Vous incarnez Roxane Ascher, le nouveau personnage récurrent de la saison 2 d’HPI. Est-on venu vous chercher pour le rôle ou avez-vous passé des castings ?
Clotilde Hesme : Oui, j'ai passé des essais pour la série avec la réalisatrice des deux premiers épisodes, Mona Achache, et ces essais ont ensuite été visionnés par tous les autres. Ça permet de se présenter à tous les réalisateurs avec qui on va travailler par la suite. C'était super d'avoir la chance de travailler avec Mona, et je préfère passer des essais de manière générale, c'est plus rassurant pour tout le monde et on sait à quoi s'en tenir !
Aviez-vous regardé la première saison avant d’auditionner ?
Je n'avais pas vu tous les épisodes, mais je l'ai regardée oui, sur les conseils de mes neveux qui sont absolument fans. C'est génial d'avoir une série comme ça en France, où l'héroïne est à la fois drôle, intelligente et belle. Avoir un personnage de premier plan qui a toutes ces capacités-là, c'est rare. Et les dialogues sont tellement bien écrits et rythmés ! J'étais très heureuse qu'on me propose d'en faire partie.
Comment décririez-vous Roxane, une enquêtrice de l’IGPN qui va venir mettre son grain de sable entre Karadec (Mehdi Nebbou) et Morgane (Audrey Fleurot) ?
Elle n'hésite pas à changer de visage pour piéger les suspects lors de ses interrogatoires, mais ça fait partie de son travail, elle ne le fait pas avec de mauvaises intentions. C'est une femme très professionnelle, très rigoureuse, et qui ne se fait pas que des amis dans son métier. Elle fait un travail indispensable au fonctionnement de la police, et ne démérite pas au niveau du quotient intellectuel.
Après, elle n'a pas du tout les mêmes armes que le personnage de Morgane Alvaro ! On est sur une féminité absolument opposée, beaucoup plus austère - voire un peu psychorigide. Mais elle est touchante parce qu'il y a aussi quelque chose de vulnérable qui va se révéler au fur et à mesure, surtout parce que Karadec ne reste pas insensible à son charme. Je pense que ces deux-là se ressemblent un peu.
Ce qui est beau dans sa relation avec Morgane, c'est qu'il n'y a pas de rivalité de femmes au premier degré. Aujourd'hui, on n'a plus du tout envie de montrer des femmes liguées les unes contre les autres par des hommes. Là, il n'y a pas de rivalité parce qu'elles ne boxent pas dans la même catégorie. Même s'il y a des scènes où on s'amuse avec un côté un peu western dans les premiers épisodes, c'est vu à travers l'imaginaire de Morgane. On joue avec les codes.
Comment avez-vous composé ce personnage ? Nous savons très peu de choses d'elle lors de son apparition...
Roxane est ce genre de personne qui arrive à charmer l'ensemble de la DIPJ avec ses petites attentions, elle devient la petite amie parfaite... On n'ose jamais critiquer ce genre de personnes, et c'est très agaçant pour Morgane ! (rires) On avait en référence pour elle le film Le Mariage de mon meilleur ami, où de la même façon, on n'a pas du tout envie d'aimer le personnage de Cameron Diaz. Et puis on se rend compte que c'est la bonne copine, et que finalement l'histoire ne se joue pas là.
Je me dis que Roxane a construit toute sa confiance en elle dans le travail. C'est le genre de femme qui sacrifie entièrement sa vie pour son métier, et sa rencontre avec Karadec la déstabilise. On voit tout à coup en elle une certaine douceur, une maladresse même. Ce n'est pas ce genre de maîtresse-femme qui sait draguer : elle prend les devants, mais parce qu'elle est directe et franche, et ça déstabilise aussi Karadec.
Elle n'est pas du tout extravertie comme Morgane, elle a une certaine timidité, un côté un peu bizarre même, qui est amusant à composer. Il y a un contraste croissant entre les deux femmes qui est évident, mais c'est dans la sphère sentimentale et affective que Roxane se révèle vraiment.
Sans rien dévoiler de l’issue de la saison 2, Roxane est-elle amenée à durer dans la série ?
Je n'ai pas vu la fin de la saison 2, donc je ne peux rien vous en dire ! Pour l'instant, c'est en cours d'écriture et de développement, donc je n'en sais rien du tout. Pour l'instant, on fait découvrir ce personnage-là au public et après, on verra bien ce qui se passe.
J'ai toujours voulu faire des choses exigeantes qui soient aussi populaires, et là avec HPI on est servis !
C’est la première fois qu’on vous voit dans une comédie policière, mais aussi dans une série procédurale. Après votre rôle dans la série Arte Nona et ses filles, aviez-vous envie avec HPI mais aussi Lupin sur Netflix de vous ouvrir à plus de genres, plus de formats ?
Non, je n'ai jamais choisi de case. Par exemple, quand j'avais fait Amour Fou pour Arte avec Jérémie Rénier, c'était une série de genre, un thriller très jubilatoire à jouer, avec ce personnage de médecin psychopathe. Je n'ai pas le sentiment de m'enfermer dans un genre ou un autre.
C'est sûr qu'aujourd'hui avec les séries, ça nous permet de développer des personnages beaucoup plus sur la longueur. C'est la première fois que je travaille en série pour TF1, c'est certain, et je suis ravie parce que quand c'est une série d'une telle qualité, je n'ai pas du tout envie de refuser. J'ai toujours voulu faire des choses exigeantes qui soient aussi populaires, et là avec HPI on est servis !
Selon vous, comment s’explique le succès de la série ?
Il y a vraiment quelque chose d'inédit et d'inouï dans le personnage de cette femme, qui est porté magistralement par Audrey Fleurot. Elle est absolument géniale, je ne sais pas comment elle fait pour retenir tout ce qu'elle doit retenir, pour continuer à improviser tout le temps... Elle fait preuve d'une inventivité et d'une bonne humeur sur le plateau qui est vraiment géniale. C'est le propre des acteurs de théâtre, de Marie Denarnaud aussi, de Bruno Sanches... Il y a quelque chose d'extrêmement travaillé et de léger à la fois dans leur jeu.
Quels sont vos prochains projets ?
J'ai joué dans une pièce de théâtre, Stallone, qu'on va emmener au Canada et à New York à la rentrée après 130 dates en France, pour laquelle nous somme nommés aux Molières. J'ai également tourné pour Arte et Netflix un unitaire, Le Patient de Christophe Charrier, qui va sortir à l'automne.