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Un visiteur
3,0
Publiée le 6 janvier 2018
Ascenseur pour l’échafaud occupe une place bien à lui dans l’histoire du cinéma. À cause de quoi au juste? Le scénario ? Plutôt banal : Deux amants qui manigance le meurtre du mari et qui finalement se font prendre par l’enquêteur. La réalisation de Louis Malle? Tout aussi ordinaire, tant à l’image qu’au niveau de la direction des comédiens. Jeanne Moreau est égale à elle-même. On la sent vivre de l’intérieur mais demeure impassible du visage et recto tono dans le débit. Maurice Ronet manque de panache et les deux jeunes bohèmes sonnent aussi faux l’un que l’autre. Tellement que toute la trame qui les concerne manque totalement de crédibilité. Même le bon vieux Lino Ventura semble se demander qu’est-ce qu’il est venu faire dans cette galère. Que reste-t-il donc de cette œuvre ? La trame musicale signée Miles Davis, bien sûr. Les amateurs de jazz s’entendent sur l’incidence qu’a eu Ascenseur sur l’échafaud sur le parcours artistique de Miles Davis. Le fait de partir de séquences musicales simples plutôt que de thèmes aurait inspiré la création de Kind of Blue paru en 59 et reconnu comme une œuvre phare de la musique contemporaine. Dans le cas de Louis Malle, il a 25 ans et ce film est son premier long métrage de fiction. Malgré les faiblesses mentionnées ci haut, on peut quand même percevoir chez le lui une certaine audace qui lui permettra de développer son propre langage cinématographique.
Un très bon thriller avant la lettre qui nous scotche sur notre fauteuil. Superbes photos de la nuit parisienne sous la pluie battante, superbe musique (Miles Davis). Il y a quand même un problème au niveau de la direction d'acteurs, le couple de petits jeunes joue mal, alors qu'à l'inverse Lino Ventura et Charles Denner qui ont des rôles secondaires jouent très bien. Malgré ses petites imperfections ce film mérite d'être considéré comme un classique !
Ascenseur pour l’échafaud est un premier vrai film pour Louis Malle, qui frappa fort alors. Il frappa fort déjà par la qualité formelle du film. Pour le coup, moi qui dis souvent que la musique est trop généralement un élément accessoire des vieux films, là elle est réellement bien exploitée, elle est originale, et elle est un vrai personnage du film. Là c’est très appréciable, et on sent la patte d’un grand compositeur en plus. Mais Louis Malle développe aussi une vraie mise en scène, originale, audacieuse, exploitant fort bien les éléments du film. Avec beaucoup de finesse il orchestre des plans travaillés, recherchés, et toujours intelligents. Par de nombreux côté j’ai retrouvé un peu d’Hitchcock dans la mise en scène, mais pour autant Malle impose un style plus âpre, qui convient par ailleurs tout à fait au métrage. Un peu faible peut-être sur les décors, néanmoins formellement Ascenseur pour l’échafaud à d’évidentes qualités qui compensent largement. Le casting est remarquable. En particulier Maurice Ronet, qui n’apparait finalement pas beaucoup, mais qui impose un charisme impressionnant, et fait vraiment forte impression, notamment dans le début du film. Même si les autres acteurs sont solides, notamment Jeanne Moreau, elle aussi très attrayante dans les scènes où elle apparait, et Lino Ventura dans un petit rôle, pour autant c’est bien Ronet qui à mon sens s’impose le mieux. Le scénario est très intelligent. Doté d’une sorte de double narration, le film échappe à la linéarité, déconcerte parfois par des ruptures très sèches, et il se dégage du métrage une impression d’audace, de modernité, de vraie volonté d’originalité, et j’aime beaucoup cela. Trop souvent les films, a fortiori dans ce registre-là ne se mouille pas trop et propose une narration classique et rassurante. Là c’est culotté, mais en plus ça fonctionne bien ! Et c’est heureux car sinon ça aurait pu donner n’importe quoi. En sommes Ascenseur pour l’échafaud est un classique qui pour le coup mérite son titre. Je n’irai pas jusqu’à le considérer comme un chef-d’œuvre, mais très clairement c’est un excellent métrage, qui mérite la découverte, car il a du culot et pas que ! 4.5
Cet excellent thriller réalisé par Louis Malle en 1958 n'a pas pris une ride, il nous offre une magnifique photographie de nuit de Paris. Ce film réunit un duo d'acteurs et de voix extraordinaires ; la beauté de Jeanne Moreau et la sensualité de Maurice Ronet font merveille. A l'affiche également, Lino Ventura que l'on voit peu, reste néanmoins extrêmement efficace. L'autre atout majeur de ce chef d'œuvre est la trompette magique du fantastique jazzman Miles Davis. La bande originale a reçu le Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros en hommage au musicien qui joue en live sur les images du film.
