De quoi ça parle ?
Dans les années 1960, Vivien, une jeune coiffeuse juive de la banlieue de Manchester, quitte tout pour partir à Londres à la recherche de son petit ami disparu. Par conviction et par amour, confrontée à la montée du mouvement fasciste en Grande-Bretagne, la jeune femme épouse la cause des activistes antinazis.
Ridley Road dès ce lundi 7 février à 21h20 sur CANAL+. Episodes vus : 2/4
C’est avec qui ?
Créée par Sarah Solemani d’après le roman éponyme écrit par Jo Bloom, Ridley Road repose sur les épaules d'Agnes O'Casey, une jeune actrice qui obtient ici son premier rôle en incarnant Vivien Epstein. Son amant disparu, pour qui elle est prête à prendre tous les risques, est quant à lui campé par Tom Varey, que nous avons précédemment pu voir dans No Offence.
Le comédien britannique Rory Kinnear, alias Bill Tanner dans la saga James Bond de Daniel Craig, prête ses traits à Colin Jordan, un personnage historique connu pour avoir été le fer de lance du mouvement néonazi britannique durant les années 60.
Eddie Marsan (V pour Vendetta, Mission Impossible III), Tracy-Ann Oberman (After Life), Samantha Spiro (Sex Education) et Will Keen (A la croisée des Mondes) viennent compléter le casting.
Ça vaut le coup d'œil ?
En adaptant le roman de Jo Bloom, Sarah Solemani, créatrice et scénariste de Ridley Road, s’empare d’un pan méconnu de l’Histoire britannique : la montée du néonazisme durant les années 60, avec à la clef, un thriller haletant et bien construit.
Cette mini-série en 4 épisodes suit Vivien Epstein, une jeune fille juive qui quitte son foyer aimant mais étouffant de Manchester pour se rendre à Londres en plein Swinging Sixties à la recherche de son petit-ami Jack Morris.
Sur place, elle découvre qu’il est en réalité espion pour un groupe secret d'activistes juifs antifascistes dirigé par Soly, l'oncle de la jeune femme, et qu’il a infiltré le National Socialist Movement, un mouvement néo-nazi dirigé par Colin Jordan.
Malheureusement, à la suite d’une action menée par cette organisation qui a entraîné la mort d’un étudiant, Jack est porté disparu. Pour le retrouver, Vivien va utiliser son charme afin de s’attirer les bonnes grâces de Colin Jordan, et ainsi s'immiscer dans les affaires du parti.
Avec beaucoup de justesse et sans trop de fioriture, Ridley Road est une série d’espionnage mêlant habilement faits historiques et fiction, et nous offre une fenêtre sur une période historique bien souvent oubliée, qui fait étrangement écho à la période actuelle.
Réalisée par une femme (Lisa Mulcahy), écrite par une femme (Sarah Solemani) et portée par une femme (Agnès O'Casey), la mini-série nous offre aussi une nouvelle perspective en faisant le choix de suivre un femme qui s’infiltre dans un monde d’hommes, qui a tendance à sous-estimer la puissance de ces dernières.
Vivien utilise ici son regard innocent et sa beauté pour amadouer les hommes. Si elle joue les godiches, elle s’avère être pleine de ressources et n’hésite pas à prendre des risques pour s’immiscer de plus en plus dans la vie de Colin Jordan.
Agnes O'Casey, qui obtient ici son premier rôle, est épatante dans la peau de Vivien. Son talent est sans équivoque, et elle parvient sans mal à porter sur ses épaules cette série d’envergure. Face à elle, Rory Kinnear, un comédien britannique dont la réputation n’est plus à faire, est glaçant dans son interprétation de Colin Jordan, un militant néonazi qui a continué, jusqu’à sa mort, à exercer son influence sur l’extrême droite britannique.
Avec (seulement) 4 épisodes au compteur, Ridley Road est une série à ne pas manquer tant l’interprétation des acteurs et l’écriture des scénarios sont brillantes.