De quoi ça parle ?
Miskina c'est l'histoire de Fara, 30 ans. Sans appart, sans boulot, sans mec, mais avec une forte myopie. Quand ta grand-mère, ta mère et ta sœur sont sur tes côtes H24, c’est qu’il est temps de se réveiller et de faire des choix.
Entre son meilleur pote qui est peut-être l’homme de sa vie et ce nouveau gars un peu perché qui tombe amoureux d’elle. Entre ménager sa mère encore bloquée sur le passé et renouer avec son père. Entre se voiler constamment la face et enfin affronter la vérité. Lorsque la vie ne cesse de vous mettre des claques, il faut se prendre en main et arrêter d’être une "miskina".
C’est avec qui ?
Après le succès de Forte, diffusé en exclusivité sur Prime Video pendant le confinement, Melha Bedia collabore à nouveau avec la plateforme de streaming sur son projet qui s’annonce le plus personnel à ce jour.
Elle s’entoure notamment de Xavier Lacaille devant et derrière l’écran. Shirine Boutella, vue dans Christmas Flow et Lupin, campe sa sœur. Cette dernière tombe sous le charme de Victor Belmondo, qui étonne et détonne. Quant à l’humoriste Hakim Jemili, il interprète un ami d’enfance de notre héroïne.
Une belle surprise
De Melha Bedia, on connaît surtout son attrait pour la comédie - que ce soit dans les films Forte et La très très grande classe ou dans la série Mike. Elle casse un peu cette image dans Miskina, qu’elle co-écrit avec Xavier Lacaille et Yoann Gromb, et qu’elle co-réalise. Une création originale et inspirée en grande partie de son histoire.
Elle apparaît pour la première fois comme Melha, pas "la sœur de", pas celle qui n’est là que pour faire rire. L’actrice est touchante dans le rôle de cette trentenaire perdue et incarne avec justesse une génération qui n’arrive pas à avancer.
Pas vraiment une comédie, ni vraiment un drame, Miskina rentrerait plutôt dans la case de la dramédie. C’est un morceau de vie, l’histoire d’une "galérienne" qui se cherche et qui va découvrir peu à peu qui elle est.
La série nous emmène de la région parisienne à la Kabylie et ses magnifiques décors, et nous fait découvrir toute une culture. De quoi nous faire penser à Ramy, série US toute aussi réussie qui suit un jeune américano-égyptien.
Alors oui, la série est parsemée de mots arabes, au même titre que le nom de la série - mais n’exclut jamais le spectateur qui ne comprend pas la langue. Cela mène d’ailleurs à des scènes plutôt amusantes, autour du personnage de Victor Belmondo notamment. Cela fait de Miskina une série rare dans le paysage audiovisuel actuel et ça fait du bien à voir.