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chrischambers86
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5,0
Publiée le 27 septembre 2021
Immense film à mi-chemin entre le souvenir, la nèvrose et l'imaginaire, constituant l'univers parfait de Federico Fellini! L'intro, extraordinaire, donne le ton : Marcello Mastroianni (exceptionnel) est pris dans un embouteillage, se met à suffoquer, puis se retrouve en train de flotter dans le ciel avant de se rèveiller dans la chambre d'une station thermale! Tout l'art de Fellini est là! D'une beautè èclatante, "Otto e mezzo" n'est ni plus ni moins qu'un film dans le film dans lequel le cinèaste italien explore le monde de son adolescence! Les images du passè se mêlent aux fantasmes de Guido Anselmi qui rêve de harem, de punition et de culpabilitè! Tout est d’une lègèretè / gravitè impressionnantes avec des plans remarquablement travaillès! Et si on devait garder qu'une scène de "Otto e mezzo", ce serait la rumba èrotique de Saraghina sur la plage! De plus on perd un peu les pèdales avec toutes ses belles actrices! Un quatuor de femmes toujours parmi nous en 2021 : Anouk Aimèe, Claudia Cardinale, Barbara Steele et Sandra Milo qui a dû prendre plusieurs kilos pour jouer la maîtresse de Mastroianni! On notera pour finir la musique inoubliable de Nino Rota, très caractèristique de son style! Chef d'oeuvre...
Hors-norme, gigantesque, hallucinant... Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce standard de Fellini que certains continuent pourtant à mépriser. Au-delà de l'éblouissante technique déployée par le maestro, c'est l'univers qu'il construit autour de ce réalisateur, joué de façon étonnante par l'immense Marcello Mastroianni, bien entouré par des actrices aussi magnifiques qu'Anouk Aimée et Claudia Cardinale. A la fois d'une élégance rare et d'une sensualité toute Fellinienne, le tout plongé dans un monde de rêve et de fantasme qui laisse sans voix, « 8 1/2 » est de ces oeuvres difficile à évoquer avec les mots tant tout est dans le ressenti, dans l'émotion que quasiment toutes les scènes dégagent, capable de passer du plus grand sérieux à quelque chose de lunaire, d'extravagant (le fameux plateau de tournage d'un film de science-fiction, peut-être le plus beau moment du film) ou de carrément jouissif (le fameux harem, réveillant de la plus directe des manières nos sens et nos fantasmes, sans jamais tomber dans le vulgaire ou le graveleux). Mais ces quelques pistes ne sont au fond qu'un extrême concentré de cette véritable source des miracles qu'est cette oeuvre unique et majestueuse : un chef d'oeuvre, tout simplement.
Après un premier essai de libéralisation de la forme dans La Dolce Vita, Fellini renonce ici totalement à la forme classique du récit pour passer à l’autobiographie, un peu à la manière, en littérature du Nouveau roman français. À l’instar de Claude Simon, Fellini se dit peut-être à ce moment de sa carrière qu’il est tout aussi intéressant de raconter sa propre histoire qu’une histoire inventée. En partant d’une trame similaire à celle de La Dolce Vita et pour bien montrer ses intentions, Fellini remplace ici le journaliste par un metteur en scène (toujours interprété par Marcello Mastroianni, plus que jamais double et complice de l’auteur) en proie au vertige de la page blanche (la référence mallarméenne est clairement indiquée en toute fin du film). Pour marquer d’ailleurs la similitude entre les deux films, le rôle du père est tenu par le même acteur, Annibale Ninchi. Comme dans La Dolce Vita également, Mastroianni est entouré par un parterre de jolies femmes, Anouk Aimée encore, mais aussi Sandra Milo, Rossella Falk et surtout Claudia Cardinale dont l’apparition dans la scène finale est radieuse. Le film alterne séquences du présent et du passé dans une construction de visionnaire et avec la part d’onirisme habituelle. Le dernier quart d’heure est un moment de cinéma inoubliable : après avoir disparu sous la table dans son face à face avec la presse et le public, le metteur en scène retrouve dignité et créativité perdues et se met à expulser de lui un credo bouleversant d’humanité : « Tout est confus, mais cette confusion, c’est moi… Je n’ai plus peur… La vie est une fête, vivons-la… Parlez-vous, parlez ensemble…Tous sur le manège… » Et comme toujours, le film s’achève par une parade de cirque, des clowns qui jouent de la musique, musique encore et toujours du grand Nino Rota, simple et profonde. Même si l’on n’est pas obligé d’être d’accord avec la démarche fellinienne de remplacer la fiction par la l’histoire personnelle, on ne peut qu’être admiratif devant ce monumental travail et cette nouvelle leçon de cinéma et de vie.
