Quelle claque à sa sortie !!! Vu 3 fois au cinéma en 2 mois, çà ne m’est jamais plus arrivé. Dès la première vision, on avait conscience que Quentin Tarantino avait inventé quelque chose qu’il a su ensuite exploité sans toujours le bonifier. Mon fils de bientôt 16 ans a vraiment beaucoup aimé.
Mais kezako ? Pour ceux qui serait passé à côté de cet OVNI palmé
L’odyssée sanglante et burlesque de petits malfrats dans la jungle de Hollywood à travers trois histoires qui s’entremêlent.
Après Reservoir Dogs (1992), Quentin Tarantino a voulu rendre hommage au pulp magazine, publication à bon marché qui fut très populaire aux États-Unis jusqu’aux années 1950. Le film démarre par la longue discussion au sein d’un couple de voleurs minables (Amanda Plummer et Tim Roth), finalement décidés à braquer la cafétéria dans laquelle ils grignotent. Cafétéria qui sera le lieu de la dernière séquence, où nous revoyons un même plan suivi du début du braquage. Pulp Fiction propose en fait une narration non linéaire, l’éclatement du récit révélant trois histoires de malfrats de Los Angeles. Si des cartons explicites séparent les trois récits, ce n’est en rien un film à sketchs, certains personnages et des plans répétés opérant la jonction entre les segments, le tout bien orchestré par le montage éblouissant de Sally Menke.
Une faune de bande dessinée trash défile alors sous nos yeux : deux truands (Samuel L. Jackson et John Travolta) chargés de récupérer une mallette pour le compte d’un caïd local (Ving Rhames) ; l’épouse de ce dernier (Uma Thurman), qui aura le tort de confondre héroïne et cocaïne ; un couple de dealers (Eric Stoltz et Rosanna Arquette), désireux de ne pas être dérangé un samedi soir ; et un boxeur déchu (Bruce Willis), souhaitant se faire la malle en compagnie de sa petite amie (Maria de Medeiros). Se mêleront aussi à l’action Winston Wolfe (Harvey Keitel), chargé d’aider au nettoyage d’une voiture salie par des morceaux de cervelles, et de multiples seconds couteaux. Il baigne dans Pulp Fiction un second degré ravageur, et ce ton de parodie qui marque la griffe Tarantino. On ne dira jamais assez combien ce dernier a dynamité le film policier, par des scénarios déjantés et un style qui n’appartient qu’à lui. Pulp Fiction est à cet égard emblématique de son art.
Le réalisateur procède par une succession de très longs dialogues au cours desquels se mêlent propos sur l’action à proprement parler mais aussi de nombreuses digressions réjouissantes. On y apprend alors que la traduction française de quarter « pounder with cheese » est « royal cheese » ou bien qu’« un porc qui aurait de la personnalité ne serait plus aussi dégueulasse qu’avant ». On pourrait multiplier à l’infini les répliques désormais culte, mais également les séquences choc, de la piqûre d’adrénaline assénée en plein cœur à Uma Thurman à un viol perpétré dans la boutique d’un prêteur sur gage.
Il faut dire que le scénario coécrit avec Roger Avary est un véritable régal. Présenté au Festival de Cannes 1994, Pulp Fiction y reçut un accueil triomphal et obtint la Palme d’or décernée par le jury de Clint Eastwood. De Jackie Brown (1997) à Once Upon a Time... in America (2019), en passant par Inglorious Basterds (2009) ou encore Kill Bill, Tarantino approfondira cette veine.
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