La première fois que j'ais vu "Black Swan", j'avais pas tout dit, ce venait juste de voir "Requiem for a dream" de Darren Aronofsky, qui était déjà une énorme surprise et un drame aussi puissant qu'un uppercut en plein menton avec une histoire dramatique, choquante et captivante ainsi qu'une thème haletant signé Clint Mansell. Mais avec Black Swan, Darren Aronofsky revient une fois de plus en traitant cette fois-ci une autre forme d'obsession après la drogue dans "Requiem for a dream", et le catch dans "The Wrestler" qu'il faut que je vois un de ces quatre. Tout d'abord l'histoire ici est simple : Nina, une jeune danseuse classique persévérante, innocente et sérieuse mais fragile se surmène pour décrocher le rôle de sa vie dans la pièce ô combien connue et reconnue de Tchaïkovski, mais ici Aronofsky traite le thème de la folie grandissante par la quête de la perfection, ce que cherche Nina et cette obsession va la conduire inexorablement à la folie. Lorsqu'elle obtient le rôle, sa folie se développe encore et encore, sans aller trop vite ou trop lentement et évolue dans plusieurs scènes à la fois glauque et saisissante
comme celle ou elle s'imagine avoir des relations sexuelles avec Lyly, ce qui nous permet de découvrir sa schizophrénie qui vient s'ajouter à son stress et à son rêve obsessionnelle d'être la perfection dans le cygne noir
.
Et après avoir vu la croissance et l'évolution persistante et très abouti de la folie chez Nina, on peux très vite en conclure que Darren Aronofsky adore ce qui est glauque et dérangeant et qu'avec lui, ça fonctionne à merveille. Au départ les hallucinations commencent doucement, mais prennent de l'ampleur, fait perdre la tête à la pauvre Nina qui finira finalement par devenir ce qu'elle voulait être, à s'imaginer dans la pièce musical du lac des cygnes en prenant la place du cygne noir ou elle est encore prit au dépourvu par ses hallucinations et sa folie qui la gagne définitivement.
Natalie Portman, était juste grandiose, affolante de réalisme et de démence dans son rôle, mais aussi douée de grâce lorsqu'elle effectuait les pas de danse, son travail est juste remarquable et elle méritait largement l'oscar de la meilleure actrice lors de la sortie du film et ses autres récompense. Vincent Cassel, notre "Mesrine", était lui aussi superbe dans le rôle d'un professeur de danse aussi exigeant que malsain :
quand on le voit embrasser ou toucher physiquement Nina pour la pousser à devenir le cygne noir, on comprend un peu d'ou lui vient l'acharnement de la danseuse
. Mila Kunis, que je ne connais absolument pas, était elle aussi excellente dans son second rôle de Lyly, une fêtarde talentueuse en qui Nina voit le cygne noir mais aussi une rivale qui ne va pas arranger les choses hélas.
On retrouve Clint Mansell à la musique, collaborateur d'Aronofsky et qui réalise ici une bande-son s'emboîtant superbement avec l'atmosphère éloigné de la réalité autour duquel tourne Nina. Quand au grand final, c'est juste sublime
Nina devient littéralement le signe blanc qui se suicide pour mettre fin à ses souffrances, alors qu'elle s'était poignardé au ventre dans le même temps, ce qui nous laisse sur une fin aussi ingénieuse que transperçant, on imagine sans mal comment ça a terminé pour la reine des cygnes
. Le seul défaut que j'aurais à donner à ce film c'est que parfois, le film en fait un peu trop pour être dérangeant
comme la scène ou Nina est dans le train et ou un vieillard s'amuse à la mater et à se toucher en même temps, ça c'était vraiment pas nécessaire.
Mais sinon, difficile de redire grand chose de Black Swan : l'oeuvre le plus abouti de Darren Aronofsky jusqu'à aujourd'hui, j'en attend beaucoup de "Noé" après avoir revu ce film sur France 4.