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4,0
Publiée le 11 septembre 2018
En 1958, un vent de fraicheur commence à souffler sur le cinèma français! Quelques jeunes cinèastes, qui s'ètaient dèjà illustrès au cours des annèes prècèdentes dans la critique cinèmatographique, font leurs premières armes en tant que rèalisateurs! Leur travail va très rapidement faire boule de neige et entraîner à leur suite une plèiade de jeunes auteurs, tous plus douès les uns que les autres, et qui constitueront ce qu'on appelè la « Nouvelle Vague » . En 58 sort "Ascenseur pour l'èchafaud", premier long-mètrage de Louis Malle, ex-assistant de Robert Bresson, adaptè par Roger Nimier du roman de Noël Calef! Ce grand classique est l'exemple type d'un bon cinèma policier mais reste surtout cèlèbre pour la musique de jazz choisie pour l'accompagnement! Pour ce film, Malle choisit Miles Davis! Elle fut improvisèe sur l'image par ce dernier, Kenny Clarke, Barney Wilen, Renè Urtreger et Pierre Michelot! Mythique! Rajoutez y le clignotement des nèons puis le profond dèsarroi de Jeanne Moreau qui dèambule dans les rues de la capitale à la recherche de Maurice Ronet et vous obtenez ce qu'on faisait de mieux à l'èpoque! Un essentiel...
Le parcours dans le cinéma français de Louis Malle est assez atypique. Réalisateur reconnu à différentes époques de sa carrière mais échappant à toute tentative de classification que ce soit à travers l'appartenance à un mouvement ou l'expression d'un style immédiatement identifiable, Louis Malle déroute quelque peu. « Ascenseur pour l’échafaud », son premier long métrage de fiction, exercice de style d’un jeune prodige de 25 ans tout juste auréolé de sa Palme d’or à Cannes pour « Le monde du silence » (1955), procède d’une volonté de bouleverser les codes du film noir qui pourrait le désigner au vu de certains de ses partis-pris de mise en scène comme le précurseur de La Nouvelle Vague, mouvement qui ne le reconnaitra jamais parmi les siens ayant à sa tête des jeunes turcs à l'ego "correctement" surdimensionné. Le couple formé par Jeanne Moreau et Maurice Ronet est dans la pure lignée de ceux tout aussi infernaux d' "Assurance sur la mort" (Billy Wilder en 1944) ou du "Facteur sonne toujours deux fois" ' (Tay Garnett en 1946, Bob Rafelson en 1981). La grande différence étant que Louis Malle et son ami Roger Nimier (scénariste associé) ont choisi en adaptant un roman de Noël Calef de ne rien nous livrer de ce qui a pu amener ces deux là à décider que la mort du mari gênant était la seule issue possible à l'accomplissement plein et entier de leur passion. Rien de leur lien charnel devenu malsain ne nous sera donc expliqué, les deux amants nous étant présentés séparément au moment de l'accomplissement de leur crime libératoire. Jamais en présence l'un de l'autre, c'est au spectateur à travers l'attente et la voix off de Jeanne Moreau de se faire sa propre idée de l'univers passionnel des deux amants criminels. Si ce choix narratif permet à Malle de donner le ton distancié qui caractérise le film, renforcé par la photographie d'Henri Decae et la fameuse musique de Miles Davis, il le laisse trop court face au déroulement de l'intrigue, obligé de trouver un relai un peu mécanique dans l'aventure de deux jeunes tourteraux inconscients dans