Si Milos Forman livre un chef-d'oeuvre absolu, Amadeus prend de vraies libertés avec les faits historiques. A sa décharge, les critiques oublient une chose essentielle. Le film est présenté à travers le regard que Salieri, fou de jalousie, porte sur Mozart. Il le voit comme un être brillant mais obscène, vulgaire, un ennemi qu'il faut abattre. La plupart des historiens s'accordent sur le fait que si les deux compositeurs étaient effectivement rivaux, c'était aussi une rivalité amicale, faite de respect et d'admiration mutuelle.
La légende qui veut que Mozart ait composé un Requiem -commandé par Salieri- en prémonition de sa mort prochaine relève de l'imagerie romantique. Quand à l'éventualité que Salieri ait effectivement assassiné Mozart, cela relève de la pure spéculation.
Il a été certainement l’artiste qui a fait l’objet du plus grand nombre d’études sur les causes de sa mort : on a relevé pas moins de 140 causes possibles, ainsi que 27 pathologies mentales : hyperactivité avec troubles de l'attention, syndrome obsessionnel, paranoïa...
La vérité sur sa mort serait en fait plus simple. S'il semble bien que le compositeur ait été empoisonné, ce n'est nullement par Salieri. Mozart prenait régulièrement un médicament, la liqueur de Van Swieten, très employée alors pour se redonner des forces, qui n'était en fait qu'une solution de mercure...D'où le goût de métal qu'il disait ressentir parfois. Sa mort prématurée, à 35 ans, pourrait être la conséquence d'une insuffisance rénale engendrée par ce remède.