De quoi ça parle ?
Dans une ville du Nord de la France, Thomas, pigiste au journal local, doit faire le portrait d'Usé, musicien atypique et ancien candidat à l'élection municipale. Tandis que les deux hommes apprennent à se connaître, ils découvrent, le corps inanimé de Jojo. Mais ce dernier ressuscite...
Une fantaisie libertaire et politique
8ème long métrage pour le réalisateur et scénariste Sébastien Betbeder. Après Marie et les naufragés, avec Vimala Pons, ou encore Le Voyage au Groenland, avec Thomas Scimeca, le cinéaste retrouve ce dernier pour une nouvelle comédie qui s'annonce loufoque et engagée.
En prenant ce point de départ de parler d'une personnalité qui s'est lancée dans la politique, en parallèle de la musique, Tout fout le camp a pour fil de conducteur de parler avant tout de personnes moins mises en lumière au cinéma. “Il me tenait à cœur de montrer ces êtres mis de côté et cette marginalité que je conçois dans la vie, comme dans le cinéma, comme pouvant se révéler une force, qui mérite attention, respect et même admiration”, explique Sébastien Betbeder dans le dossier de presse.
Le réalisateur revendique un esprit punk et un renversement des codes de la bourgeoisie : “Si le film fait écho à l’ambiance morose de ces dernières années, c’est pour mieux affirmer la possibilité d’un contre-pouvoir, l’espoir dans le collectif, dans l’excès et la désobéissance.” Par le prisme de la comédie, ce sont plusieurs sujets de société qu’il aborde, comme “la trahison de la gauche, l’abandon des classes populaires, la droitisation des esprits, les violences policières.”
Le plein de références...
Sébastien Betbeder avait en tête plusieurs influences pour Tout fout le camp. Tout d’abord deux films d’Alain Cavalier, Le Plein de super “pour la force d’un collectif” et Un étrange voyage “pour le récit en ligne claire et l’émotion incroyable qu’a produit chez moi sa découverte”. Il cite également Jacques Rivette, en particulier Le Pont du Nord et Haut bas fragile “pour ces personnages projetés dans un Paris désert où tout devient possible et qui fait naître le jeu.” Le réalisateur souhaitait mêler ces références cinéphiliques à des souvenirs d’un cinéma plus populaire auquel il est aussi très attaché, comme les comédies des années 1980 telles que Les Compères.
J’ai repensé à des films comme Bad Taste de Peter Jackson ou la trilogie Evil Dead de Sam Raimi
Quant à la figure du zombie qu’il convoque avec le personnage de Jojo, il est allé puiser dans le cinéma gore, “dans son aspect sale et amateur. J’aime l’humour malaisant et l’attirance/répulsion qu’il peut provoquer. J’ai replongé avec plaisir dans mes souvenirs d’adolescents et repensé à des films comme Bad Taste de Peter Jackson ou la trilogie Evil Dead de Sam Raimi. Je voulais retrouver cette esthétique du bricolage.”
Le casting du film est varié, avec des visages venus de la comédie d'auteur comme Thomas Scimeca, mais aussi le chanteur Usé (Nicolas Belvalette) dont c'est le premier rôle dans un long métrage, ou encore le comédien Jonathan Capdevielle, essentiellement vu sur les planches, et récemment à l'affiche de Jerk de Gisèle Vienne.
Tout fout le camp, écrit et réalisé par Sébastien Betbeder, sort au cinéma ce mercredi.