l'esprit des "Amants de la nuit" de Nicholas Ray (1949). Cette intrigue secondaire occupe au final une place prépondérante, le problème étant que Georges Poujouly et Yori Bertin assez peu charismatiques, nous frustrent très rapidement de ce qui se passe dans l'ascenseur devenu souricière, où se débat un Maurice Ronet très crédible en ancien para reconverti en homme de main puis amant criminel. C'est sans doute ici la réelle faiblesse du film qui manque un peu de ressort dramatique alors qu'il entend nager dans les eaux troubles du film noir. Reste les déambulations captivantes de Jeanne Moreau, sensuelle comme jamais, dans les rues de Paris sous les solos de trompette languissants de Miles Davis que personne n'aura oubliées. On peut donc parler d'un exercice de style esthétique parfaitement réussi qui s'essouffle sur la durée après une entrée en matière époustouflante, faute de relance dramatique suffisante. Ce sera un peu le défaut permanent de Louis Malle de ne donner qu'en de très rares occasions le sentiment d'aller au bout de ses intentions ("Atlantic City", "Au revoir les enfants").
Un "Ascenseur" récompensé (1958) par le Prix Louis-Delluc qui, soyons honnêtes, a pas mal vieilli - et qui pâtit de sa très mauvaise interprétation de certains rôles (Poujouly, et sa jeune maîtresse de fiction, tout particulièrement). Mais il reste le magnifique Ronet, et, dans une moindre mesure, la (alors) belle Moreau. La nostalgie aidant, on passe sur les approximations d'intrigue, et on admire le cadre, et l'ambiance, en général, de cette affaire de manipulation d'un ancien d'Indochine par une (a)mante(religieuse), pour la débarrasser d'un mari très riche, âgé, et donc encombrant - compliquée sur l'air du Destin....
"Ascenseur pour l'échafaud" est un film étrange, du fait de l'écart créé entre l'intérêt d'une mise en scène originale et un scénario pas toujours bien exploité. Au final, une fois l'enquête terminée et une morale qui prend le pas sur des personnages globalement antipathiques, on se dit "tout ça pour ça" : à quoi bon filmer Jeanne Moreau en train de déambuler dans Paris pour rechercher son mari bêtement coincé dans un ascenseur, une situation particulière dont Malle ne sait pas quoi faire en tentant désespérément d'injecter de la fiction, pour parvenir à l'issue la plus consensuelle ? Le film déçoit parce qu'en partant d'une écriture originale, il aboutit à un résultat prévisible et fade. Son récit fonctionne surtout dans sa partie qui s'attarde sur les jeunes Louis et Véronique, embarqués dans une fuite vertigineuse et auto-destructrice, conséquence d'une volonté de jouer avec le feu dont la meilleure représentation se situe dans les scènes du motel, faites de fausse décontraction et de suspense. Le film séduit véritablement par de belles idées formelles (voix-off de Moreau; la scène de l’interrogatoire avec le suspect dans une lumière d'un blanc perçant et les inspecteurs dans le noir) et par une volonté de filmer des acteurs dans la rue, qui influera certains cinéastes de la Nouvelle Vague. Impeccablement interprété, "Ascenseur pour l'échafaud" peine donc à pleinement incarner ses ambitions de mise en scène sur la durée en préférant boucler son affaire criminelle et aboutir à un discours peu convaincant du genre "on n'échappe pas à son destin".