Film-fleuve et introspectif de Federico Fellini,"Huit et demi"(1963)marque un tournant dans la carrière du baroque réalisateur italien,entre ses oeuvres néoréalistes,et celles autobiographiques.Dans un noir et blanc limpide,Fellini projette ses angoisses sur le processus de création.Marcello Mastroianni y joue son alter-ego.En préparation de son nouveau film,Guido Anselmi a tellement la peur panique de la page blanche,que ses fantasmes et ses hallucinations vampirisent sa vie réelle.Il revoit son enfance catholique,les nombreuses femmes ayant marqué sa vie et se perd entre mensonge et déni.Visiblement,la psychanalyse passionne Fellini,en particulier celle de Carl Jung.Mastroianni,vieilli pour l'occasion,y est parfait en séducteur narcissique et tourmenté.Fellini y déploie différentes images de la femme moderne:l'épouse indépendante(Anouk Aimée),la maîtresse encombrante(Sandra Milo),la conscience fantasmée(Claudia Cardinale)ou encore la pseudo-intello à la vie vacante(Barbara Steel).La démarche artistique est sincère,et vraiment virtuose,surtout avec la composition musicale singulière de Nina Rota.Mais trop souvent,Fellini s'échine à trop délibérément complexifier sa mise en scène,et à déstructurer sa narration.On perd le fil quelquefois.Il s'agit toutefois d'une oeuvre,toujours en mouvement,incarnant à elle-seule le dynamisme et la vitalité de l'imaginaire individuel.
Un véritable chef d'oeuvre de subtilité, mélange d'harmonie et d'impureté réalisé par le maestro... 8 1/2 fait partie de ces films incontournables qu'il faut absolument avoir vu pour ne pas mourir idiot. Marcello Mastroianni est impeccable dans le rôle de l'alter ego fellinien, Nino Rota est parfait dans celui du compositeur fidèle aux exubérances sonores de son maître. Après avoir été le premier à dépeindre le monde des médias dans La Dolce Vita, Federico Fellini parvient - avec une poésie sans égale - à pénétrer ses propres tourments intérieurs, tourments liés au processus de création artistique. 8 1/2 est un tourbillon d'images stimulantes et de musiques chaleureuses ( même si Wagner n'est pas loin, le cirque n'en est que plus proche...), un film sur un film en train de vivre ou de mourir, un essai sur le syndrôme de la page blanche que les affres des sentiments peuvent tenter d'élucider. Entre réalisme et séquences oniriques, cette mise en abîme figure parmi les réussites majeures du cinéaste. 8 1/2 : le film d'un entre-deux...
Le film absolu, le génie de la création dans une œuvre à part, sans ligne directrice voguant selon l'humeur de Guido, personnage principal joué par le légendaire Marcello Mastroianni en quête d'inspiration. Fellini nous invite à voyager parmi les souvenirs, fantasmes et pensées de Guido, dans un délire visuel inégalé en terme de beauté plastique mais aussi de créativité! Le fantasme de Guido domptant les femmes de sa vie d'artiste en révolte, est un monument cinématographique à lui seul. Chef d'œuvre est un euphémisme face à autant de richesse jusque dans la bande son (musique sublime et entraînante). Et même s'il n'est pas facile de rester concentré tout au long du film tant les images fusent, l'expérience reste grandiose.
