YOUNG ROYALS (NETFLIX)
Cette série suédoise qui a fait chavirer plusieurs petits cœurs cet été sur Netflix pourrait bien en réchauffer de nouveaux, si vous lui laissez sa chance pour un petit binge-watching en plein hiver. Young Royals est une histoire d’amour adolescente touchante sur fond de récit initiatique dans un monde d’étudiants privilégiés. Dans ce drame intimiste, on suit le parcours du prince Wilhelm et son intégration au sein du prestigieux internat d’Hillerska.
Pensant pouvoir enfin fuir le poids des responsabilités royales et sa famille intrusive, Wilhelm espère découvrir qui il est vraiment et jouir d’une certaine liberté au milieu de ses nouveaux camarades. Sa rencontre avec Simon, un jeune boursier, va changer sa vie et chambouler ses convictions. Seulement, cette relation, d’abord cachée puis révélée au grand jour de façon malintentionnée, va perturber Wilhelm, qui se retrouve tiraillé entre son amour et son devoir, lorsqu’il devient le premier dans l’ordre de succession au trône.
Aux antipodes des séries pour ados sulfureuses, Young Royals séduit par son authenticité et sa sensibilité, dues à une brillante écriture et un casting convaincant et réaliste. Edvin Ryding et Omar Rudberg sont impeccables et éblouissants dans les peaux de ces deux tourtereaux liés par un amour pur, délicat et même très mature pour des ados boutonneux (loin des clichés des acteurs vingtenaires jouant des lycéens !). Même si l’intrigue reste prévisible, on ne peut qu’être charmé par cette romance LGBTQ+ sincère, intelligente et émouvante, filmée avec soin et poésie et bercée par une bande son pop délicieuse. M.C.
Le Bal des folles (Prime Video)
Pour son cinquième film en tant que réalisatrice, Mélanie Laurent adapte le roman de Victoria Mas, Le Bal de folles, et propose une fresque historique sur le destin des femmes enfermées à la Pitié-Salpêtrière. Elle raconte le destin d’Eugénie, jeune héroïne brillante et libre, qui possède un don : celui de communiquer avec les morts. Il n’en faut pas plus à sa famille pour l’enfermer dans l’hôpital du docteur Charcot. Là-bas, elle fait la rencontre des autres patientes, mais surtout d’une infirmière, Geneviève, avec qui elle va tisser un lien particulier.
Visuellement impressionnante et portée par une belle galerie d'interprètes, cette adaptation remet au goût du jour les grands films d’époque français, comme, pour n’en citer qu’un, Camille Claudel, classique avec Isabelle Adjani. Mélanie Laurent, devant et derrière la caméra, fait de son film une œuvre enflammée qui garde toute sa pertinence aujourd’hui. Elle retrouve Lou de Laâge, qu’elle avait déjà dirigée dans Respire. Toutes les deux forment un duo puissant et émouvant. Sans aucun doute, l’un des meilleurs films de streaming en 2021. T.D.
INVINCIBLE (AMAZON PRIME VIDEO)
Encore une série de super-héros ? Oui, à ceci près qu'aucune ne ressemble de près ou de loin à Invincible (une saison disponible) ! La série d'animation d'Amazon Prime Video est l'adaptation du comic book éponyme, co-créé par Robert Kirkman (le papa de The Walking Dead, également auteur de Marvel Zombies que Disney+ va prochainement adapter).
Dans l'univers d'Invincible, les super-héros surpuissants ne sont pas forcément ceux que nous croyons. La série s'ouvre sur le récit initiatique d'un adolescent se découvrant des super-pouvoirs. Après une fin d'épisode-pilote totalement inattendue, la série nous embarque dans des aventures funs et gores, sur un rythme palpitant qui ne laisse pas de place à l'ennui.
Bonus non-négligeable : un casting vocal hallucinant en version originale, avec les voix notamment de Steven Yeun, J.K. Simmons, Sandra Oh, ou encore Zachary Quinto, Seth Rogen et Mahershala Ali. Encouragé par son lancement triomphal en mars dernier, Amazon Prime Video n'a pas hésité à renouveler la série pour deux saisons supplémentaires ! C.C.
Cruel Summer (Prime Video)
L’été est passé mais il n’y a pas vraiment de saison pour binge-watcher Cruel Summer sur Amazon (que l’auteure de ces lignes a dévoré en une journée). C’est d’abord son synopsis qui est séduisant : se déroulant sur trois étés dans les années 90, la série raconte la disparition soudaine d’une lycéenne populaire et comment l’une de ses camarades de classe, timide et maladroite, devient soudainement l’icône de la ville avant de se transformer en la personne la plus méprisée de l’Amérique lorsqu’elle est accusée d’y être pour quelque chose. Est-elle coupable ou innocente ?
Chaque épisode est raconté soit du point de vue de la première, soit du point de vue de la seconde. Une mécanique intéressante qui permet à la série de capter le téléspectateur et d’entretenir le mystère autour de ses deux héroïnes campées par les géniales Olivia Holt (Cloak and Dagger) et Chiara Aurelia. Entre les faux-semblants, les mensonges, les révélations qui se font au compte-goutte et les retournements de situation bien amenés, le scénario de Cruel Summer va vous tenir en haleine jusqu’à la dernière scène.
Pour ceux qui souhaitent une courte série, sachez que la série ne compte que 10 petits épisodes et que la saison 2 devrait raconter une toute autre histoire… C.T.C.
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Mare of Easttown (OCS)
On a déjà dit tout le bien qu'on en pense mais le sentiment perdure qu'on n'en fera jamais assez sur Mare of Easttown. Parce qu’on a toujours envie de crier son amour pour Kate Winslet. Dans cette mini-série HBO, disponible sur OCS, elle tient un rôle qui dénote dans sa carrière : elle incarne une policière dans une petite ville, plutôt bougonne, jamais maquillée et toujours un peu débraillée. On est loin de l’image glamour de l’égérie de beauté. Et pourtant c’est ce qui transparaît dans chacune de ses scènes.
La beauté de l’image de Craig Zobel qui a réalisé tous les épisodes. La beauté dans la puissance de cette histoire, malgré son côté tragique : l’enquête sur le meurtre d’une jeune fille qui secoue toute la communauté. Au-delà de la série policière classique, Mare of Easttown dresse un portrait profondément touchant de tous les protagonistes. C’est l’humanité qui en ressort, avec toutes ses failles et ses faiblesses, qui en fait une œuvre majeure. De celles qui vous restent en tête des mois après.
Enfin la beauté de Kate Winslet. Sa beauté plastique bien sûr, même si tout est fait pour en faire une femme ordinaire qui n’a pas le temps ni même l’envie de se pomponner le matin. Et elle se fond dans le personnage sans aucune forme de préciosité. Mais c’est la beauté de son jeu surtout qui nous laisse pantois. Il y a une véracité dans sa façon d’interpréter Mare, une idée de ne rien épargner, rien retenir et de tout donner à son personnage qui force l’admiration. Une série à (re)voir et qui fait partie des incontournables de l’année. E.S.