Chaque semaine, l'équipe du pôle streaming fait sa sélection de coups de cœurs. Un article réalisé par Mégane Choquet, Clément Cusseau, Thomas Desroches, Emilie Semiramoth et Chaïma Tounsi-Chaïbdraa.
Only Murders in the Building (Disney+)
Les fans obsessionnels des podcasts et séries documentaires true crimes se reconnaîtront sûrement dans Only Murders in the Building, qui unit une version méta et décalée d’un groupe de monomaniaques des affaires criminelles embarqué dans une folle enquête. Ces trois habitants inconnus d’un même immeuble vont lancer un podcast, assez suivi, sur le meurtre mystérieux d’un de leurs voisins. À chaque épisode, son nouveau mystère et ses nouveaux rebondissements, surprenants et bien ficelés, qui apportent du sel à cette investigation banale en apparence. La série joue sur le fantasque, l’humour grinçant et le ridicule de situation avec des personnages hauts en couleur et des dialogues piquants.
Le trio Steve Martin / Martin Short / Selena Gomez fonctionne à merveille et se révèle extrêmement charmant et émouvant quand il décortique leur mal-être. Ce choc délicieux des générations entre des papis excentriques et une millenial déprimée fait la force de cette série policière pleine de fantaisie et de mélancolie dans un décor new-yorkais luxueux. Les seconds couteaux ne sont pas en reste et amènent une folie supplémentaire et des enjeux hilarants. La série se paie même le luxe d’un caméo malin de Sting ! Si elle ne paie pas de mine au premier abord, Only Murders in the Building est un divertissement solide et très plaisant qui se binge très facilement avec 10 épisodes d’une vingtaine de minutes sur Disney+. M.C.
Heels (Starzplay)
Après l'univers des super-héros via Arrow, Stephen Amell revient avec une toute nouvelle série : Heels. Consacrée au monde du catch amateur, cette nouveauté suit la rivalité de deux frères catcheurs, fils d'une légende de la lutte récemment décédée. A l'instar de Friday Night Lights, Heels utilise le prisme du sport pour dresser le portrait d'habitants d'une petite bourgade du sud des Etats-Unis.
Alexander Ludwig (Vikings) prête ses traits à Ace Spade, cadet de la famille Luffy, désireux de faire valoir son nom au même rang que celui de son aîné (Amell). Impressionnants par leur musculature, les deux acteurs apportent énormément de crédibilité aux scènes dans le ring. Véritable lettre d'amour adressée au monde du catch, la série accueille d'ailleurs plusieurs grands noms du ring dans des rôles clin d'oeil. Récemment renouvelée, la série est à retrouver dès à présent sur StarzPlay ! C.C.
Histoire de Lisey (Apple TV+)
La sélection du Top 5 streaming est aussi l’occasion de remettre en lumière des films ou des séries passés sous les radars. C’est le cas de Lisey’s Story, fiction de 8 épisodes pour laquelle Stephen King - auteur que l’on ne présente plus - adapte son ouvrage éponyme, qui est aussi son plus personnel. Il y raconte l’histoire d’une veuve, dont le mari, auteur à succès de son vivant, a laissé de nombreux indices sur des secrets de son passé. Commence alors une chasse au trésor pour cette femme meurtrie qui va devoir faire face à un fanatique plus que dangeureux.
Sombre, inquiétante, fascinante et visuellement grandiose, Lisey’s Story confirme le talent et la forte identité du Chilien Pablo Larraín - dont le biopic sur Lady Diana, Spencer avec Kristen Stewart, semble mettre tout le monde d’accord. Pour donner chair à cette histoire sur le deuil et le traumatisme des souvenirs, le cinéaste réunit une distribution de haute volée : Julianne Moore, Clive Owen, Jennifer Jason Leigh, Dane DeHaan, Joan Allen et Ron Cephas Jones. Une série à dévorer pour les amateurs de Stephen King c’est certain, mais pas seulement. T.D.
Dopesick (Disney+)
Adaptation d'une histoire vraie, celle de la crise des opiacés, Dopesick est une mini-série coup de poing sur un scandale qui a bouleversé les Etats-Unis. Passionnante et addictive – sans mauvais jeu de mot – et créée par Danny Strong, elle met en lumière une histoire captivante.
Il s'agit de comprendre comment une des plus grandes entreprises pharmaceutiques américaines a développé un analgésique censé calmer les douleurs les plus violentes et surtout chroniques, avec la promesse de ne créer aucune dépendance. Sauf que c’est tout le contraire. Les patients ont rapidement développé des seuils de tolérance qui les ont forcés à régulièrement augmenter leurs doses, provoquant ainsi la mort de dizaines de milliers de personnes.
Pour porter cette histoire tragique, Danny Strong a choisi des acteurs tous formidables. De Michael Keaton en médecin d’une petite ville rurale qui a prescrit sans le savoir cette drogue mortelle à Kaitlyn Dever, une jeune minière souffrant du dos et tombée dans l’engrenage terrible de la dépendance en passant par Rosario Dawson qui a enquêté sur les conséquences de la commercialisation de ce médicament (trafics, violences…) et Peter Sarsgaard qui joue un procureur.
Le format mini-série permet de développer les personnages et de prendre toute la mesure de ce scandale et de voir comment au fil des années, ce sont des milliers de vies qui ont été brisées. E.S.
Tick Tick… Boom ! (Netflix)
Il y a des films que l’on veut revoir, à peine le générique de fin terminé. Tick Tick… Boom! en fait partie. Car on ne souhaite qu’une chose : se replonger dans son tourbillon créatif qui rend hommage à Jonathan Larson, auteur et compositeur américain de comédies musicales, fauché à l’âge de 35 ans à l’aube de sa si prometteuse carrière.
Andrew Garfield se glisse dans ses chaussures et prouve au monde entier qu’il est un grand acteur : le comédien chante (et quelle voix !), danse, livre des monologues envolés et nous fait passer des rires aux larmes en un claquement de doigt.
Il s’épanouit devant la caméra de Lin-Manuel Miranda qui réussit le pari de faire une comédie musicale moderne et originale, en reprenant les partitions de Larson. C’est bien la première fois que l’homme de théâtre - qui a rencontré le succès avec sa pièce Hamilton - s’essaie à la réalisation et on peut dire qu’il a un avenir prometteur de ce côté-là.
Si vous avez aimé Rent, le grand chef d'œuvre de Larson (la comédie musicale ou son adaptation ciné sortie en 2005 que l’auteure de ces lignes adore) , alors Tick Tick... Boom ! est fait pour vous. Le compositeur égrenait déjà dans son musical les thèmes qu’il allait développer dans Rent : on y parle du temps qui passe, de création, de vie bohème, d’amour et de peine, mais aussi du SIDA, qui aura touché plusieurs de ses amis.
Bref un must see, que l’on soit amateur du genre ou non. C.T.C.