"Otto e mezzo" (1963) nous propulse une nouvelle fois sur les plus hauts sommets de l'histoire du septième art! Et j'aurais les plus grandes peines à décrire l'état absolument unique de jubilation que ce film suscite en moi, tant il constitue un feu d'artifice créateur à nul autre pareil! Fellini y rompt cette fois définitivement avec l'héritage du néoréalisme pour y déployer pleinement son style onirico-fantasmatique propre, déjà ébauché dans "La dolce vita". Il y met en scène une évocation largement autobiographique du processus créateur et de l'angoisse de la page blanche qui l'amorce. Le principal protagoniste de ce voyage au coeur des tréfonds les plus obscurs de l'âme est l'alter-ego du réalisateur, Guido Anselmi (Marcello Mastroianni souverain!). Tout le film nous conte son impuissance à réaliser un film de science-fiction, alors que sa mémoire et son imagination errent à corps perdu au libre gré des souvenirs de l'enfance et des fantasmes de l'âge adulte. Cela nous vaut une galerie inoubliable d'images splendides, puissamment oniriques, parmi les plus belles que le cinéma nous ait offertes. Je ne sais lesquelles retenir tant il y en aurait à citer, depuis celle des parents de Guido près de leur tombe, dans une lumière surréelle, jusqu'à celle de Claudia (Claudia Cardinale) dans la pénombre, une lampe à la main! Le tout converge au son de la musique de Nino Rota vers l'une des scènes les plus emblématiques du cirque fellinien et le film se conclut dans une ambiance étrange mêlant angoisse, dérision sarcastique, humour et cette légèreté qui n'appartient qu'au maestro. Inutile de préciser qu'on ne peut pas ne pas se débrouiller pour visionner un tel chef-d'oeuvre!
8 1/2 est un film qui, dès les premières minutes, nous montre que nous aurons droit à une grande oeuvre tout au long des presque 2h30 qui la compose. A commencer par une mise en scène des plus soignées et une photographie à tomber. Fellini a pris le parti de soigner son esthéthique, d'offrir quelque chose d'agréable pour la rétine, ce film est juste beau. Le rythme ne tombe jamais, le cineaste n'offre aucun répit à son spectateur, la camera est presque sans cesse en mouvement pour souligner le désespoir et le caractère dépressif de Guido, un réalisateur entre deux âges qui semble prisonnier de ce monde particulier qu'est le monde du cinéma. Guido interprété par un Marcello Mastroianni qui me comble vraiment. Je l'ai vu dans peu de films mais cet acteur dégage un certain magnétisme, il imprègne l'écran de sa classe, je le trouve sensationnel. Le reste du casting vaut également son pesant d'or avec une Anouk Aimée que je découvrais, qui en plus d'être belle a un talent certain et un jeu tout en retenue remarquable. A noter également la présence de la sublime Claudia Cardinale, qui apparait peu mais qui nous transporte, nous fait rêver comme elle fait rêver Guido. Un autre grand point du film c'est son scenario. L'histoire est fascinante, tout comme l'ambiance du film en général. Une histoire mêlant réalité et fantasmes, cet onirisme est savoureux. Je pense que Fellini a voulu donner un côté autobiographique à son oeuvre mais je ne connais pas assez bien ce cinéaste pour m'avancer là-dessus. Un film tout aussi inventif visuellement que fou et subtil dans son scenario, un grand film à n'en pas douter.
Abandonnant le néo-réalisme italien pour des films un poil plus onirique, Federico Fellini signe avec "Huit et demi" une sorte d'autobiographie dans laquelle il traite à la fois de son métier de cinéaste en mettant en rapport des événements de son enfance. Ainsi, en plus de séquences nostalgiques quant au temps qui passe, on a le droit à une vive critique de la société cinématographique italienne, un peu à contre courant de la critique des soirées mondaines de "La Dolce Vita". Quoi que la véritable puissance du film réside surtout dans son ambiance nostalgique, dans laquelle le personnage de Guido, interprété par Marcello Mastroianni et alter-ego de Fellini, erre sur les plateau de tournage, dans l'hôtel de la station balnéaire ou il est censé travailler sur son film, entouré de ses producteurs, acteurs, de sa femme, sans but précis. "Huit et demi" est un film sur la dépression. La dépression d'un cinéaste las et fatigué de remplir les mêmes conditions pour réaliser ses films, en côtoyant des êtres pingres, soucieux de leur popularité au sein du business. C'est un véritable coup de gueule que lance Fellini avec ce "Huit et demi", dans lequel il clame son dégoût concernant les liens sociaux effectués dans l'industrie cinématographique, et la capacité d'autodestruction qu'il procure. Toutefois, les plus belles scènes sont celles des souvenirs de Guido, qui possèdent une véritable âme et un grand sentiment nostalgique qui touche directement le spectateur. Du moins, c'est à ces scènes que j'ai été le plus sensible, dans lesquelles la réalité côtoie le rêve. Car "Huit et demi" fonctionne comme un rêve éveillé, dans lequel le spectateur se promène et suit les états d'âme du personnage principal, tandis que la comédie humaine bat son plein aux alentours. "Huit et demi" est une oeuvre majeure de Fellini, sorte d'oeuvre testamentaire, de plaidoyer, et de coffre à souvenirs. Un film poétique et nostalgique réalisé par une main de maître.
