le grand bain de l'adaptation cinématographique de la célèbre série animée, et le résultat est un patchwork d'humour et d'aventure qui tient en haleine sans toutefois révolutionner l'univers des Simpson. Le film excelle dans ses moments d'irrévérence classique, où l'humour caractéristique de la série brille avec intelligence, notamment à travers les escapades et les maladresses d'Homer, véritable anti-héros attachant dont la quête d'un cochon de compagnie entraîne Springfield dans un chaos environnemental.
L'intrigue, bien que prévisible par moments, offre des séquences mémorables, notamment la mise sous dôme de Springfield qui évoque une satire sociale mordante, et le voyage de la famille Simpson en Alaska qui déploie des paysages visuellement séduisants. La dynamique familiale, au cœur de la série, se retrouve ébranlée et finalement renforcée, apportant une dose de sentimentalisme bienvenue.
Le film peine cependant à équilibrer l'ampleur d'une production cinématographique avec l'intimité d'un épisode télévisé, laissant parfois l'impression d'une série d'épisodes amalgamés plutôt qu'une œuvre cinématographique cohérente. De plus, le développement de personnages secondaires et de nouveaux venus, comme le jeune Colin ou le sinistre Russ Cargill, manque parfois de profondeur, réduisant potentiellement l'impact émotionnel et l'investissement du spectateur.
La musique de Hans Zimmer parvient à insuffler une nouvelle énergie à l'univers des Simpson, bien que certains caméos, tels que celui de Tom Hanks, semblent sous-exploités, n'apportant qu'un faible surcroît de valeur à l'ensemble.
"Les Simpson, le film" oscille donc entre le confort de la familiarité et la tentative d'explorer de nouveaux horizons, sans pleinement s'engager dans l'un ou l'autre. Il en résulte un divertissement agréable, ponctué de rires et de moments touchants, mais qui laisse un arrière-goût de potentiel inexploré. En définitive, le film est une célébration de ce qui a rendu "Les Simpson" iconiques, tout en laissant entrevoir ce qu'aurait pu être une aventure plus audacieuse.