Jaume Collet-Serra livre un thriller efficace, à la fois haletant, déroutant et violent, qui flirte très souvent avec le film d'épouvante. Le jeune réalisateur espagnol, qui avait été découvert avec le très moyen "La maison de cire", avait déjà fait preuve à cette occasion d'un certain savoir-faire derrière la caméra, et d'un soin habile pour ses images, malgré un film d'horreur pas franchement bon, mais plein de bonnes idées. Ici, il garde le meilleur de ce qu'il avait sû montrer, et y ajoute plus de rigueur, une atmosphère encore plus réussie, souvent pesante et dérangeante, et s'appuie surtout sur un scénario nettement plus solide, construit sur les cendres du mythe de la famille modèle américaine, et des interprétations plus convaincantes. Notamment celle de la jeune Isabelle Furhman, qui donne vie avec brio et perversité à l'angoissante Esther. Son personnage, centre de toute l'intrigue, est, cela va sans dire, l'attraction numéro 1 de cette production. Et comme il est bien construit, avec énormément d'ambiguïté et de malice, et qu'il est bien joué, le film tient donc la route. Dans le cas présent, le tour de force réside bien sûr dans le fait de réussir à représenté un comportement extrêmement étrange, digne d'un adulte manipulateur et dérangé, sous une apparence enfantine et innocente, et de faire monter le suspense crescendo avec ça jusqu'a la révélation finale. Qui d'ailleurs peut paraître tirée par les cheveux, même si elle offre un gros coup de théâtre, complètement innatendu. Si certains l'à trouveront un peu déconcertante et lui accorderont peu de crédit, d'autres pourront sans doute l'à trouvée affreusement jubilatoire. En tout cas, "Esther" réserve quelques bons petits moments de tension, mais aussi, en malheureuse contre-partie, de petites longueurs, notamment dans la première partie, et de des clichés évitables dans ses effets pour faire monter la frayeur. Mais cela reste une vraie bonne surprise, que les amateurs de film de genre apprécieront.