1963 : Fellini présente 8 1/2. Le tournage lui offre une grande liberté grâce au succès critique de La Dolce Vita. Fellini peut donc laisser libre court à cette imagination débridée et baroque qui fit la patte de son cinéma post-néoréaliste. Résultat : Huit et Demi laissa beaucoup de monde sur le carreau, peu à l'aise avec un film si radical que cette oeuvre. On en a souvent parlé comme une sorte d'Art Poétique fellinien, de mise en oeuvre théorique des moyens immenses de ce génie qu'était Fellini. C'est en quelque sorte vrai, mais le film ne doit pas être réduit à cela. Huit et Demi est une expérience incroyable, proche d'une sorte de cinéma total. Il convoie dans ses projections, ses fantasmes un sens plastique, une harmonie musicale, un sens du rythme, de la poésie, de l'emphase lyrique. Déclaration d'amour au cinéma, à la création, à l'art, aux femmes (il dirige ici l'un des plus beaux castings féminins qu'on ait pu voir), 8 1/2 est un chef-d'oeuvre intemporel malgré ses 46 ans, et l'une des expériences cinématographiques les plus marquantes qui aient jamais été offertes.
La première demi-heure est fantastique, ensuite petit coup de mou et on est reparti pour une dernière partie incroyable. Les scènes rêvées, fantasmées ou de souvenirs sont filmés de manière géniale avec une frénésie de mouvements, de paroles et de musiques (en plus je trouve que le cinéma de Fellini est mieux en noir et blanc). Une oeuvre drôle et profonde en même temps. Mastroianni est sobre et les vrais stars du film sont les actrices.
Pfff....J'vois bien le délire de la mise en abyme du cinéma de Fellini,j'vois bien qu'il sait très bien filmer avec une élégance qu'il le caractérise tant et créer de belles scènes oniriques.Mais dés qu'il sort des rêves/fantasmes de Mastroianni et qu'on se retrouve dans les petits soucis du héros,on nage dans l'ennui.Jusqu'à s'y noyer...
C’est un voyage dans son cerveau de metteur en scène que nous propose Frederico Fellini. Ce voyage nous est proposé dans son style bien particulier où se mélangent réalité et onirisme. Tout à la fois démiurge et marionnette Fellini nous livre les tourments qui l’envahissent quand il doit faire face à toutes ses obligations alors que l’inspiration lui fait défaut. Son univers déstructuré fait appel à l’imaginaire du spectateur qui doit être un minimum en phase avec le sien pour être agréable. Tout le décorum du cinéma italien est convoqué , du producteur éternellement insatisfait jusqu’aux starlettes en quête de rôle en passant par le critique intellectuel démoralisant un Frederico qui n’en a pas besoin. Face à tous ses problèmes liés aux affres de la création, Fellini fait appel à ses parents morts ou à l’édredon douillet de son enfance quand il était encore le centre de l’attention des femmes chargées de son éducation. Double de Fellini, Mastroianni apporte à ce rôle très lourd sa candeur teintée d’une sensualité nonchalante. Le procédé de narration est un peu difficile à suivre sur deux heures ce qui n’enlève rien au génie de l’auteur qui entend aller jusqu’au bout de ses fantasmes.
Dés le début, prisonnier dans sa voiture au milieu dun embouteillage monstre, Guido (Mastroianni) sévade dans le monde du rêve pour mieux aller à lessentiel. Son entourage lui parle sans cesse du film de science fiction quil ne sait pas comment terminer, car en panne dinspiration créatrice. Alors Guido flotte entre le réel où il veut se retrouver avec sa femme sans perdre sa maîtresse, le passé avec léveil sexuel auprès dune énorme matronne revêche et limaginaire où il est maître dun harem. Fellini circus (les personnages de son imaginaire) et son entourage (les personnages du réel) seront conviés à une gigantesque ronde finale Avec son style foisonnant et cumulatif, Fellini signe le plus grand film consacré à la création artistique. 8 ½ est son chef duvre et certainement un des grands films du vingtième siècle. Chaque vision apporte des touches supplémentaires à cette lecture multiforme (religieuse, psychanalytique, artistique). La légende dit que Fellini ne trouvant pas de titre lappela ainsi car il avait déjà réalisé 7 longs métrages et un sketch (un demi). En tous les cas voici un film qui appartient déjà à lhistoire du cinéma.