Malgré sa lenteur, ce film est un bijou d'élégance. Un noir et blanc magnifique , particulièrement soigné. On aime Paris. On aime J Moreau qui déambule dans les rues. On aime Ronet qui se retrouve coincé dans l’ascenseur. On adore découvrir Ventura, Denner, Brialy qui n'ont pas encore acquis leurs statuts de célébrité à l'inverse de Moreau et Ronet . Les deux jeunes petits cons joués par Georges Poujouly et Yori Bertin manquent de crédibilité. Je n'ai pas accroché une seule seconde à la scène du suicide. Tout comme je n'ai pas accroché à la soirée improvisé dans le motel. Que deux vieux finissent la soirée avec deux petits jeunes en vadrouille m'a semblé irréel. Mais cela ne suffit pas pour rendre le film insipide. C'est élégant, soigné, magnifiquement illustré par la musique de Miles Davis. Un opéra .
Le film le plus jazz de tous les temps! Je vais pas faire le journaleux, j'ajoute juste: Maurice Ronet, Jeanne Moreau, Linon Ventura et Miles Davis... Un chef d'oeuvre!
Ce n'est vraiment pas de gaieté de cœur que je mets cette note, tant ce film avait un potentiel immense mais s'est heurté à ses défauts qui le rendent tristement lassant. Malgré une intrigue prometteuse, le scénario se dévoile dans une banalité qui n'arrive pas à convaincre. La prestation des acteurs est triste, monotone et manque cruellement de vie. Seul Ventura semble essayer de mettre le cœur à l'ouvrage, mais le mal est déjà fait, ses brèves apparitions, assez tardives dans le film, ne suffisent pas pour le sauver. Le cheminement psychologique des personnages est bien mal écrit, entre incohérence totale ou comportement irréalistes, mené par un scénario bancale, mais qui arrive cependant à nous donner une lueur d'espoir lors du dénouement, qui hélas ne suffit pas à oublier le reste du film. J'en retiens un arrière gout de bâclé, et surtout un cruel manque de conviction dans le jeu d'acteur, qui aurait pu faire de ce film monotone un vrai chef d'oeuvre.
C'est avant tout pour la musique que je me suis intéressé à ce film. Je la connaissais avant, et je n'ai pas été déçu de la retrouver, s'ancrant harmonieusement avec l'intrigue et des scènes "sans actions", descriptives et psychologiques, en tout cas, hautement esthétiques, de part les plans de Paris la nuit, le noir et blanc, les expressions faciales de Jeanne Moreau, et la trompette de Miles Davis. L'intrigue, elle, est étonnamment fine, on la comprend et la devine petit à petit. Le spectateur, pour une fois, n'est pas pris pour un imbécile. Sinon, le personnage principal, Julien Tavernier, même si il est proche du "personnage blanc" par son manque d'émotions manifestes et son self-contrôle, nous est rendu très empathique, et on ne peut que s'indigner par la conduite des deux jeunes gens qui volent sa voiture. On n'a pas une fin happy-end, pas une fin moraliste (enfin pas trop), pas une fin révélations, mais une fin qui est juste, qui est vrai, ce qui fait plaisir à voir. Un film à voir un soir de solitude, pour en tirer toute sa quintessence.