Premier long-métrage pour Louis Malle (Zazie dans le métro - 1960) qui signe par la même occasion une œuvre mémorable et qui reste encore aujourd’hui l’un des films les plus importants de sa filmographie. Alors qu’il démarrait de façon plutôt banale avec un crime passionnel (un homme assassine froidement son patron avec l’aide de sa femme dont il est l’amant), finalement le film ne va cesser d’aller de surprise en surprise, nous dévoilant continuellement bon nombre de twists au grès des nombreux protagonistes présents. Louis Malle nous tient constamment en haleine, entre Maurice Ronet, coincé dans l’ascenseur et Jeanne Moreau partie à sa recherche, sans oublier le jeune couple qui ne cesse de s’attirer des ennuis et puis il y a aussi Lino Ventura en commissaire de police qui met son nez partout. Une première œuvre remarquable et qui, plus de cinquante ans après, n’a pas pris une ride.
Sans doute le fait de m'être infligé une purge innommable juste avant a-t-il rendu cet Ascenseur encore meilleur...Ou même pas, peut-être qu'Ascenseur pour l'échafaud est un réel chef d'oeuvre en soi. Pour un premier long métrage de fiction tourné à 25 ans, on ne peut que rester ébahi devant tant de maîtrise et de talent. Réussissant une synthèse remarquable entre le polar américain des années 40 et le réalisme poétique à la française, annonçant également la Nouvelle Vague, Ascenseur pour l'échafaud marque la naissance d'un réalisateur de génie, Louis Malle... qui n'a pas vraiment confirmé par la suite ; en tout cas, il ne retrouvera plus ce niveau d'excellence. L'image est splendide et tout a été dit sur la musique de Miles Davis (lui aussi dans sa meilleure période). On a même droit à l'immense Lino Ventura en cerise sur le gâteau. Mais le fin du fin, ce sont les travellings sur Jeanne Moreau, Jeanne Moreau passionnée intérieurement et froide dehors, stylée et arrogante, inquiète et ennuyée : so chic, so Parisienne ! Un film d'une élégance et d'une classe folles.
Premier long-métrage de fiction de Louis Malle, ce film bénéficie d'un scénario digne des plus grands films noirs américains de l'époque où tout est d'une mécanique qui ne laisse pas au héros une chance de s'en sortir. L'idée de l'assassin coincé dans l'ascenseur est géniale et pourrait faire un film à elle-seule. Maurice Ronet est excellent.
Un film noir à la française, dans l'idée on pourrait trouver ça idiot mais avec Ascenseur pour l'échafaud, il faut remarquer que c'est très réussi. Le scénario est captivant et bien ficelé, jamais je n'ai pu prévoir ce qui allait se passer. La mise en scène est aussi très réussie, tout comme l'ambiance assez étrange qui accompagne le film, ambiance renforce par la musique de Miles Davis. Les acteurs sont tous bons, même si c'est le trio principal Jeanne Moreau/Maurice Ronet/Lino Ventura (dans un rôle de flic coriace) qui crève le plus l'écran. Un bon petit polar à la française en bref.
Cela faisait un moment que je souhaitais voir "Ascenseur pour échafaud" dont je connaissais déjà l'excellente bande musicale composée et interprétée par le jazzman Miles Davis. La B.O. est finalement ce qu'il y a de meilleur dans ce long métrage de Louis Malle qui m'a déçu. Si le scénario, dans les grandes lignes, est plein de promesses, le détail s'avère décevant et pas si bien ficelé que ça. Ce potentiel de départ est gâché par une double intrigue qui s'entrecroise assez maladroitement. La mise en scène de Louis Malle est correct mais le cinéaste français n'insuffle pas à son histoire l'ambiance sombre et nocturne que l'on été en droit de s'attendre. Résultat sympathique pour une première oeuvre mais non aboutie.
Quelques plans très réussis et des acteurs excellents, pour un traitement en-dessous de ce qu'aurait mérité un tel scénario. On ne peut s'empêcher de se demander ce qu'aurait donné le film dans les mains d'Hitchcock. Car le scénario machiavélique, sur l'ironie du sort, est d'une intelligence et d'une finesse rares.
C'est le film qui a fait connaître Louis Malle. Il s'agit d'un bon film noir avec l'excellente musique de Miles Davis. il a un peu vieilli mais cela reste un classique.