De quoi ça parle ?
Antoine Bellefond, procureur, n’épargne pas les criminels qui croisent sa route. Jusqu’à ce que l’un d’eux, innocent, se suicide en plein tribunal. Choqué, Bellefond décide de mettre sa carrière en pause... Mais sa nièce, qu’il n’a pas vue depuis des années, l’appelle à l’aide : son père, le beau-frère d’Antoine, a été arrêté pour meurtre et refuse de se défendre alors qu’elle est convaincue de son innocence.
Bellefond, aussi professeur en droit pénal, retourne dans son village natal, accompagné de trois de ses meilleurs étudiants pour élucider ce mystère, renouer avec son passé et se réconcilier avec sa famille.
Mardi 18 octobre à 21h10 sur France 3
C'est avec qui ?
Après Meurtres en Lorraine, un épisode de la saison 4 de L'Art du crime, et plus récemment Pour l'honneur d'un fils, qui a fait le buzz et a beaucoup amusé les internautes, Stéphane Bern est de retour en tant que comédien avec Bellefond, un unitaire policier dont il est la star.
Aux côtés de l'animateur devenu acteur qui campe le procureur Antoine Bellefond, les téléspectateurs de France 3 retrouveront Anne Caillon (Demain nous appartient) dans le rôle de la commandante Audrey Passereau, flic en charge de l'enquête et ancienne connaissance du héros.
Tandis qu'Alexandra Vandernoot (Ici tout commence), Arnaud Binard (La Dernière Vague), Mélanie Robert (Un Si Grand Soleil), et Jean-Marie Winling (Nicolas le Floch, Balthazar) interprètent respectivement la soeur, le beau-frère, la nièce et le père de Bellefond.
Une très jolie distribution que viennent compléter trois jeunes acteurs de talent que l'on retrouve dans la peau des étudiants du procureur, qui vont lui prêter main-forte : Wendy Nieto (Ils étaient 10, Le Code), Oscar Berthe (J'ai menti) et Julia Oberlinkels (Vortex).
Ça vaut le coup d'oeil ?
Sur le papier, Bellefond, pensé comme un pilote voué à devenir une série en cas de succès, aurait presque des faux airs de Murder (le drama d'ABC porté par Viola Davis), avec son professeur de droit qui s'entoure de ses meilleurs étudiants pour mener l'enquête.
Mais, évidemment, le résultat est assez loin des aventures d'Annalise Keating. Et se rapproche davantage des fictions policières sans grande ambition que France 3 diffuse à longueur d'année.
Passées les premières séquences, qui s'intéressent au drame qui a poussé Antoine Bellefond, autrefois procureur réputé, à mettre sa carrière entre parenthèses et à se concentrer sur son job d'enseignant en droit pénal à la fac, le téléfilm d'Emilie et Sarah Barbault déploie une intrigue tout ce qu'il y a de plus classique, qui peine à réellement nous passionner. Même si l'enquête touche de près le héros puisque c'est son beau-frère qu'il est chargé d'innocenter.
Pourtant, avec ses paysages drômois ensoleillés, ses tensions familiales et ses secrets sur fond d'histoires d'amour contrariées, Bellefond devrait facilement contenter les amateurs de la collection à succès "Meurtres à...". D'autant plus que ce pilote s'apparente à un opus plutôt très haut de gamme, tant il met en scène un casting de choix.
Bien connus du grand public, Alexandra Vandernoot, Anne Caillon, Jean-Marie Winling, Arnaud Binard, Mélanie Robert, ou encore Juliette Plumecocq-Mech (Peur sur le lac) en gérante de bar grande gueule, sont tous au diapason et s'en sortent avec les honneurs.
Et l'on regrette qu'Anne Caillon, qui signe son retour à l'écran huit mois après son départ de Demain nous appartient, n'ait pas davantage de scènes dans le rôle de cette ex de Bellefond qu'il retrouve en remettant les pieds dans son village natal.
Camille, Kevin et Farima, les trois "stagiaires" du héros, sont quant à eux impeccablement incarnés par Wendy Nieto, Oscar Berthe et Julia Oberlinkels, qui s'imposent comme des talents à suivre de près. Et leur trio d'étudiants en droit - la première veut devenir avocate, le second magistrat et la dernière flic - est certainement la seule vraie bonne idée du scénario, qui offre un peu d'humour et de surprise à l'ensemble.
Car si on aime plutôt le choc des cultures qui naît des scènes où le côté sobre et rigide du procureur se frotte à la décontraction, à la jeunesse et à la légèreté de ses stagiaires, il s'agit bien des seules séquences où Stéphane Bern s'en sort à peu près convenablement.
Pourtant un peu plus crédible en procureur et enquêteur qu'en ancien pilote de chasse dans son précédent téléfilm, l'animateur de Secrets d'Histoire manque cruellement de naturel lorsqu'il récite ses répliques. À l'image de la séquence introductive du téléfilm, qui le voit se lancer dans un plaidoyer tout bonnement ridicule en plein tribunal, qui vient tutoyer les meilleurs moments de Jean-Luc Reichmann dans Léo Matteï.
Et on ne parle même pas des flashs et autres "astuces" de réalisation qui sont censées traduire la blessure qui hante Antoine, qui ne se remet pas de l'erreur judiciaire qu'il a commise et qui a coûté la vie à un innocent. Une masterclass dans l'art de la justesse et de la finesse, vraiment.
Bref, si Bellefond n'a rien de honteux en soi et trouvera certainement son public, ce pilote de série policière devrait surtout ravir les détracteurs de Stéphane Bern, qui trouveront sûrement de quoi s'amuser après la fameuse scène de l'attaque au drone dans Pour l'honneur d'un fils.
Et rappelle que comédien est un métier et que l'ami des têtes couronnées est bien meilleur lorsqu'il dépoussière l'Histoire et commente les mariages princiers.